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Un grand port industriel en projet à Tan Tan

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La région de Guelmim-Oued Noun confirme ses ambitions de nouveau hub international dans le domaine de l’énergie verte

Infrastructures. La région de Guelmim-Oued Noun voit grand pour son avenir. Alors que ce territoire situé au Sahara marocain se transforme petit à petit en une destination de choix pour les investisseurs dans les énergies vertes, de grands projets d’infrastructures sont prévus dans les années à venir. Premières indiscrétions.

Après Dakhla Atlantique, le Maroc planifie un nouveau port tout aussi stratégique un peu plus au nord et plus précisément à Tan Tan, la façade maritime de la région de Guelmim-Oued Noun. Si la ville de Tan Tan dispose actuellement d’un port dominé par l’activité de pêche maritime, la nouvelle infrastructure doit accompagner la nouvelle dynamique enclenchée au niveau de la région, devenue depuis quelques années déjà une destination de choix pour les investisseurs dans les énergies vertes.

Tan Tan figure d’ailleurs en bonne place dans le domaine de la production de l’hydrogène vert. Dans ce sens, la ville doit abriter le premier projet de production d’hydrogène vert au Maroc «Power to Hydrogen (PtX)». Pour rappel, ce chantier porté par l’Agence marocaine pour l’énergie durable consiste en le développement d’une usine de production d’hydrogène vert. Les quatre sites préqualifiés pour abriter le projet PtX se trouvent tous dans la province de Tan-Tan, notamment dans la commune El Ouatia.

Alors que le nouveau port de Tan Tan était sur les langues depuis quelque temps, la circulaire concernant l’Offre Maroc en matière d’hydrogène vert confirme officiellement le projet. Le document publié récemment par le gouvernement annonce des investissements dans le domaine portuaire avec un projet notamment à Tan Tan. «Les projets intégrés d’hydrogène vert, du fait de leur nature et de leur échelle, nécessitent une infrastructure supplémentaire.

Ainsi, l’Offre Maroc s’articule également autour d’une infrastructure compétitive à planifier, mutualiser, développer et maintenir, conformément aux meilleurs standards internationaux et en fonction des besoins et de l’évolution de l’industrie de l’hydrogène vert, le cas échéant dans le cadre de partenariats publics-privés avec les investisseurs, nationaux ou étrangers. Ainsi, l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement et l’Agence nationale des ports, en coordination avec l’autorité gouvernementale chargée du budget, sont chargées de mener les études relatives aux infrastructures portuaires nécessaires aux besoins de la filière de l’hydrogène vert, avec évaluation des coûts et schémas de financement», précise ladite circulaire.

Zone El Ouatia
Le nouveau port devrait être adossé à la nouvelle zone d’activités économiques El Ouatia. Cette nouvelle zone très attendue par les opérateurs économiques fait partie des programmes liés au commerce extérieur prévus dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud. Ladite zone sera développée en partenariat avec la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). Dans ce sens, la CFCIM vient d’inaugurer, il y a quelques semaines, une délégation régionale à Guelmim. Cette délégation régionale avait été inaugurée lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence de Mohamed Najem Abhai, wali de la région Guelmim-Oued Noun, Mbarka Bouaida, présidente du conseil de la région de Guelmim-Oued Noun, Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, Michel Charbonnier, consul général de France à Agadir, Christian Testot, consul général de France à Casablanca, et de Claudia Gaudiau-Francisco, présidente de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc.

Dans un communiqué, la région de Guelmim-Oued Noun avait indiqué que dans le contexte du développement territorial et grâce aux initiatives qu’elle déploie pour accroître son attractivité, les liens bilatéraux avec la CFCIM ont connu une nette intensification, suite à la participation active de la chambre à diverses rencontres organisées par la région. La même source souligne que cette dynamique s’est renforcée davantage à la suite de l’engagement de la CFCIM dans un partenariat visant à établir une zone d’activités économiques à El Ouatia-Tan-Tan, qui s’avérera être un élément clé pour dynamiser l’activité économique de la région.

D’après la même source, l’inauguration de cette délégation symbolise une nouvelle avancée dans le renforcement de l’ancrage de la région, offrant aux acteurs économiques et aux entreprises adhérentes de la CFCIM l’opportunité de bénéficier d’un ensemble de services et de prestations de proximité.

Eldorado
En plus de la France, d’autres pays sont tentés par l’investissement dans la région. Ainsi, le mastodonte américain CWP Global développe actuellement un projet baptisé AMUN, dédié à la production de 15 gigawatts (GW) d’hydrogène vert bien évidemment…près de Tan-Tan. Pour rappel, l’opérateur américain avait signé en mai 2023 un accord avec l’allemand Hydrogenious, spécialisé dans le transport d’hydrogène organique liquide (LOHC), pour la réalisation d’une étude de faisabilité pour le transport de 500 tonnes d’hydrogène vert par jour du Maroc vers l’Europe. De même, la présidente du conseil régional de Guelmim-Oued-Noun, Mbarka Bouaida, avait tenu en 2021 une réunion avec des représentants de Fortescue Future Industries, spécialiste de l’hydrogène vert.

«Belle rencontre avec Fortscue Future Industries sur l’hydrogène vert à Guelmim-Oued Noun », avait alors annoncé la présidente sur le réseau social Twitter, rebaptisé depuis X. Il faut préciser que Fortescue Future Industires est une société australienne spécialisée dans l’industrie des énergies renouvelables et des produits verts avec un objectif affiché par ladite entreprise de transformer l’hydrogène vert en produit maritime le plus vendu au monde. Ce genre de projet nécessite une infrastructure adaptée, d’où l’intérêt pour le Maroc de construire un nouveau port dans la ville de Tan Tan. Reste à connaître le montage financier pour mener à bon «port» ce nouveau chantier. Des investisseurs étrangers pourraient bien s’impliquer dans la construction. Affaire à suivre.

Offre Maroc
Circulaire. Le Royaume met le paquet pour donner forme à sa stratégie nationale concernant la filière «hydrogène vert». La circulaire du chef de gouvernement au sujet de l’Offre Maroc concernant la filière vient d’être publiée. Ainsi, une ou plusieurs zones d’accélération industrielle pourront être développées pour l’écosystème industriel autour de l’hydrogène vert. Ainsi, les projets d’investissement réalisés dans une logique d’intégration industrielle locale de la filière hydrogène vert au Maroc, qu’il s’agisse d’intégration horizontale (équipements nécessaires à la chaîne de valeur hydrogène) ou verticale (industries consommatrices d’hydrogène et/ou de ses dérivés au Maroc), pourront également bénéficier des avantages fiscaux et douaniers relatifs à ce statut. Les investisseurs ou consortiums désirant développer des projets intégrés d’hydrogène vert sur le territoire du Royaume, dans le cadre de l’Offre Maroc, sont invités à communiquer leurs offres à Masen, en sa qualité de point focal de l’Offre Maroc en y intégrant des données relatives aux critères d’appréciation définis ci-dessous. «Pour les investisseurs déjà engagés, avec des projets préalablement soumis aux autorités gouvernementales compétentes, voire ayant obtenu pour certains des autorisations pour réaliser des études in situ, Masen prendra attache avec eux, en concertation avec l’autorité gouvernementale chargée de l’investissement, afin de les intégrer et les accompagner dans le processus décrit dans la circulaire.

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