Economie

Tissu économique d’Agadir: Quelle place pour l’entrepreneuriat féminin ?

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Plusieurs entreprises ont manifesté leur besoin en financement. On distingue deux types : le financement à moyen terme, et le financement à court terme lié aux besoins en fonds de roulement pour l’exploitation.

Multiplication des fonds d’aide à la création de l’entreprise féminine, des formations et programmes de soutien… Les efforts se multiplient pour booster l’entrepreneuriat féminin, mais le chemin à parcourir reste encore long. Au niveau de la région du Souss-Massa, l’Association Souss-Massa- Drâa Initiative et l’Agence de développement social ont mis en place un fonds spécial dédié à la création de l’entreprise féminine, depuis deux ans. A hauteur de 2,6 millions de dirhams, ce fonds est alloué à la création d’une quarantaine d’entreprises féminines sur deux ans. Notons que sur une totalité de projets créés depuis la mise en place de cette association de crédit sans intérêt ni garantie, 21% des projets ont été portés par des femmes. Et avec la naissance de ce fonds la cadence de création est arrivée à 30%. Au bout de la première année, plus de 23 projets féminins ont vu le jour. Le fonds touche à sa fin cette année. Les entreprises féminines créées sont des petites ou moyennes entreprises dans les domaines de l’enseignement préscolaire, l’esthétisme, restauration, etc. 32% des femmes bénéficiaires de ce fonds ne dépassent guère la trentaine alors que 68% sont dans la tranche des 30 ans et plus. Par ailleurs, 49% des bénéficiaires sont issus de l’artisanat, 19% des services, 16% de de l’éducation, 8% de la santé, 5% de la restauration, 2% de la production et commercialisation des produits du terroir et 1% dans du commerce.

La répartition de ce fonds sur les provinces de la région fait ressortir une grande part pour Agadir où 49% des bénéficiaires sont du chef-lieu du Souss, suivi de la province d’Inzegane-Ait Melloul avec 24%, Tiznit avec 13%, Taroudant avec 8%, Chtouka Ait Baha avec 5%, Ouarzazate avec 1% et Sidi Ifni avec 1%. Le niveau scolaire de ces femmes varie du primaire à la licence et dans d’autres cas elles ne sont munies que de leur expérience professionnelle sans aucune formation ou diplomation. Ceci étant, 271 postes d’emploi ont été créés par ces femmes chefs d’entreprises.

Pour le président du Fonds du Souss-Massa-Drâa  Initiative, Mohamed El Mouden, le niveau de scolarité n’est pas un critère de sélection pour bénéficier de ce fonds et l’entrepreneuriat n’est pas une question de diplomation.

Soulignons que les femmes illettrées sont assistées par les permanents de l’association et les cadres de l’Anapec et du CRI. Elles bénéficient toutes d’un appui post-création et dans leur business plan. Parmi les problèmes auxquels sont exposées ces femmes, selon le responsable de l’association, les procédures de création et autorisation ainsi que la commercialisation. L’Association est en train d’étudier aujourd’hui la mise en place d’un fonds de croissance pour les bénéficiaires (hommes et femmes) qui veulent développer leurs entreprises déjà créées. Ce fonds démarrera au cours de l’année 2017.

Pour rappel, la cartographie de l’entrepreneuriat féminin, dressée par l’Association Entrelles et le Centre régional d’investissement en 2014 au niveau de la région, a mis en exergue plusieurs besoins exprimés par les femmes chefs d’entreprises, notamment en matière de formation et d’accompagnement. «La plupart des femmes interviewées ont exprimé un besoin important en matière de formation et d’accompagnement. Néanmoins, leur besoin porte surtout sur la formation qualifiante en lien direct avec leur activité au sein de l’entreprise», cite-t-on dans le rapport de cette cartographie. L’un des besoins décelés a également été en matière de financement. Plusieurs entreprises ont manifesté leur besoin en financement. On distingue deux types: le financement à moyen terme, et le financement à court terme lié aux besoins en fonds de roulement pour l’exploitation.

Nous précisons, néanmoins, la nature des contraintes et des difficultés en relation avec les banques telles qu’elles étaient explicitées par les femmes elles-mêmes. Ainsi les banques ne financent pas les entreprises en difficulté, elles exigent des garanties et des hypothèques pour le financement, facturent des taux d’intérêt très élevés, et n’accordent pas des facilités de caisse aux TPE. Enfin, elles n’accordent pas des crédits d’escompte aux TPE.

A cet effet, plusieurs femmes ont exprimé le besoin d’agrandir ou de réaménager leurs locaux de production et cherchent souvent en vain les pistes de financement. A noter également que les femmes ne connaissent pas d’autres sources de financement alternatives autres que la banque.

Le troisième axe de cette cartographie met en avant un besoin en assistance et maîtrise des techniques. Dans ce sens, la majeure partie des femmes a manifesté son besoin d’améliorer ses compétences techniques, et surtout connaître de nouvelles pratiques, de nouveaux équipements, et faisabilité de benchmarking de certaines entreprises leaders dans leur secteur d’activité.

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