Economie

Un fleuron de l’industrie navale française cédé à un groupe norvégien

Alstom a annoncé mercredi la vente de 75% des chantiers navals basés à Saint-Nazaire (ouest) à Aker Yards pour 50 millions d’euros.
Le groupe français, qui reste sous la surveillance de la Commission européenne après avoir bénéficié en 2004 d’une recapitalisation de l’Etat pour éviter un dépôt de bilan, se débarrasse ainsi d’une branche lourdement déficitaire.
Il peut se concentrer sur des activités plus lucratives comme le matériel de transport, dont le TGV (train à grande vitesse), et la production d’énergie.
Les activités navales concernées par la transaction avec le groupe norvégien représentent un effectif d’environ 3.000 personnes. En comptant les sous-traitants, les Chantiers de l’Atlantique font travailler quelque 6.000 personnes.
Le PDG d’Aker Yards, Karl Erik Kjelstad, a assuré mercredi, lors d’une conférence de presse à Paris, que son groupe reprendrait "tous les salariés des Chantiers de l’Atlantique".
Ceux-ci avaient enregistré en novembre une commande historique de plus d’un milliard d’euros pour deux paquebots géants de 1.275 cabines, Musica et Orchestra, acquis par l’armateur italien MSC. Son carnet de commandes comprend aussi trois méthaniers et deux autres paquebots.
Ces commandes n’avaient pas suffi pour dissiper l’inquiétude des syndicats sur l’avenir des Chantiers, en déficit chronique malgré leur passé prestigieux.
Ils ont construit le Queen Mary 2, plus grand navire à passagers qui ait jamais navigué (345 m de longueur, 3.000 passagers et 1.400 hommes d’équipage), livré en décembre 2003 à la société britannique Cunard.
Les Chantiers de l’Atlantique ont aussi construit le France (313m de long), lancé en 1961 et qui fut, pendant plus de 40 ans, le plus grand paquebot du monde, et le Normandie, autre paquebot de légende.
L’accord annoncé mercredi prévoit la création d’une société commune détenue à 75% par Aker, Alstom restant propriétaire de 25% des Chantiers jusqu’en 2010, date à laquelle cette part restante sera cédée.
Alstom a promis d’injecter 350 millions d’euros dans la nouvelle société commune pour "renforcer sa structure financière et assurer sa croissance".
Le ministre français de l’Economie Thierry Breton s’est félicité de la décision d’Alstom, en assurant que la nouvelle entreprise créée serait "la plus performante au monde" dans son secteur.
L’annonce de la cession a fait bondir de 6,82% l’action Alstom à la Bourse de Paris dès l’ouverture du marché, à 52,45 euros.
Le groupe industriel français, dont le capital est détenu à 21% par l’Etat, semble sur le chemin du redressement. Il a enchaîné ces derniers mois des commandes de centrales thermiques à gaz, notamment en Espagne, en Italie et en Allemagne, et a renoué avec les bénéfices au premier semestre de son exercice 2005/06.
La dette du groupe a été réduite par deux augmentations de capital et des cessions d’actifs représentant quelque 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Ces cessions avaient été imposées en 2004 par la Commission européenne dans le cadre du plan de sauvetage du groupe français.
En échange d’une autorisation pour des aides chiffrées à 2,3 milliards d’euros, le gouvernement français avait promis d’ouvrir le marché français dans les grands secteurs d’activité d’Alstom, en particulier l’énergie.

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