En stand by depuis 30 ans, le projet d’aménagement de la corniche d’Agadir est enfin sur les rails. Les résultats de l’appel d’offres pour la réalisation de cet ouvrage destiné à doter la cité d’une corniche aussi réputée que la Promenade des Anglais à Nice, étaient attendus hier dans l’après midi. La société Somagic, celle-là même qui construit le stade d’Agadir et qui vient de se voir confier les travaux de renforcement des voies, fait partie des prétendants les plus sérieux pour ce marché de 60 millions de dirhams et qui fait partie du programme global de 1 milliard de dirhams destiné à la mise à niveau de la ville.
Pour rappel, ce projet d’aménagement de la corniche a été initié en mai dernier. Les travaux devaient normalement commencer depuis le mois de septembre. Mais jusqu’à la fin novembre, rien n’était encore fait, ce qui a suscité plusieurs réactions . «Le retard, explique Tarik Kabbaj, président du Conseil municipal, est dû aux études complémentaires concernant les marées et à des problèmes techniques».
En plus de ces problèmes techniques, il y a surtout, ce que le maire évite soigneusement de mentionner, l’opposition virulente de certains établissements hôteliers invités à libérer les portions de plages qu’ils occupent. Ces occupations temporaires d’espaces publics devant être rendues, les établissements en question traînent les pieds.
Le directeur général de Club Med, Jean Luc Hillary, a démenti ces informations. «En fait, nous a-t-il déclaré, le Club ne s’oppose pas au projet de Corniche. Nous aurions seulement voulu, nous ainsi que tous les opérateurs concernés, être associés au projet pour, éventuellement, procéder aux améliorations nécessaires qui ne peuvent qu’être bénéfiques à la ville». Il a ajouté : «Nous n’avons jusque-là reçu ni plan ni planning détaillé. Nous avons été surpris quand les travaux ont démarré le 17 novembre dernier devant nos installations. D’ailleurs, on n’a pas eu le temps de prendre des dispositions, ce qui nous vaut aujourd’hui plusieurs réclamations de la part de nos clients».
Autre établissement concerné, le Sofitel du groupe Accor. Là aussi, l’on réfute toute opposition au projet de promenade. «Nous n’avons pas encore vu cette promenade, ni les plans. Nous en jugerons une fois nous prendrons connaissance de la nature du projet», nous a déclaré Hamid Bentahar, directeur général de cet établissement hôtelier. Bref, la rapidité avec laquelle les travaux sont menés actuellement contraste avec la lenteur accusée au début. Ce qui fait dire à plusieurs opérateurs que le wali a personnellement pris le dossier en main. Reste désormais à trouver un terrain d’entente avec les hôtels concernés ; lesquels savent pertinemment qu’une corniche les éloignerait de leur premier argument de vente.