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Sociétés cotées à la place casablancaise: CDG Capital décortique les résultats 2022

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Analyse : L’exercice 2022 a été en effet marqué par une hausse significative du chiffre d’affaires des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. On note dans ce sens une progression de 14,1 %, soit un chiffre global de 287,3 milliards de dirhams.

L’inflation serait le principal moteur de croissance des revenus en 2022. Une déduction faite par la direction Insights de CDG Capital dans sa note d’analyse commentant les résultats annuels à fin 2022. L’exercice 2022 a en effet été marqué par une hausse significative du chiffre d’affaires des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. On note dans ce sens une progression de 14,1%, soit un chiffre global de 287,3 milliards de dirhams. Cette hausse est en effet portée par trois sous-secteurs, à savoir l’énergie, l’alimentaire et les banques. Se référant à la direction Insights de CDG Capital, le chiffre d’affaires de ces trois sous-secteurs a augmenté respectivement de 15 milliards de dirhams, 4,4 milliards de dirhams et 4 milliards de dirhams. Et de préciser que «toutefois, cette hausse a été atténuée par la baisse du chiffre d’affaires du secteur automobile de 331,3 millions de dirhams, suite essentiellement au recul du volume des ventes. Rappelons que le marché national de l’automobile s’est replié de 8 % au cours de l’année 2022 ».

La hausse du résultat d’exploitation portée par l’amélioration du coût du risque
Par ailleurs, la direction Insights de CDG Capital indique que l’amélioration du coût du risque soutient la hausse du résultat d’exploitation de la place casablancaise. On note une progression assez modeste à ce niveau. Le résultat d’exploitation a ainsi évolué de 4,5 % se situant autour de 51,2 milliards de dirhams, et ce pour les 57 compagnies ayant communiqué leur résultat d’exploitation à ce jour. « Cette progression est tirée principalement par le sous-secteur banques, qui a participé à hauteur de 3,9 milliards de dirhams, et ce grâce à la baisse de son coût du risque de 11,9 % à fin 2022 par rapport à 2021, à l’exception de la valeur Crédit du Maroc », commente dans ce sens CDG Capital. Et de préciser que « cette dernière a connu une hausse de son coût du risque de 246,4 millions de dirhams à fin 2022, suite à un effet de base lié à la constatation d’une reprise exceptionnelle de 176 millions de dirhams au niveau du coût du risque de l’année 2021. Hors cet élément exceptionnel, son coût du risque ressort en augmentation de 29,4 % ».

La marge commerciale en dégradation
En parallèle, la marge commerciale de la place affiche une dégradation en 2022, et ce en dépit de la hausse des résultats opérationnels. La marge ressort ainsi à 21,3 % en 2022 contre 22,9 % en 2021 fléchissant de 1,6 point en une année. Par secteur, la marge d’exploitation de la finance s’est améliorée de 1,9 point, contre 0,6 point pour les services et 2 points pour la holding. En revanche, les secteurs Télécoms et BTP ont vu leur marge d’exploitation baisser respectivement de 7,2 et 5,3 % revenant ainsi à 25,2  et 19,3 % en 2022. CDG Capital relève à cet effet une dépréciation de 22 % du résultat d’exploitation du Groupe Maroc Telecom, et ce suite au paiement de l’astreinte imposé par l’ANRT de 2,45 milliards de dirhams. « Retraité de cette amende, le résultat d’exploitation de la place aurait progressé de 9,4 % et la marge opérationnelle n’aurait baissé que de 0,6 point, à 22,4 % », peut-on lire de la publication de CDG Capital.
Il est à souligner que la hausse des intrants du secteur BTP n’a été que partiellement compensée par l’augmentation des prix de vente. L’exercice 2022 a par ailleurs été marqué par la baisse du montant des dividendes et une amélioration du ratio de valorisation PER (rapport de la capitalisation boursière sur les bénéfices). Ainsi, le montant des dividendes, pour les compagnies qui ont communiqué leur dividende à date d’aujourd’hui, ressort à 15,6 milliards de dirhams, soit une baisse de 11,9 % par rapport à 2021. Le ratio de valorisation PER ressort, quant à lui, à 19,5x en 2022. Retraité des éléments non récurrents du Groupe IAM, il se situe à 17,6x.

L’astreinte de Maroc Telecom se fait sentir
CDG Capital estime que l’astreinte de Maroc Telecom pèse sur les bénéfices globaux.
Le résultat net global des sociétés cotées de la Bourse de Casablanca s’est ainsi replié de 2,3 % en 2022 revenant à 28,3 milliards de dirhams. «Le sous-secteur Télécoms est le principal contributeur à cette baisse avec un montant de 3,25 milliards de dirhams. Compte tenu de l’astreinte de 2,45 milliards de dirhams imposée par le régulateur des télécommunications marocain, qui a eu un impact significatif sur les résultats du Groupe Maroc Telecom », explique dans ce sens CDG Capital. On note par ailleurs une détérioration de 925 millions de dirhams du résultat net part du groupe du sous-secteur matériaux. Celui des assurances a vu ses bénéfices baisser de 321,6 millions de dirhams.
En parallèle, le sous-secteur banques a limité la baisse des bénéfices de la place marocaine, avec un montant de 2,1 milliards de dirhams à 12,4 milliards de dirhams à fin 2022, profitant ainsi de l’amélioration du coût du risque et la bonne tenue de l’activité commerciale.

 

 

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