ALM : Que prévoit le dispositif que vous venez de mettre en place au juste ?
Tariq Sijilmassi : Ce dispositif qui prévoit un financement additionnel de 5 milliards de dirhams, je dis bien additionnel parce qu’il vient en plus de l’engagement que nous avons signé avec le ministère de l’agriculture pour le Plan Maroc Vert qui est de 25 milliards de dirhams, vient répondre à une année exceptionnelle avec une récolte record, pas seulement dans le blé mais également dans les autres cultures. Nous prévoyons 2 milliards de dirhams pour les petits agriculteurs pour les aider à faire face à la prochaine campagne, parce qu’il faut capitaliser sur la campagne actuelle et essayer de faire une prochaine campagne qui soit meilleure. La deuxième tranche de ce financement ira aux collecteurs et aux personnes qui vont acheter les produits des agriculteurs. Il faut savoir qu’ils sont l’un des axes essentiels du secteur: s’ils sont bien financés, ils pourront donner de meilleurs prix et acheter dans de meilleures conditions. Si, au contraire, ils ont des problèmes de financement, toute la filière pourrait en souffrir. Globalement, nous pouvons dire que le Crédit Agricole sert à huiler la filière.
Qu’en est-il de l’industrie agroalimentaire ?
Le deuxième axe du dispositif que nous venons de déployer concerne, justement, l’encouragement à l’investissement dans l’agro-industrie. Nous estimons que le Plan Maroc Vert ayant réussi sur le volet production, nous devons maintenant réussir en matière d’écoulement de cette production. Nous mettrons donc en place un dispositif spécifique pour soit aider la création de nouvelles agro-industries, soit développer les agro-industries existantes.
Pensez-vous que ce financement sera suffisant pour assurer une bonne commercialisation des produits agricoles marocains durant cette saison ?
Je pense que les besoins sont très importants, mais l’effort du Crédit Agricole est un effort additionnel. Je pense que, franchement, cela va apporter beaucoup de souplesse sur le marché.