Economie

Tassila : Une zone industrielle à l’agonie

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Tassila, un nom censé être synonyme d’intense activité industrielle mais qui, finalement, réfère à un site qui souffre de beaucoup de problèmes. Cette zone industrielle de la ville d’Agadir, créée en 1974 pour satisfaire les demandes croissantes sur les terrains destinés aux projets d’investissement dans la région, n’arrive toujours pas à décoller. Au quotidien des entreprises qui ont choisi de s’y installer, un manque flagrant en infrastructures qui empêche tout développement de leurs activités industrielles.
D’ailleurs, les visiteurs de la zone industrielle de Tassila, située à proximité de la route nationale n°1, reliant les villes d’Agadir et d’Essaouira, de la route nationale n°8 reliant Agadir à Marrakech, de l’aéroport international Agadir-Massira (à moins d’une demi-heure) et du complexe portuaire d’Agadir (moins d’un quart d’heure), ne peuvent que se rendre compte de l’état déplorable de ses infrastructures de base et du manque des exigences élémentaires de l’investissement. Parmi ces lacunes, l’absence du réseau d’évacuation des eaux de pluies, le mauvais état des routes, l’inexistence d’une permanence de la police, des lignes du transport urbain et de l’éclairage public.
Résultats de cette réalité qui n’incite guère à l’investissement : les entreprises fuient cette zone industrielle. Même celles qui ont choisi de s’y installer, et qui voient leurs intérêts mis en cause par ce manque d’infrastructures, pensent sérieusement à changer d’adresse. Une solution qu’elles envisagent en dernier recours, puisque depuis de nombreuses années, ces entrepreneurs n’ont pas cessé, que ce soit par le biais de leurs représentants au sein de la chambre de commerce, d’industrie et des services d’Agadir ou par le truchement de l’Union régionale des entreprises marocaines, de demander aux autorités concernées de prendre les mesures qui s’imposent afin de remédier à cette situation. Pour Karim Kassi Lahlou, directeur du Centre régional d’investissement (CRI) de la région de Souss-Massa-Drâa, l’importance des infrastructures de bases dans une zone industrielle est très grande. «Les régions qui attirent le plus d’investisseurs sont, à l’évidence, celles qui disposent des équipements nécessaires permettant aux entreprises de travailler dans de bonnes conditions», a-t-il précisé dans des propos relayés par l’agence MAP.
«le CRI a déployé d’importants efforts visant la mise à niveau de ces zones, notamment en réalisant une étude technique, en cherchant les financements nécessaires et en déterminant un calendrier précis pour cette opération de mise à niveau», a précisé le directeur du CRI de Souss-Massa-Drâa. Dans ce sens, le programme européen «Euro-Maroc Entreprise» a accepté de financer cette étude technique, ce qui a amené le ministère du Commerce et de l’Industrie à accepter de devenir un partenaire essentiel dans le programme de mise à niveau, notamment dans son volet financement.
Conscients de l’importance de la mise à niveau de cette zone industrielle et en vue de mieux défendre leurs intérêts, les investisseurs déjà installés se sont regroupés en association, créant à cet effet l’Association de la zone industrielle de Tassila Inzegane/Agadir (AZITA). Le président de cette association, Mohamed Kaboune, a indiqué également à la MAP que les entrepreneurs refusent toute participation de leur part au financement de la mise à niveau de la zone, car ils estiment avoir acquis des lots de terrain supposés être aménagés, équipés et dotés de toutes les conditions nécessaires pour accueillir des projets d’investissement. Ne réussissant pas à remplir les simples exigences de l’investissement, il est très difficile pour cette zone d’attirer de nouveaux investisseurs. Une situation qui stagne depuis la création de cette zone industrielle censée être la locomotive de développement de la région d’Agadir qui regorge, de l’avis des opérateurs locaux, d’énormes potentialités naturelles, économiques et humaines. Même la création d’une deuxième zone industrielle à Inezgane Aït Melloul n’a pas changé grand-chose à cet état de fait.
L’intervention des autorités locales est plus qu’urgente. Selon le responsable du CRI, la mise à niveau de la zone industrielle de Tassila nécessite une enveloppe budgétaire de 83 millions de dirhams devant être financée notamment par le Conseil de la région Souss-Massa-Drâa, l’Etablissement régional d’aménagement et de construction de la région Sud, les préfectures et communes concernées et l’AZITA.

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