L’exploitation d’une flotte électrique dans le secteur du transport routier de marchandises à l’étude
Commerce : Le Maroc et la France poursuivent la consolidation de leur partenariat dans différents domaines, notamment le secteur du transport. Une délégation marocaine a récemment fait le déplacement à Paris. Les détails.
Bonne nouvelle pour les entreprises du transport routier de marchandises à destination de l’Europe et en particulier la France. Une nouvelle décision vient d’être annoncée par les deux pays. Dans le cadre du renforcement de la coopération maroco-française dans le domaine du transport international routier de marchandises et de voyageurs, la commission mixte entre les deux pays a tenu ses travaux à Paris, au cours de ce mois d’avril 2025, avec la participation d’une délégation marocaine présidée par la directrice des transports routiers au ministère du transport et de la logistique. La commission a abordé plusieurs points essentiels relatifs aux échanges commerciaux, aux normes réglementaires, aux contrôles routiers et à la gestion des contingents d’autorisations bilatérales. Les deux parties se sont félicitées du dynamisme des échanges commerciaux, faisant du Maroc le premier partenaire africain de la France. Elles ont également convenu d’avancer conjointement sur la transition écologique du transport routier et l’étude de la possibilité de l’exploitation d’une flotte électrique dans le secteur du transport routier de marchandises. Par ailleurs, il a également été convenu de revoir à la hausse le quota des autorisations bilatérales de transport routier international de marchandises entre les deux pays et ce, afin d’accompagner l’évolution future des échanges commerciaux entre le Maroc et la France. Il faut dire que le renforcement de la coopération dans le domaine du transport a été au centre des échanges entre les responsables des deux pays, notamment en marge de la quatrième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière (18-20 février). Cette rencontre avait été marquée par la mise en avant de l’excellence des relations de coopération entre le Maroc et la France dans les secteurs du transport et de la logistique.
Les deux parties ont salué « le nouvel élan » impulsé par la signature, en octobre dernier, de la Déclaration relative au « Partenariat d’exception renforcé » entre les deux pays, marquée par la conclusion de quatre accords dans le domaine du transport ferroviaire. Les discussions avaient également porté sur le renforcement de la coopération bilatérale dans le secteur ferroviaire, la connectivité aérienne, ainsi que la mise en œuvre des accords bilatéraux pour améliorer la qualité des services de transport. Les responsables avaient alors appelé au soutien mutuel des candidatures aux prochaines échéances de l’Organisation maritime internationale (OMI) et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Abordant les questions d’intérêt commun, les deux parties avaient également évoqué la tenue de la Commission mixte du transport routier international (TIR) pour faciliter l’octroi des autorisations et promouvoir l’échange d’expériences dans la marine marchande.
La problématique de la sécurité routière a également été au centre des discussions, en lien avec les résolutions attendues de la Conférence ministérielle mondiale. Le ministre français Philippe Tabarot avait souligné les liens séculaires unissant le Maroc et la France et a exprimé sa volonté de « collaborer de manière intelligente dans l’intérêt des deux Nations ». Abdessamad Kayouh avait, quant à lui, mis en avant l’excellence des relations maroco-françaises et le suivi minutieux des projets stratégiques par les chefs d’État des deux pays, notamment l’extension du projet LGV entre Rabat et Marrakech, le transport aérien et la mobilité en général. Il faut préciser que les relations bilatérales connaissent une nouvelle dynamique depuis la visite d’Etat effectuée par le président français Emmanuel Macron au Maroc en octobre 2024 avec la signature d’une série de conventions de partenariat, notamment dans le domaine du transport. Dans ce sens, un protocole d’accord stratégique avait été conclu à Rabat, lors d’une cérémonie officielle, entre Rodolphe Saadé, président de CMA CGM, et Fouad Brini, président de Tanger Med. Dans le cadre de cet accord, les deux partenaires ont convenu de prioriser le développement d’une nouvelle plateforme de transbordement pour CMA CGM au port Nador West Med. Ce projet sera réalisé sur le nouveau terminal à conteneurs EST, récemment concédé à Marsa Maroc par Nador West Med en juillet 2024.
L’initiative sera menée en collaboration entre CMA Terminals et Marsa Maroc, deux entités respectivement issues des groupes CMA CGM et Tanger Med. Pour la première phase de ce projet, un investissement d’environ 280 millions de dollars sera mobilisé afin de développer le terminal et établir un hub capable d’accueillir les volumes de l’alliance maritime de CMA CGM, avec l’ambition d’atteindre la capacité nominale dans un délai de six ans. Ce partenariat s’inscrit dans la continuité des investissements antérieurs du groupe CMA CGM au sein du complexe portuaire de Tanger Med, notamment sur le Terminal TC2 et dans la zone logistique à travers sa filiale CEVA Logistics.