La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ont organisé, mercredi, à Rabat un atelier sur l’harmonisation de la cyberlégislation en Afrique. Des experts d’une quinzaine de pays ont participé à cette manifestation qui a eu pour objectif essentiel de faire le point de l’existant, de partager les expériences menées dans chacun des pays et de tracer une feuille de route pour la coopération commune dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). Selon des participants, ce dernier volet suppose le préalable de la sécurisation de ces techniques de masse. En sorte, ont-ils déclaré, qu’on peut valablement parler de lutte contre la cybercriminalité au lieu et place de la cyberlégislation. Pour la directrice du bureau régional de la CEA en particulier, le développement de cette cybercriminalité fait devoir «à toutes les parties prenantes, et en particulier aux gouvernements, en parfaite concertation, de faire face aux risques potentiels, en créant notamment un cadre juridique propre à assurer la sécurité et la confiance dans le cyberspace». Cependant, a-t-elle estimé, l’entreprise est délicate, car il s’agit tout autant de protéger la propriété intellectuelle que de garantir le droit à l’information et de préserver la vie privée. A cette difficulté d’approche majeure s’ajoute, selon Karima Bounemra Ben Soltane, une notable divergence des méthodes suivies par les Etats pour réguler l’Internet, «notamment en ce qui concerne la censure et le filtrage des données et de l’accès». Ce qui fonde la nécessité de l’harmonisation, a-t-elle conclu. Pour les participants à l’atelier en effet, la nécessité d’accorder les instruments règlementaires régissant le domaine est une nécessité à l’heure de la mondialisation et du développement des échanges planétaires. Elle est même selon eux vitale en ce qui concerne l’Afrique. Dans un aide-mémoire publié au premier jour de l’atelier qui en compte 3, la CEA et l’UMA notent que les enjeux économiques des TIC ne sont pas moins importants que leurs conséquences sur le plan de la connaissance. Parmi les effets escomptés du développement des nouvelles communications, ce document cite l’attraction des investissements, l’e-gouvernement, le développement des «services back-office» générateurs d’emploi et la sécurité des infrastructures essentielles. Toutes choses qu’il est profitable de mettre dans son jeu en ce moment de crise économique généralisée et de concurrence exacerbée, a affirmé Sebouai Lotfi, directeur de l’infrastructure à l’Union du Maghreb Arabe. Il a ajouté que l’harmonisation des cyberlégislations et le développement des TIC offrent aux pays du Maghreb un moyen de conforter les pas qu’ils sont en train de franchir sur la voie de la reprise de la construction maghrébine.