Les efforts sont déployés pour finaliser la définition du cadre législatif et réglementaire de la microfinance ainsi que la définition des modalités de mise en œuvre pour accélérer la transition vers de nouveaux modèles.
2019 est une année de transition en termes d’inclusion financière. Cet exercice marque la fin de la phase de formulation de la stratégie nationale déclinée dans ce sens ainsi que le démarrage de l’opérationnalisation des organes de gouvernance de cette vision avec notamment l’adoption d’une feuille de route détaillée et le lancement des travaux de mise en œuvre. Ce constat a été établi dans un nouveau rapport rendu public par Bank Al-Maghrib et le département de l’économie et des finances. Il s’agit d’un premier bilan dressé depuis le lancement de cette vision en 2016. Ce rapport trace ainsi un panorama détaillé des trois premières années de ce processus qui définit des orientations et leviers stratégiques au profit des jeunes de moins de 25 ans, des femmes, de la population rurale et la très petite entreprise dans une optique d’équité en termes d’accès et utilisation des services financiers ainsi qu’en termes d’accélération du développement socio-économique du Royaume. Le travail rendu porte ainsi sur un diagnostic des réalisations atteintes durant la phase de formulation ainsi que des principaux chantiers de cette feuille de route.
La stratégie nationale de l’inclusion financière s’articule autour de 8 leviers portant sur plusieurs chantiers prévus à court et moyen termes. Le premier levier concerne le déploiement du paiement mobile, considéré comme étant un vecteur de «financiarisation» et ce tenant compte de plusieurs éléments dont sa forte capillarité, la simplicité des services fournis, la compétitivité du prix des opérations et les conditions moins restrictives d’accès. Sur ce volet, le Maroc a cadré les principaux paramètres de partage de la valeur pour garantir un modèle attractif pour tous avec la contribution de Bank Al-Maghrib, l’ANRT, le GPBM et l’Association professionnelle des établissements de paiement (APEP). D’autres chantiers sont ouverts en parallèle. Citons à cet effet la sécurisation des choix technologiques pour une accessibilité et une disponibilité maximale, la mise en place des mesures de support au développement du réseau d’acceptation, la mise en place d’une gouvernance pour le pilotage du déploiement et la pérennisation du modèle du mobile paiement ainsi que la mise en œuvre d’une campagne de communication coordonnée et le lancement d’un plan d’éducation financière en support au mobile payment.
Pour ce qui est de la refonte du statut de microfinance, la stratégie nationale de l’inclusion financière tend à débloquer le potentiel de ce secteur à travers l’accélération de sa réforme et le déploiement des mesures incitatives et d’accompagnement requises pour favoriser la transformation de ses acteurs et l’amélioration de leurs offres destinées aux populations cibles. La réforme prévue dans ce sens porte sur la transformation des associations de micro-crédit en établissements de crédit améliorant, ainsi, leur capacité à atteindre une plus large clientèle, par une offre de services financiers plus complète et diversifiée. A cet effet, les efforts sont déployés pour finaliser la définition du cadre législatif et réglementaire de la microfinance ainsi que la définition des modalités de mise en œuvre pour accélérer la transition vers de nouveaux modèles. Viendra par la suite la mise en place des incitations fiscales et non fiscales pour accélérer la pénétration de la microfinance dans les segments cibles.
L’accélération du développement d’une assurance plus inclusive figure également parmi les priorités. Une feuille de route a été tracée dans ce sens visant à assurer une offre assurantielle dédiée à l’ensemble des populations cibles, notamment en ce qui concerne l’offre dédiée au secteur agricole et aux TPE. La stratégie d’inclusion financière prône également la création des conditions d’accélération de l’inclusion financière par les banques. L’engagement étant d’améliorer le niveau de bancarisation classique des individus et entreprises sous-desservis et de les rendre plus attractifs pour les banques. Il est également question de développer des gisements de bancarisation encore peu exploités. La stratégie prévoit également la mise en place d’un cadre et des outils facilitant le financement des TPE et les particuliers. Le chantier ouvert dans ce sens porte sur l’accélération de l’évolution et l’augmentation du périmètre du Crédit bureau et du développement des outils améliorant l’usage des contreparties. A cela s’ajoutent la mise en place des mesures de soutiens aux nouveaux financements des start-up et le déploiement de nouveaux mécanismes de financement pour les TPE s’appuyant sur les marchés de capitaux.
Parmi les leviers identifiés on cite également l’accélération de la dématérialisation des paiements. La stratégie privilégie dans ce sens deux domaines de dématérialisation, en l’occurrence les flux Etat-usager et les flux privés. D’ailleurs l’accélération de la dématérialisation des aides sociales phares fait partie des actions prévues dans ce sens. La feuille de route nationale de l’inclusion financière a également pour orientation de renforcer les actions d’éducation financière ainsi que la mise en place d’un dispositif de pilotage et une gouvernance dédiée à l’inclusion financière.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Objectifs stratégiques d’inclusion financière pour 2023 et 2030
Source : BAM et MEFRA
[/box]