Le choix porté sur la société Edit pour s’occuper de l’impression lors de la campagne électorale n’est pas fortuit. Son administrateur, Abdelaziz Miftah, en est convaincu. Sa société fut en effet désignée par le ministère en charge du dossier pour imprimer 17 millions de cartes d’électeurs en collaboration avec la société Gemadec qui intervenait, elle, au niveau de la personnalisation des cartes. Elle a ensuite été choisie pour imprimer 4 millions de bulletins de vote. Les 12 millions restant ont été produits par trois autres opérateurs, selon les capacités de production de chacun d’eux. Le recours à cette société par le ministère en question a eu lieu après avoir fait l’expérience de faire appel à des imprimeries locales contactées par les services provinciaux.
Le résultat n’ayant pas été enchantant, il a décidé de changer de prestataires de services.
Le champ d’activité de la société Edit est très pointu. Elle est, comme tient à préciser son administrateur, spécialisée dans la couleur. Elle intervient au niveau du calibrage de la chaîne graphique depuis la phase de création de profils demandés par les clients jusqu’à l’impression. Ce qui la différencie des autres sociétés du secteur est «sa capacité, avec l’aide des machines qu’elle utilise, de ne sortir de films qu’après avoir fait une simulation éditée grâce à n’importe quelle imprimante Jet d’encre et présentée au client pour validation. Le recours à ce procédé, jugé « fiable» par M. Miftah, permet de minimiser les frais et d’arriver aux résultats escomptés.
Ce dernier est un ancien cadre du LPEE (Laboratoire public d’Etudes et d’Essais). Il a fait partie de l’équipe ayant travaillé en amont sur le chantier de la mosquée Hassan II. Ingénieur en génie civil et spécialisé dans la construction mécanique, Abdelaziz Miftah, 43 ans et père de trois enfants, a été formé à l’Ecole Centrale de Nantes, ville au sein de laquelle il a pratiqué l’enseignement avant de décider de rentrer au Maroc.
Sa passion pour les travaux d’imprimerie a été animée le jour où il a acheté son premier ordinateur. L’une des premières versions Macintoch qui lui permit de se familiariser avec les programmes et les logiciels informatiques avant de se focaliser sur le monde du PAO. «J’ai tout de suite senti naître un marché de PAO. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidée, en 1987, de quitter LPEE pour créer Edit ». Un pas qui lui ouvre la porte du monde de l’impression. Il a fallu par ailleurs à Edit patienter deux années avant d’acheter sa première flasheuse, et deux autres pour acheter le premier scanner à tambours relié à la fois à la flasheuse et à l’ordinateur.
«Ce fut quelque chose de révolutionnaire à l’époque», se souvient-il. En 1997, il a importé la première Off-Set, faisant du Maroc le premier pays Africain, après l’Afrique-du-Sud à s’en être servi. Ce fut, selon son administrateur la première société d’imprimerie à introduire l’Off-Set numérique, un procédé qui consiste à imprimer sans utiliser de films. Au mois de juin dernier, la société a investi dans l’acquisition d’un nouveau matériel. Il s’agit de la Speed Master 74 qui est une machine d’édition Off-Set, le Print Master qui permet d’imprimer quatre couleurs en même temps ou 2 couleurs recto et deux verso simultanément et de la ST 100 qui est à la fois une encarteuse et une piqueuse, utile essentiellement pour la production de brochures. Son portefeuille de clientèle est composé essentiellement des agences de publicité, des banques, des grandes institutions…