Les investisseurs se bousculeront encore cette année au portillon de Sodea-Sogeta. Après une première phase, lancée au printemps de l’année 2005 et qui a permis la cession de quelque 44.000 ha de terres agricoles, fermes et exploitations à des investisseurs privés, place à la seconde tranche de ce programme de cession. Ce dernier entre dans le cadre du développement du partenariat public-privé dans l’agriculture et les différentes activités industrielles y afférant. Cette deuxième tranche, actuellement en cours de finalisation, sera lancée officiellement vers la fin du mois d’avril 2006. Cela devrait avoir lieu lors du Salon de l’agriculture qui aura lieu les 20 et 27 de ce mois-ci à Meknès, selon des sources au sein du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes. 42.000 ha seront à nouveau mis à la disposition des investisseurs privés. Le montant global des investissements à drainer s’élève, selon une simulation du département concerné, à 3,5 milliards DH. Les filières concernées seront les mêmes que lors de la première tranche, à savoir l’arboriculture essentiellement (agrumes, vigne, olivier…), mais également le maraîchage, l’élevage ainsi que l’agroalimentaire. Même si l’approche est globalement la même que pour la précédente tranche, cette nouvelle opération connaîtra de nombreuses spécificités liées spécialement à la nature des terres à céder. L’accent sera par exemple mis sur la production de semences sélectionnées, l’une des spécialités des deux sociétés étatiques puisqu’elles produisent entre 20% à 30% des semences sélectionnées disponibles sur le marché national. Et pour encourager les grands groupes semenciers à investir dans ces terres, l’approche choisie pourrait privilégier la mise en place de grandes exploitations avoisinant les 4000 ha chacune. Une manière de garantir la rentabilité et l’approvisionnement du marché local en semences. Près de 20.000 ha y seront consacrés. Les 22.000 restant suivront le schéma normal.
Outre la cession des terres, ce projet partenariat public-privé s’assigne cinq objectifs principaux. Il s’agit d’assurer une meilleure valorisation du patrimoine foncier géré par la Sodea et la Sogeta, de permettre la mobilisation de capitaux privés nationaux et étrangers, de contribuer à la mise à niveau des principales filières agricoles (agrumes, vigne, olivier…), de favoriser la création de complexes agro-industriels, de sauvegarder les emplois existant et d’en créer d’autres.
La première privatisation en chiffres
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