La rapide mise en place du dispositif de soutien public à la très petite exportation a dit l’urgence en laquelle le gouvernement tient ce genre de financement auquel il assigne trois buts que le ministre des finances et de l’économie a qualifiés de déterminants dans le contexte économique actuel : investissement, exportation et débouchés. Même si en présentant les nouveaux outils de financement de l’exportation et leur garantie par l’Etat lors de la cérémonie de leur signature mercredi à Rabat, Nizar Baraka n’a pas évoqué l’annonce qui en a été faite par Abdellatif Jouahri il y a seulement quelques semaines lors de la réunion trimestrielle du conseil d’administration de Bank Al-Maghrib, la réaction du ministère a surpris. Elle a en tout cas convaincu les observateurs de ce que les autorités publiques considèrent désormais le financement de l’exportation comme un élément fondamental du rééquilibrage des comptes de la nation.
Cette importance, le ministre l’a dite à nouveau en affirmant que l’objectif du nouvel outil de promotion du financement de la TPE exportatrice vise trois objectifs : l’investissement productif, la contribution à l’amélioration de la situation du commerce extérieur et donc de la balance des paiements et, partant de la situation générale des finances publiques, la promotion des nouveaux secteurs d’activité et la diversification des débouchés vers les nouveaux horizons que sont l’Afrique subsaharienne et le reste des pays arabes.
Les différentes parties à l’acte de signature, et notamment la CGEM, le GPBM et les fédérations professionnelles ont très clairement souscrit à ce triptyque. Se confiant à ALM, le président de la BCP et le SG du Groupement bancaire se sont félicité de «cet exemple de partenariat entre les secteurs privé et public» qui, selon eux, constitue une nouvelle donne de redressement de la balance commerciale. Ce sentiment est également celui de Nizar Baraka qui a rappelé que le nouvel outil de financement de l’exportation vient en complément de celui qui a été prévu par la loi de Finances de 2013 et qui met 200 millions de dirhams à la disposition de l’investissement exportateur. Il a annoncé que le nouveau type de crédit, qu’il a appelé «Mezzanine», peut atteintre 25 millions de dirhams, qu’il est garanti par la CCG et qu’il est consenti à un taux de 2%. Quant à sa structure, il a précisé que 20% des fonds peuvent être apportés par le bénéficiaire tandis que les banques et la CCG se partagent à part égale le reste.
Mais, a ajouté le ministre, les crédits à l’investissement ne sont pas suffisants «et c’est pour cela que nous avons décidé de leur adjoindre des outils de soutien à l’exploitation». Le ministre qui a rappelé que la gestion et les difficultés de trésorerie sont parmi les obstacles qui s’opposent à la croissance des TPE, a annoncé l’institution «d’un cautionnement garantissant les crédits d’exploitation auprès des banques commerciales». Ce cautionnement, a-t-il expliqué, consiste en une prise en charge par la CCG de 70% des risques encourus par la TPE. Ces différents aspects d’un même outil de financement ont fait dire au ministre qu’il le tient pour un système de promotion complet englobant l’investissement, l’exportation et la diversification des débouchés.
Cependant, a-t-il ajouté, la dimension humaine est également essentielle à ce niveau. Il a alors expliqué que le système de crédits octroyés aux étudiants qui poursuivent leurs études à l’étranger a été amélioré. Non seulement il a été étendu à de nouveaux cursus de l’ingénierie, mais encore sa période de remboursement a été allongée. Ainsi ces crédits se montent dorénavant à 50.000 dh par an sur cinq ans et sont remboursables en 6 ans au lieu de 5 auparavant. Remarque essentielle : leur taux d’intérêt est déterminé par «les mécanismes du marché et la loi de la concurrence».














