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TPE : Les banques restreignent les lignes de trésorerie mais accompagnent l’investissement

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Les créances en souffrance des entrepreneurs individuels établies actuellement à 5 MMDH

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Les créances en souffrance des entrepreneurs individuels établies à 5 MMDH représentent 11% des financements accordés à cette clientèle, contre un taux de créance d’un peu moins de 8% pour l’ensemble du secteur bancaire.

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Ce devait être un des principaux segments de clientèle qui devaient tirer le crédit bancaire de sa léthargie en 2017. Les entrepreneurs individuels enregistrent jusqu’à présent une évolution bien terne de leurs encours de financements. Sur les sept premiers mois de l’année (dernières statistiques publiées par Bank Al-Maghrib) leur stock de financement s’est apprécié de tout juste 1,2% à près de 47 milliards DH. A titre de comparaison, les financements aux entreprises du secteur privé ont augmenté deux fois plus vite sur la période de près de 3%, à 333 milliards DH. Sur une année glissante la prestation des financements aux entrepreneurs individuels est encore moins concluante. Depuis juillet 2016 ils régressent en effet de 0,3% ceci alors qu’il y a encore peu leur progression en glissement annuel approchait les 10%.

Ce passage à vide a de quoi étonner sachant que les banques disent s’intéresser plus que jamais à la clientèle des TPE. Dans ce sillage elles musclent leurs ressources pour mieux capter ces opérateurs, notamment en s’équipant d’instruments de scoring permettant d’industrialiser le traitement des demandes de financement. Les banques dédient aussi une partie de leur réseau commercial à la clientèle des TPE. Un effort compréhensible de la part des établissements dans un contexte où la demande de la clientèle traditionnelle, corporate et des PME n’est pas au mieux de sa forme. Ceci sans compter que le financement aux TPE est des plus rentables pour les banques, notamment grâce aux taux facturés à la clientèle qui sont nettement plus importants que ce qui a cours actuellement pour la clientèle corporate. Et ce, sans que cela suppose un risque sensiblement plus élevé pour les TPE contrairement à ce que l’on peut penser, reconnaissent les professionnels. Signalons à ce titre que les créances en souffrance des entrepreneurs individuels établies actuellement à 5 milliards DH (en régression de 10,2% entre juin et juillet 2017) représentent 11% des financements accordés à cette clientèle, contre un taux de créance en souffrance d’un peu moins de 8% pour l’ensemble du secteur bancaire. Il est d’autant plus étonnant de voir les financements aux entrepreneurs individuels évoluer de manière hésitante à voir les efforts déployés par les pouvoirs publics pour garantir leur accès au crédit bancaire. Parmi ces mesures figure bien sûr le statut de l’auto-entrepreneur qui, selon les spécialistes, contribue à rassurer les banques sur la structure et l’organisation de ces entités. S’ajoute à cela le fonds de soutien à la TPME ou encore le produit de garantie des financements en faveur de ces entités, Damane Express. Citons encore le mécanisme de refinancement des prêts accordés aux TPME mis en place par BAM depuis 2012. Ce dispositif permet entre autres aux établissements de bénéficier, chaque année, d’avances pour un montant égal au volume des crédits qu’elles comptent accorder aux TPME.

Mais à vrai dire, la situation n’est pas aussi négative si on l’examine dans le détail. Si dans l’ensemble, les crédits aux TPE sont mal orientés, c’est spécifiquement en raison de la baisse sensible des crédits de trésorerie et comptes débiteurs accordés à cette clientèle. Ceux-ci ont régressé de 20,2% sur une année glissante, à près de 9 milliards de DH. C’est aussi le comportement des crédits accordés aux promoteurs immobiliers entrepreneurs individuels qui noircit le tableau. Ils ont chuté de 8,3%, à 16,1 milliards DH.
Mais il est intéressant de relever qu’en parallèle, les crédits à l’équipement accordés aux entrepreneurs individuels, qui sont finalement bien plus profitables au développement de ces opérateurs, enregistrent une hausse appréciable de 15,5% depuis juillet 2016, à 13,5 milliards DH. Un rythme qui est évidemment bien plus important que ce qui est constaté pour toutes les autres catégories d’opérateurs. Notons aussi que les crédits à la consommation profitant aux TPE, quoiqu’encore limités à un encours réduit de 765 MDH, enregistrent une croissance sensible sur les 12 derniers mois de près de 56%.
Autant d’indicateurs d’un potentiel de contribution nettement plus affirmé des TPE représentant un vivier de 3,5 millions de clients potentiels, à la croissance du crédit.

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Les financements aux TPE ont quadruplé sur les 15 dernières années

Si les financements aux TPE connaissent un coup de moue sur les derniers mois, il faut néanmoins rappeler qu’ils ont enregistré une croissance spectaculaire sur les 15 dernières années. Depuis 2001, l’encours de financements accordés aux entrepreneurs individuels a en effet quasiment quadruplé passant de 12,1 milliards DH à 47,1 milliards DH. C’est plus ou moins le rythme de progression enregistré par le crédit bancaire dans sa globalité qui passe de 205 milliards DH à 831 milliards DH dans l’intervalle.

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