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Un abattoir avicole pilote au Zoopôle d’Ain Jemâa

© D.R

Grâce au partenariat entre le ministère de l’agriculture et les interprofessions

L’infrastructure de la formation dans les métiers agricoles est au cœur de la stratégie agricole menée par le Maroc depuis le démarrage du Plan Maroc Vert. Cette approche se renforce avec «Al Jayl Al Akhdar» puisque la formation des jeunes aux métiers liés à l’agriculture est l’un des principaux leviers de cette nouvelle stratégie. Et c’est dans cet esprit qu’évolue le Zoopôle d’Ain Jemâa située dans la province de Nouaceur qui compte désormais un abattoir avicole pilote moderne. Les détails.

Un pôle technique qui réunit trois interprofessions

Le Zoopôle d’Ain Jemâa a la particularité d’être «le premier pôle technique qui regroupe trois interprofessions. C’est aussi le premier pôle technique géré par une association interprofessionnelle en partenariat avec le ministère de l’agriculture. Ce qui fait de lui un exemple qui permettra de tracer la feuille de route à suivre pour les autres filières de production. Il est le résultat d’un contrat programme entre le ministère et les fédérations interprofessionnelles», explique Mohammed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, mercredi 1er décembre 2021 lors de la rencontre qui a précédé une visite de terrain à ce pôle agricole. Cette structure dont la mission principale, rappelons-le, est de relever le niveau technique des entreprises dans les métiers liés aux trois filières : lait, viandes rouges et aviculture par la formation continue et la formation pour les métiers. Au total, plus de 17.200 professionnels ont bénéficié des formations au sein du Zoopôle d’Ain Jemâa. Et ce n’est pas tout. Lors de cet évènement, le ministre de l’agriculture a également annoncé que d’autres projets arrivent bientôt avec la signature des contrats programmes nouvelle génération au début de 2022.

Un abattoir d’une capacité de 250 à 500 poulets/heure

Le ministère de l’agriculture ambitionne de doter chaque filière agricole d’un centre technique qui servira d’interface entre d’une part l’ensemble des programmes de formation et d’innovation, et d’autre part les professionnels. Ce Zoopôle abrite ce nouvel abattoir avicole pilote dont l’objectif serait de constituer un modèle durable pour le secteur.
Doté d’une capacité de traitement de 250 à 500 poulets et 150 à 250 dindes/heure, cet abattoir pilote réservé à l’abattage des volailles est aussi une plateforme de démonstration et d’application pour les formations. L’objectif étant d’élargir le maillage du territoire national par des abattoirs agréés. Il couvre tous les maillons du processus d’abattage, depuis la réception des animaux vivants, jusqu’à l’expédition des produits finis conditionnés et réfrigérés.

Un partenariat public-privé réussi

Pour Youssef Alaoui, président de l’Association marocaine pour la gestion du Zoopôle (AMAZO), l’ensemble de la zone qui réunit les trois interprofessions constitue «un véritable modèle de partenariat public-privé réussi au niveau national et continental. Chaque année, il accueille un nombre croissant de professionnels en provenance de différents pays d’Afrique en plus des professionnels marocains, et ce dans le cadre de la coopération Sud-Sud» ajoutant que ce Zoopôle est devenu une référence nationale et internationale pour son modèle de gestion et pour sa participation aux recherches en partenariat avec les universités marocaines. Pour sa part, M’hammed El Oultiti, président de Maroc Lait, a exprimé l’adhésion des professionnels de la filière laitière à la stratégie Al Jayl Al Akhdar pour travailler ensemble dans le cadre de partenariats avec le ministère. Quant à M’Hammed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), il souligne que «le partenariat public-privé nous paraissait risqué au départ mais il s’est avéré que c’est la meilleure solution, notamment pour la formation dans le secteur» expliquant que le nombre de points de vente dans la boucherie atteint 7.000 au Maroc, soit 14.000 travailleurs dont la grande majorité a besoin d’être formée, d’où l’importance de ces centres de formation.

S’exprimant au nom de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA), son vice-président Omar Al Amrani a mis en avant les efforts d’investissements fournis pour le secteur avicole qui ont atteint un volume de 13,7 MMDH en 2020 réalisant un chiffre d’affaires de 27,04 MMDH. Le secteur avicole assure un emploi à 460.000 personnes. «Cette dynamique a permis d’augmenter la production des œufs et de la volaille remplissant de ce fait la demande et couvrant le besoin du marché national. Ce qui a permis aussi d’ouvrir des opportunités vers l’export», argumente-t-il. En termes de chiffres, on notera que cette zone est étalée sur un espace de 66.200 mètres carrés dont 7.740 mètres carrés couverts. Pour sa construction, il a nécessité un investissement de 58,18 millions de dirhams. Notons qu’au cours de cette rencontre, il a été procédé à la signature d’un partenariat dans le domaine de la recherche entre FISA et l’IAV Hassan II.

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