Stabilité renforcée pour le secteur bancaire et assurantiel en 2024 : Le système financier marocain maintient le cap de la résilience

Le secteur des assurances a généré un résultat net comptable de 4,4 milliards de dirhams, en hausse de 2,9 % par rapport à 2023.

Risques systémiques : Lors de sa 21ème réunion, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCRS) dresse un bilan positif de la solidité du système financier national.

Le secteur bancaire poursuit le renforcement de ses fondamentaux. Les tests de résistance macroéconomiques menés par Bank Al-Maghrib confirment la résilience du secteur face aux chocs, dans le respect des exigences prudentielles. Des constats établis par le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCRS) lors de sa 21ème réunion tenue lundi au siège de Bank Al-Maghrib. Le Comité relève dans ce sens une amélioration de 24% du résultat net établi sur base sociale du secteur bancaire national. Une progression à la faveur en particulier, de la bonne tenue de ses activités de marché, portant le rendement de ses actifs à 0,9% et celui de ses fonds propres à 9,5%. «Cette performance a permis à consolider la solvabilité du secteur qui affiche, en moyenne, un ratio de fonds propres de base et global de 13,5% et 16,2%, respectivement», relève-t-on du communiqué du CCRS. Et de préciser que «sur base consolidée, ces ratios ressortent à 12,3% et à 14,1% en 2024». Il ressort par ailleurs que le ratio de liquidité à court terme demeure également supérieur au seuil réglementaire. Pour ce qui est des infrastructures des marchés financiers, le Comité assure qu’elles présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière. Les résultats du suivi et des évaluations effectuées confirment de nouveau la forte résilience de ces infrastructures, et ce aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel.

Pour ce qui est du secteur des assurances, le CCRS confirme sa dynamique positive. Les exercices de stress tests font ressortir une résilience globale des entreprises d’assurances aux conditions macroéconomiques et techniques défavorables. Le secteur a réalisé un chiffre d’affaires global de l’ordre de 58,8 milliards de dirhams, en croissance de 5,1%. Une performance répartie de manière équilibrée entre la branche non-vie (+5,2%) et la branche vie (+5%). «Cette dernière a particulièrement retrouvé un rythme de croissance plus soutenu après une forte décélération constatée une année auparavant (+1,8%)», précise le Comité dans son communiqué. Sur le plan de la rentabilité, le secteur des assurances a généré un résultat net comptable de 4,4 milliards de dirhams, en hausse de 2,9% par rapport à 2023. «Cette progression est principalement attribuable aux performances des activités non techniques et financières portées par un contexte financier favorable», commente le Comité dans ce sens. Et de préciser que «le rendement des fonds propres (ROE) est resté quasi stable à 9,6% en raison d’une hausse des fonds propres proche de celle du résultat net». Le Comité relève à cet égard une hausse de 70,7% des plus-values latentes, et ce dans le sillage de la bonne tenue du marché boursier et la baisse des taux. «Cette évolution a contribué à l’amélioration de la marge de solvabilité du secteur qui a atteint 354,7% contre 330,4% un an auparavant», explique le CCRS.

Quant au secteur de la retraite, le CCRS indique qu’il devient indispensable de procéder à la réforme dont les orientations stratégiques ont été arrêtées par l’accord conclu au terme dudit dialogue social (système à deux pôles). «Cette réforme devrait permettre d’assurer la soutenabilité des régimes à long terme à travers l’établissement d’une tarification équilibrée et la résorption d’une grande partie de leurs engagements non couverts», souligne le Comité. Il ressort que l’application de la première tranche des augmentations salariales issues du dialogue social du 29 avril 2024 a permis d’améliorer certains indicateurs financiers des régimes de retraite du secteur public. Néanmoins, ces régimes continuent, selon le CCRS, d’enregistrer des déséquilibres structurels et leur viabilité à long terme n’a pas connu d’amélioration significative.