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Stratégie logistique : Sûrement mais… lentement !

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La lourdeur d’exécution interpelle les acteurs

Parmi les lacunes relevées, on cite le coût du secteur qui continue de peser lourd sur le produit intérieur brut. Il se situe toujours à un niveau jugé élevé, à savoir 19% du PIB national, alors que l’objectif promu par la stratégie est de 15%.

Levier de la compétitivité économique, la logistique s’érige parmi les secteurs clés sur lesquels mise le Maroc pour renforcer son intégration dans le commerce régional et mondial. Capitalisant sur cet enjeu, le Royaume a tracé une feuille de route avec des objectifs long-termistes faisant du secteur un maillon essentiel dans le déploiement de l’ensemble des stratégies sectorielles déployées sur le terrain. L’idée étant de capitaliser sur les grandes avancées atteintes en termes d’infrastructures ainsi que sur les réformes engagées, notamment celles relatives à la libéralisation et l’introduction de la concurrence dans le transport terrestre, maritime et aérien.

Cette stratégie est venue avec des orientations bien définies. Citons dans ce sens l’accélération de la croissance du PIB en gagnant 5 points sur 10 ans en augmentant la valeur ajoutée induite par la baisse des coûts logistiques et l’émergence d’un secteur logistique compétitif. La feuille de route ambitionne également de contribuer au développement durable du pays à travers la réduction des émissions CO2 liées au transport routier de marchandises et la décongestion des routes et des villes. A cet égard, cinq chantiers ont été identifiés. Il s’agit, en premier, de mettre en place un réseau de zones logistiques. Le deuxième chantier vise l’optimisation des flux de marchandises tandis que le troisième porte sur l’émergence d’acteurs logistiques performants, le développement des compétences et la gouvernance du secteur. Se référant aux opérateurs, cette stratégie a permis d’atteindre d’importantes avancées. Le progrès est visible particulièrement en matière de développement d’offres de services logistiques, en l’occurrence le transport routier national et international, le stockage, le freight-forwarding, le fret aérien sans oublier les nouvelles technologies qui ont fait leur entrée dans le secteur. Cette dynamique a propulsé les opérateurs marocains et a permis de drainer des acteurs de renommée mondiale. Les prestations logistiques ont ainsi gagné en qualité. Le marché se caractérise aujourd’hui par son offre diversifiée ainsi que par l’agilité de ses intervenants.

Selon les derniers chiffres, le secteur du transport et de la logistique a contribué à hauteur de 5,48% au PIB national en 2019 réalisant ainsi une valeur ajoutée de l’ordre de 56 milliards de dirhams. Pour ce qui est des investissements engagés, on note une contribution de 31 milliards de dirhams de la part des secteurs public et privé, soit 9,8% de la formation brute du capital fixe (FBCF). Il est à souligner que les opérations de transport et de logistique englobent environ 472.000 emplois, soit 4,3% de la population active occupée du Maroc en 2019, plaçant ainsi le secteur de la logistique et du transport de marchandises parmi les premiers secteurs pourvoyeurs d’emplois. Sur les dix dernières années, le secteur de la logistique aurait contribué à la création de 37.000 emplois nets durant la période 2010-2019, captant ainsi une part de 8% de l’ensemble des créations d’emploi au niveau national. En dépit des évolutions constatées, la lenteur d’exécution de cette stratégie interpelle les opérateurs du secteur d’autant plus que ce nouveau cap impose une réinvention des process ainsi qu’une complémentarité des modes de gestion des différents pôles du secteur.

Parmi les lacunes relevées, on cite le coût du secteur qui continue de peser lourd sur le produit intérieur brut. Il se situe toujours à un niveau jugé élevé, à savoir 19% du PIB national, alors que l’objectif promu par la stratégie est de 15%. Les acteurs plaident par ailleurs pour un renforcement de la synergie «public-privé». Ceci passe par l’adaptation de l’offre logistique publique aux besoins des opérateurs, par le développement de l’investissement privé à travers le renforcement des incitations étatiques.

Les mutations entraînées par la crise sanitaire imposent également aux opérateurs d’intégrer les nouvelles tendances mondiales de la chaîne d’approvisionnement ainsi que d’assainir le secteur et rehausser sa performance en impliquant une gouvernance solide tout au long de la chaîne et en mettant en place des outils de pilotage et des organes efficaces. La multimodalité est également de mise. Les exigences de ce nouveau cap portent également sur l’adaptation de l’arsenal juridique à la nouvelle donne ainsi que l’activation de la mise en œuvre de projets douaniers innovants à l’instar de la douane mobile. L’enjeu de la digitalisation est également à relever en vue de doter le secteur de plus de flexibilité et renforcer sa résilience.

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