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Takaful attendu pour le 1er trimestre 2020

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Hassan Boubrik le confirme devant un large parterre d’assureurs du Mena

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«Dans d’autres pays, l’assurance Takaful et de manière générale la finance participative est dans des proportions entre 5 et 10% de la taille du marché. J’espère qu’on les atteindra au Maroc progressivement».

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«Le taux de pénétration de l’assurance dans le Mena et dans le monde arabe n’est pas au niveau souhaité». Le constat est dressé, jeudi à Marrakech, par Hassan Boubrik, président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance (ACAPS), lors de la 4ème conférence de l’Union arabe des contrôleurs d’assurance (AUIRC) qui se tient pour la 2ème fois au Maroc. «Ce taux de pénétration s’élève à 1,6%, alors que la moyenne mondiale est de 6%», précise-t-il.

Challenges à relever

Pour lui, cette pénétration est un premier défi pour l’industrie de l’assurance dans la région Mena et le monde arabe. Le deuxième challenge étant celui de la mise en conformité des cadres prudentiels et réglementaires avec les normes internationales. Il est question, pour lui, de «moderniser ces cadres légaux et assurer au secteur des assurances un développement soutenable dans un cadre prudentiel qui garantit la solvabilité des acteurs». Quant au 3ème défi, il est relatif à l’amélioration de la culture de l’assurance auprès du citoyen arabe à travers notamment l’éducation financière. Dans ce sens, il rappelle que le Maroc a déjà une stratégie nationale d’inclusion financière. «J’espère qu’elle permettrait d’avoir des résultats tangibles et à ce que le maximum des citoyens puissent accéder aux services financiers, notamment l’assurance», commente-t-il. L’orateur s’exprime par l’occasion sur les textes réglementaires de l’assurance Takaful.

Dernière ligne droite pour Takaful

A ce propos, M. Boubrik précise que l’autorité qu’il chapeaute a travaillé sur les textes réglementaires de l’assurance Takaful. «Nous sommes dans la dernière ligne droite», lance-t-il. Le président indique que cette structure travaille notamment avec le Conseil supérieur des ouléma pour avoir son avis conforme sur l’ensemble des textes réglementaires. De plus, les acteurs se préparent de leur côté comme il l’explicite en rappelant que des manifestations d’intérêt ont été faites. «Probablement le premier trimestre 2020, on pourra avoir un démarrage effectif du Takaful», détaille-t-il. Quant à la taille du marché par rapport à ces assurances, il indique que l’important est de commencer et d’accompagner les réalisations faites avec les banques participatives. «Dans d’autres pays, l’assurance Takaful et de manière générale la finance participative est dans des proportions entre 5 et 10% de la taille du marché. J’espère qu’on les atteindra au Maroc progressivement», tempère-t-il. Pour lui, ces assurances Takaful viennent combler un vide et un besoin, puisqu’il pense que de nombreux Marocains attendent ces produits participatifs et d’assurance. «J’espère que les acteurs, qui devraient proposer les meilleurs produits aux meilleures conditions, seront au rendez-vous dès le 1er trimestre 2020», enchaîne-t-il en rappelant que sa structure a des échanges avec des homologues arabes, notamment ceux qui ont déjà une expérience.

L’exemple émirati

De son côté, Ebrahim Obaid Al-Zaabi, directeur général de l’Autorité de contrôle de l’assurance aux Emirats arabes unis et président de l’AUIRC, partage l’expérience de son pays. «Aux émirats, le secteur d’assurance contribue à l’augmentation du PIB à travers 62 sociétés d’assurance qui y œuvrent», précise-t-il. Selon ses dires, 23 sociétés sont nationales et 12 sont dédiées à l’assurance Takaful au niveau national outre celles étrangères qui se chiffrent à 27 filIales. De plus, les Emirats ont, de par leurs produits d’assurance, pu conserver leur première place dans le Mena lors des dernières décennies en avançant chaque année au niveau mondial pour atteindre la 37ème place en termes de parts souscrites. Celles-ci étant de l’ordre de 43,7 milliards DH émiratis.

Quant à l’investissement, il s’élève à 63,6 milliards DH émiratis en 2018. «L’évolution du secteur a positivement impacté le revenu de l’individu quant aux parts d’assurance pour atteindre 4,711 dirhams émiratis pour chaque individu en 2018, soit le double de la moyenne mondiale», ajoute-t-il. Par l’occasion, l’intervenant ne manque pas de rappeler les efforts de sa structure pour consolider le secteur via notamment le numérique et les lois tout en évoquant la vision 2021 qui abonde dans ce sens.

Les bonnes performances des sociétés marocaines

«Depuis la dernière conférence au Maroc, notre marché a considérablement évolué enregistrant ainsi une augmentation de 55% de primes émises entre 2013 et 2018», précise Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurances. Selon ses dires, la croissance du marché demeure forte et tire sa force des assurances qui représentent «44% des primes émises en 2018».

Comme il l’indique, certaines compagnies marocaines ont même évolué en Afrique. «Ces développements ont fait que notre marché soit le 1er dans le monde arabe en termes de pénétration et le 2ème en Afrique», poursuit-il. Cependant, des priorités existent. Il s’agit de faire une offre adaptée pour les communautés qui manquent de couverture. Par l’occasion, il évoque le projet de loi relatif à la couverture des conséquences des catastrophes qui entrera en vigueur le 1er janvier 2020. «Notre régulateur travaille sur la convergence vers la solvabilité basée sur les risques. Certains indicateurs ont besoin de réajustement», recommande-t-il.

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