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Transformation digitale : Former pour combler la pénurie des talents IT

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«Nous sommes dans une entreprise en pleine croissance et nous avons besoin de plus en plus de talents IT pour nous accompagner dans cette croissance», Imane Benabdellah, directrice Talent Management au sein du Groupe Intelcia

A l’ère du digital, les talents IT sont très recherchés par les entreprises, à tel point que celles-ci rivalisent pour attirer les meilleurs candidats et fidéliser les collaborateurs qualifiés. Et pour cause, l’univers des IT connaît des turnovers et la fuite des cerveaux, notamment vers l’étranger. Et par voie de conséquence, le numérique est parmi les rares secteurs à connaître une demande accrue. Quelle stratégie pour attirer et fidéliser les meilleurs profils IT ? Quelles pistes pour en finir avec la fuite des cerveaux ? Quelle formation pour les jeunes aspirant aux métiers IT ? Autant de questions qui ont été abordées lors de la troisième Matinale sous le thème «Quelles stratégies pour attirer et fidéliser les talents IT & Télécoms» organisée à Casablanca le 7 décembre 2021 par le Groupe Le Matin en partenariat avec Intelcia.

Disposer d’une forte marque employeur

Les grandes entreprises mettent les bouchées doubles pour garder leurs meilleurs employés en IT. Pour Zakia Hajjaji, directeur des Ressources Humaines -Orange Maroc, «aujourd’hui dans des entreprises spécialisées comme les nôtres qui ont des métiers à très forte expertise sur pas mal de domaines, la gestion des talents est un grand challenge». Lors de son intervention, elle a mis l’accent sur la rareté des compétences et la concurrence sur la recherche des talents qui est passée du local à l’international. En effet, les grands groupes internationaux ayant une marque employeur forte attirent les meilleurs talents. Dans le cas d’Intelcia, Imane Benabdellah, directrice Talent Management au sein du Groupe, explique: «Nous sommes dans une entreprise en pleine croissance et nous avons besoin de plus en plus de talents IT pour nous accompagner dans cette croissance. Aujourd’hui nous sommes aussi confrontés à ces problématiques de turnover, de talents qui partent à l’étranger et de compétences qui changent de mode de travail» faisant référence à la tendance du travail en freelance. A ces difficultés s’ajoutent celle du nombre réduit de lauréats IT au Maroc par rapport aux besoins des entreprises poussant certaines sociétés à recruter à l’international.

La formation, un gage de réussite

Participer à la formation en IT est le choix adopté par plusieurs entreprises dont IBM Maroc. S’exprimant à cette occasion, Hassan Bahej, PDG d’IBM Maroc, a souligné qu’après Covid, il y a un nouveau mode de travail «Smart Work» qui s’est installé. Par ailleurs, il fait remarquer que globalement sur le marché l’appartenance à l’entreprise se fait moins sentir chez les ressources humaines perturbés par ce changement. Ce mode de travail encourage aussi les turnovers durant cette période. Au niveau de la formation de ses équipes, il explique qu’IBM Maroc a mis en place «IBM skills academy» pour assurer ses besoins en compétences avec un centre d’innovation qui compte 300 enseignants-chercheurs formés en cloud, business intelligence, cybersécurité ou encore la blockchain. L’objectif étant de former les jeunes au niveau des universités. D’ailleurs, IBM a également formé 6.000 jeunes sur ces diverses technologies.

Fuite des cerveaux : Que faire ?

Les compétences dans le digital sont très prisées par les entreprises à l’échelle internationale poussant un bon nombre de talents à quitter le Maroc ou à travailler à distance. Lors de cet échange Mehdi Alaoui, vice-président de l’Apebi, a rappelé en chiffres la part du numérique dans l’économie mondiale et besoin accru de talents dans les métiers liés aux nouvelles technologies. «Le secteur du digital dans le monde pèse plus que le secteur de l’aéronautique et le secteur de l’automobile. Il génère aujourd’hui plus de 23 trilliards de dollars avec plus de 700 milliards de dollars d’investissement chaque année. En 2025, l’économie numérique vaudra plus de 25% de l’économie mondiale. Le moteur de cette économie numérique c’est le talent. C’est le nerf de la guerre». Le vice-président de l’Apebi a mis également en exergue le besoin de former les talents en numérique au Maroc. «Aujourd’hui, notre problématique, c’est qu’on ne forme pas assez. On est à peu près 8.000 ingénieurs/développeurs qui sortent chaque année de l’Université» ajoutant que le pays devrait être à 60.000 ingénieurs/développeurs chaque année. Au sujet de la fuite des cerveaux, il argumente : «Actuellement dans le monde, il y a un besoin d’environ 5 millions d’ingénieurs développeurs. C’est pour cela qu’on voit le départ de talents à l’étranger, notamment avec le développement de la French Tech». Il donne aussi l’exemple des «golden visa» de Dubaï qui ont ouvert un système où ils cherchent à recruter 100.000 talents IT au niveau international. «Ces départs ne sont plus que physiques, ils sont aussi hybrides, voire à distance. On n’a plus besoin d’aller quelque part pour travailler dans le digital», relève-t-il ajoutant que cela rend les compétences en IT indisponibles sur le marché marocain. «On a au Maroc 4,5 millions de diplômés chômeurs et un besoin de 5 millions d’emplois dans l’IT, il y a là peut-être quelque chose à faire», affirme-t-il soulignant qu’on pourrait reconvertir ces jeunes sans emplois dans des écoles comme 1337 ou encore 3W Acadamy.

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