Le Bureau d’analyse et recherche panafricain de BMCE Capital, BMCE Capital Research, a récemment dévoilé ses projections de réalisations sur 2020 et 2021 des 40 principales entreprises cotées à la Bourse de Casablanca dans son document biannuel «Forecast 2020-2021».
Dans sa note d’information, BMCE Capital Research décrypte les principaux indicateurs sectoriels et leur évolution dans le sillage de la crise Covid-19. «Au regard des impacts négatifs, plutôt bien circonscrits, induits par la crise du coronavirus sur les comptes semestriels des sociétés cotées, la révision de nos prévisions aussi bien pour toute l’année 2020 que pour 2021 confirme globalement les projections initiales avec quelques ajustements à la hausse, particulièrement pour les valeurs industrielles», peut-on lire dans ce document biannuel.
Vue d’ensemble
Sur le plan commercial, BMCE Capital Research précise que le chiffre d’affaires du scope 40 devrait baisser de -3,7%, à 208,4 milliards de dirhams suite au mauvais comportement de la cote industrielle, partiellement compensé par l’amélioration du PNB des banques alors qu’il devrait se redresser de +6,4%, à 221,6 millions de dirhams en 2021. Au niveau opérationnel, le REX global devrait enregistrer un recul de -1,8%, à 50,5 milliards de dirhams intégrant le poids des contributions au Fonds Covid-19 essentiellement pour les financières ainsi que le repli du résultat financier des assurances. Le résultat opérationnel global en 2021 devrait reprendre de près de 15%, à 58,3 milliards de dirhams. Par ailleurs, la capacité bénéficiaire de l’univers de couverture de BMCE Capital Research devrait se dégrader de -18,7%, à 19,7 milliards de dirhams entre 2019 et 2020.
Prévisions par secteur
Sur le plan sectoriel, les institutions financières affichent une capacité bénéficiaire fortement impactée par la hausse du coût du risque. Se référant aux agrégats d’activité du secteur financier, les experts expliquent qu’au niveau du Produit net bancaire, la hausse escomptée de +6,1% du PNB des financières, à 55,5 milliards de dirhams, tient compte de l’hypothèse d’une reprise d’activité davantage soutenue à partir de la fin du T1 2021 devant se traduire par une croissance de l’ensemble de ses composantes (+5,7% de la marge d’intérêt, +6,6% de la marge sur commissions et +5,4% du résultat sur opérations de marché). Pour ce qui est du RNPG en 2021, “la hausse escomptée de +49,3% du RNPG des financières, à 9,8 milliards de dirhams, se produirait sous l’effet d’une reprise notable attendue de l’activité des entreprises devant aboutir à une amélioration globale du risque (-25,4% du coût du risque des banques du scope, à 8,7 milliards de dirhams), avec un taux du coût du risque en 2021E projeté à 1%, soit un niveau inférieur à celui devant être constaté en 2020E (1,5%) mais largement supérieur à celui de 2019 (0,7%, soit 5,2 milliards de dirhams)», indique la même source.
Le secteur des assurances connaît pour sa part une dégradation des indicateurs techniques en raison de la crise sanitaire. En 2020, l’amélioration estimée de +1,7% des primes acquises nettes à 18,1 milliards de dirhams proviendrait de la reprise escomptée aussi bien de l’activité d’épargne que de l’automobile devant être constatée sur le S2 2020 et pouvant être atténuée par une réduction du CA de l’assurance industrielle.
L’appréciation projetée de +5,8% des primes acquises nettes, à 19,1 milliards de dirhams, serait induite par l’effet d’un redressement de l’activité découlant d’une amélioration escomptée de l’économie marocaine. Du côté du secteur industriel, il connaîtra des réalisations financières stables en dépit de l’impact des contributions Covid-19. En 2021, la croissance escomptée des réalisations commerciales de +6,5%, à 147 milliards de dirhams, serait conditionnée par une reprise davantage prononcée de certains secteurs comme
par exemple les matériaux de construction avec un retour progressif à la normale de l’activité des cimenteries, ou encore l’agroalimentaire et boissons dont les revenus devraient se renforcer de +5,4%, à 19,1 milliards de dirhams, bénéficiant notamment de la reprise de l’activité des cafés, restaurants et bars et du secteur touristique.