Le groupe français d’électroménager Brandt, en redressement judiciaire, semble devoir bénéficier de l’âpre affaire pour sa reprise opposant quatre candidats pugnaces, qui se battent depuis quatre mois à coup « d’offres améliorées ».
Brandt a touché le fond après l’échec de sa fusion avec le leader français du petit électroménager Moulinex. Mis en redressement judiciaire le 7 septembre, dans la foulée de la faillite de Moulinex, il attend le cheval blanc qui le sortira de l’ornière. Le groupe emploie environ 11.000 personnes dans le monde, dont quelque 5.300 en France, et possède treize usines, toutes situées en Europe, dont sept en France.
La bataille aux enjeux à la fois sociaux et industriels sera arbitrée le 9 janvier à huis clos par le tribunal de commerce de Nanterre.
La surenchère entre les candidats rivaux à la reprise – l’américain Whirlpool, l’italien Candy, le turc Arcelik-Beko et l’israélien Elco Holdings – a déjà permis d’améliorer les offres en termes d’emplois et l’investissement. Les repreneurs, qui veulent conforter leurs positions sur les marchés français et européen du gros électroménager ont en effet multiplié les gestes pour séduire les juges. Avec deux arguments : les rassurer sur le sort de la majorité des salariés en France, et intégrer la reprise de Brandt dans un projet industriel visant à remettre à niveau l’outil de production, préserver et développer ses marques.
Le tribunal de commerce de Nanterre aurait déjà entamé son marathon aujourd’hui même par une consultation des élus du personnel des treize sociétés du fabricant français.
Mercredi, il examinera à huis clos les offres de Whirlpool, Candy, Arcelik-Beko et Elco, ainsi qu’une cinquième portant sur la seule usine d’Aizenay (fours à micro-ondes), en Vendée.
Elle est soumise par cinq cadres du site, avec le soutien de fonds d’investissements. Le jugement sera mis en délibéré à l’issue de cette audience.