Avec 2,2 millions de touristes étrangers en 2002, la destination Maroc n’a vraiment pas de quoi se vanter sur l’échelle internationale. Le secteur n’en constitue pas moins la deuxième source de devises du pays, derrière les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE). La place du tourisme dans l’économie nationale ne se limite pas au poids relatif de l’hôtellerie et de la restauration. Le tourisme marocain, qui génère près de 600 000 emplois directs pourrait ainsi participer pour environ 10 % à la formation du PIB du Royaume. Dans un contexte international marqué par la morosité de la conjoncture dans les pays émetteurs et par les retombées négatives de la guerre en Irak et des attentats de mai dernier à Casablanca, l’étude relève que le flux de touristes étrangers n’accuse qu’un léger recul de 2,1%. De son côté, le nombre des arrivées de MRE enregistre, à fin juin 2003, une hausse de 17,4. Dans ce cadre, les recettes voyages ont atteint, au terme du premier semestre de l’année 2003, une valeur de 11,3 Md de DH, soit une légère hausse (+1,4%) par rapport à fin juin 2002. Après s’être élevés à 5,5 Md de DH en 1999, 3,69 Md de DH en 2000 et 5,9 Md de DH en 2001, les investissements réalisés dans le secteur du tourisme ont atteint une valeur de 4,3 Md de DH en 2002. Sept conventions d’investissement ont été signées en 2002 concernant une capacité de 3 300 lits, un montant investi de 2,636 Md de DH et 4250 emplois. Parmi ces conventions, trois concernent des sociétés françaises : le groupe Der Krikorian (Casablanca), la société Ryads Resort Developement (Marrakech) et le groupe Accor (Marrakech). Tous les grands noms du tourisme français sont présents au Maroc, souligne cette étude. Implanté au Maroc depuis 1993, Accor est présent partout et dans toutes les gammes d’hôtels, aussi bien dans l’hôtellerie économique (9 IBIS Moussafir), que dans l’hôtellerie de luxe (6 Sofitel), les clubs (3 clubs) et l’hôtellerie d’affaires (1 Relais Mercure). Le groupe exploite 21 hôtels, emploie 2 000 personnes et a réalisé en 2001 un chiffre d’affaires de 45 Millions d’euros. D’ici 2006, Accor prévoit d’investir 200 millions d’euros, de créer 3000 chambres supplémentaires et de détenir 10% du parc hôtelier. Le Club Méditerranée, qui possède sept villages encadrés par 2066 employés au Maroc, a signé à Agadir en janvier 2001 une convention d’investissement de 135 millions d’euros, qui portera sa capacité d’accueil à 12 000 lits et générera 1 500 emplois directs. Ce programme devrait s’achever en 2006. Le groupe FRAM, quant à lui, est opérateur au Maroc depuis 1981. Il dégage un chiffre d’affaires annuel de 14 millions d’euros et affrète 25% des capacités de la Royal Air Maroc. Le groupe Nouvelle Frontières gère, pour sa part, deux hôtels à Marrakech. Le groupe Der Krikorian, opérateur de casinos et de complexes touristiques en France, a pu lancer son projet d’aménagement d’une marina sur la corniche de Casablanca (hôtels, espaces d’affaires, centre commercial et d’animation), pour 230 millions d’euros. Enfin, le groupe Lucien Barrière va s’implanter au Maroc (signature de la convention d’investissement en janvier 2002) avec la réalisation d’un ensemble hôtelier de luxe à Marrakech pour 40 millions d’euros. Il convient de souligner que d’autres pays s’intéressent également au Maroc. On citera notamment le cas des groupes allemands (groupe T.U.I), de groupes américano-arabes (fonds d’investissement comme Strategic Partners) mais aussi saoudiens (et autres pays du Moyen-Orient) avec, en particulier, le groupe Dellah El Baraka. Certaines faiblesses ont cependant été identifiées comme pénalisantes pour le développement du secteur touristique. Il s’agit, en particulier, des « 4F » : Foncier, Fiscalité, Financement, Formation professionnelle. C’est dans ce contexte, que les autorités ont engagé une politique ambitieuse pour tenter d’y remédier. Cette politique s’est traduite en 2002 par la signature d’un accord cadre entre la Fédération du Tourisme de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines et l’Etat. Dès lors, le Plan Azur prend forme. La réalisation de ces sites portera le nombre total de lits à 180 000. Le projet devrait générer 36 000 emplois directs et 200 000 emplois indirects. Alors que le marché relatif à la station de Taghazout (Agadir) a été attribué à la Société des Roses International (Arabie Saoudite), l’examen des offres pour l’aménagement des cinq autres stations balnéaires a démarré fin mars 2003. La signature des conventions avec les aménageurs-développeurs des stations de Saïdia et Mogador est intervenue le 29 août 2003. C’est le groupe espagnol Fadesa , via sa filiale marocaine Fadesa Maroc, qui a été retenu pour Saïdia. L’aménagement de la station de Mogador à Essaouira est, pour sa part, revenu au consortium mené par le groupe belgo-luxembourgeois Thomas&Piron/ TPF L’Atelier. Concernant la station Mazagan d’El Jadida, le processus du choix de l’aménageur devrait très prochainement être finalisé. Deux offres ont, à ce jour, été retenues par le comité d’évaluation des candidatures : le Sud-Africain Kerzner International et Maroc Hôtels et Villages, filiale de la CDG. La nécessité d’une mise à niveau du secteur aérien s’impose dans ce cadre de plus en plus. La compétitivité du Maroc repose principalement sur sa proximité avec l’Europe.