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Un écosystème de l’innovation digitale prend forme

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Pôle digital de l’agriculture, de la foresterie et observatoire de la sécheresse

Agriculture 4.0  
Un groupement d’intérêt public a vu le jour cette année. La mission étant de co-créer avec les différents acteurs et partenaires des opportunités de développement à travers des programmes de recherche-développement orientés marché, des services de valorisation et d’innovation, des événements d’éducation digitale et des dispositifs de facilités, pour rendre cohésif l’écosystème de l’agridigital.

2023 marque un nouveau tournant dans le développement du secteur agricole. En début de l’année, un écosystème de l’innovation digitale a pris forme dans le secteur. La finalité étant de développer une agriculture 4.0 au niveau national. La digitalisation de l’agriculture est de nos jours un impératif pour hisser le secteur aux standards internationaux et l’aligner sur les grandes mutations technologiques. Cette transition conforte la vision du Maroc en vue de faire de ce secteur un levier économique et social et de consolider les avancées acquises durant les deux dernières décennies. Pour concrétiser cette ambition, le « pôle digital de l’agriculture, de la foresterie et observatoire de la sécheresse » a été créé. Ce groupement d’intérêt public est en effet composé d’une douzaine d’acteurs représentant les secteurs public et privé.

Citons dans ce sens l’Institut agronomique vétérinaire Hassan II (IAV), l’Ecole nationale d’agriculture de Meknès (ENA), l’Ecole nationale forestière d’ingénieurs (ENFI), l’Institut national de recherche agricole (INRA), l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), l’Office national du conseil agricole (ONCA), l’Agence pour le développement agricole (ADA), l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), le Crédit Agricole et la Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA). Ces acteurs s’engagent à développer la coopération entre eux ainsi que de renforcer les champions déjà existants.

Les missions du pôle
Ce pôle a pour mission de co-créer avec les différents acteurs et partenaires des opportunités de développement pour chaque individu et chaque maillon des chaînes de valeur du secteur agricole, notamment à travers des programmes de recherche-développement orientés marché, des services de valorisation et d’innovation, des événements d’éducation au digital et des dispositifs de facilités, pour rendre cohésif l’écosystème de l’agridigital. Il jouera également le rôle de support de veille technologique ainsi que de Recherche développement innovation (RDI) et ce sur un niveau de maturité technologique (Technology readiness level). Le pôle agira par ailleurs sur la Data. Il s’agit en effet de développer l’infrastructure y afférente. Il aura pour mission d’effectuer un travail de collecte et de normalisation qui profitera à l’écosystème et ce en se basant sur les données du Registre national agricole et le cadastre. Le pôle interviendra également en matière d’éducation digitale.

Les trois chantiers du pôle digital
Trois chantiers principaux ont été définis pour le démarrage de ce pôle. Citons en premier le réseau de fermes digitales. Il s’agit d’espaces de test, de validation et d’incubation destinés aux agriculteurs, aux entreprises et aux chercheurs en vue de favoriser la collaboration et le partenariat. 10 fermes digitales devront être créées à l’horizon 2026. Elles connaîtront l’implémentation de l’ensemble des nouvelles technologies, les projets démonstrateurs et les idées innovantes. Le deuxième chantier est celui de l’observatoire de la sécheresse. Cette plateforme aura pour mission de développer des outils intelligents de suivi et de prévision de la sécheresse. Il sera procédé dans ce sens au lancement de deux études permettant ainsi la sélection d’indicateurs de sécheresse et la construction de la base de données géographiques et ce avant sa mise en exploitation. Le troisième chantier validé est celui du réseau collaboratif de stations météo-connectés. Il s’agit de mettre à la disposition des acteurs du secteur agricole des géoservices agrométéorologiques d’information, d’alerte et de conseil.

Les premières conventions conclues
Rappelons que le lancement de ce pôle a eu lieu en marge de la 3ème édition de l’Agro It Days qui a été organisée en janvier à Meknès. Sitôt lancé, le pôle a conclu une panoplie de conventions . La première a été conclue avec l’Institut national de la recherche agronomique. Elle a pour objectif de faciliter les travaux de recherche & développement et des services d’innovation et de transfert de technologies dans les domaines de la digitalisation du secteur marocain et le suivi de la sécheresse. Le pôle a également scellé un partenariat avec l’ONCA en vue de mettre en place des mécanismes d’exploitation des stations météorologiques de l’Office et de valorisation de leurs données au profit des plateformes du Conseil agricole, de l’observatoire de sécheresse et des programmes de recherche-développement du pôle digital.

Deux autres conventions spécifiques ont été signées respectivement avec l’Association agripole innovation Meknès (Agrinova) et le Technopark. Elles ont pour objet de définir les modalités et les conditions de collaboration dans les domaines de l’agriculture digitale et l’agriculture 4.0 et de mettre en place les mécanismes nécessaires pour faciliter la connexion entre les start-up et les composantes clés du département de l’agriculture. Le pôle a également conclu une convention avec l’Université Euromed de Fès (UEMF) en vue de définir les modalités de collaboration entre les deux parties dans des domaines d’intérêt commun, notamment en matière de formation, de recherche scientifique et technique, de partage d’informations et de savoir-faire.

Une stratégie de transformation digitale sur les rails
La nouvelle stratégie agricole consacre pleinement la nouvelle orientation du secteur. La tutelle s’engage à connecter 2 millions d’agriculteurs et d’usagers à des e-services agricoles à l’horizon 2030. En franchissant ce pas, l’agriculture marocaine consolidera non seulement sa résilience mais s’alignera aux pratiques internationales. Consciente de ces enjeux, la tutelle amorce de plain-pied la transformation digitale du secteur. Une vision est en cours d’élaboration pour déterminer les leviers prioritaires de la transition vers l’agriculture 4.0 ainsi que les chantiers transverses qui accompagnent les programmes de modernisation de ce secteur aussi bien en amont qu’en aval.

Ce nouveau virage renforcera ainsi l’efficience de la chaîne de valeur agricole et la dotera d’outils performants lui permettant ainsi d’améliorer sa productivité et sa compétitivité. Pour ce faire, la tutelle a consacré un budget de plus de 4,5 millions de dirhams pour élaborer une étude permettant de définir les axes de la stratégie de digitalisation du secteur. Un plan d’action détaillé suivra englobant les dispositifs, projets et mesures prioritaires. L’idée étant également de fixer le modèle organisationnel, la gouvernance et le calendrier de mise en œuvre.

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