Economie

Un énarque à la CGEM

On connaît le président de la CGEM. Mais pas son secrétaire général. Une fonction, il est vrai, très peu médiatisée. Mais le titulaire actuel de ce poste à la confédération gagne à être connu. Karim Abaroudi, 37 ans, est diplômé de la prestigieuse école nationale d’administration (ENA) de Paris (promotion “Averoes“ 1998-2000) d’où il sort également avec un Master en administration publique.
Bac série A4 (philosophie-lettres) obtenu en 1982 au Lycée Lyautey à Casablanca et maîtrise de droit public option relations internationales, M. Abaroudi est également titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) de droit international public et privé décroché en 1992 à l’université de Nice Sophia-Antipolis.
Dès son retour au bercail, il opte pour le service public. Ce sera l’office de la formation professionnelle et la promotion du travail (OFPPT) où il est engagé en tant que cadre d’octobre 1993 à décembre 1995. Ensuite, il change d’horizon pour intégrer la CGEM, sous le mandat de Abderrahim Lahjouji, comme chargé des relations internationales. Il y restera de janvier 1996 à juin 1998. Grâce à une bourse française, le jeune Khalid, studieux et ambitieux, retourne en France pour réaliser sa grande ambition : accéder à l’ENA. Ici, il n’aura comme enseignants que des praticiens en exercice. Et non des moindres. Parmi eux, le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, son collègue de l’Économie et des Finances Dominique Strauss-Khan et le président de la Cour des comptes Pierre Joxe… Ces figures de la haute administration française dispensent des cours pratiques en relation avec des situations réelles ayant trait à différentes disciplines. À l’ENA, la théorie universitaire, que les étudiants sont censés avoir acquis avant leur entrée à cette grande école, est bannie. Son stage d’études, il l’effectuera auprès du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Une expérience enrichissante qui lui a permis de se frotter aux problèmes au quotidien, d’avoir une vision globale de l’administration territoriale de l’État français et de rencontrer des personnalités comme Michèle Alliot-Marie, à l’époque seulement député dans ce département et la ministre écologiste Dominique Voynet.
Sa scolarité terminée, M. Abaroudi revient au Maroc pour chapeauter le secrétariat général de la CGEM alors qu’il avait la possibilité de rester en France, obtenir la nationalité de ce pays et même y décrocher un bon poste dans la haute fonction publique. Première question qui vient à l’esprit: Que fait un petit génie dans une organisation patronale qui plus est au Maroc ?
Cette question, l’intéressé se l’est entendu poser plusieurs fois par ses amis qui lui disent clairement qu’il était en train de perdre son temps à la CGEM. On lui a conseillé de quitter le Maroc et de s’installer sous des cieux plus cléments. En effet, un haut cadre comme lui mérite certainement mieux que sa situation actuelle.
Il a vocation à travailler les doigts dans le nez dans une grande boîte privée ou une multinationale où les perspectives professionnelles et matérielles sont forcément meilleures. Repéré par les têtes chercheuses des compétences aussi bien à l’échelon national qu’international, Khalid Abaroudi a eu plusieurs propositions aussi intéressantes les unes que les autres. Mais il les a toutes déclinées. En effet, il faut être fou pour refuser par exemple un poste grassement rémunéré à l’organisation mondiale de commerce (OMC)! Ce natif de Casablanca, de père nordique et de mère berbère, sait ce qu’il veut. “ J’aurais pu m’installer à mon propre compte, monter une entreprise et gagner beaucoup d’argent ou comme font nombre de cerveaux marocains m’expatrier pour travailler pour un groupe étranger, explique -t-il sur un ton énergique. Cela ne me m’intéresse pas. Du moins pour le moment“. Alors qu’est ce qui retient M. Abaroudi à la CGEM ? Tête d’un premier de la classe qui parle un français parfait, très imbibé de la culture occidentale, l’intéressé a un faible prononcé pour la chose publique. Et puis, la CGEM, argue-t-il, est pour lui un excellent poste d’observation des problèmes majeurs et des dossiers stratégiques du pays.
Interlocuteur des pouvoirs publics, la CGEM se trouve en effet à la confluence de l’économique, du social et du politique. Une bonne école d’apprentissage et d’assimilation des réalités du Maroc et certainement un excellent tremplin pour une nouvelle carrière à la mesure de sa formation. Celui qui vibre pour son pays“ malgré les pesanteurs et les lenteurs qui bloquent sa marche“ se voit moins en dirigeant d’une entreprise privée et se conçoit plutôt en un passionné des affaires de la collectivité. Une passion qu’il a contractée dès son enfance. Homme patient et intelligent, personnage chaleureux et communicatif, Khalid Abaroudi a tout l’avenir devant lui. Il a fait sienne la devise de l’ENA : servir l’État sans s’asservir.

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