Vendredi 5 avril, l’ambiance dans les locaux de l’ONA a été peu ordinaire. Les collaborateurs étaient sûrs que quelque chose se préparait sans pour autant en savoir plus. En fait, ils s’attendaient à une annonce de taille concernant l’avenir de leur groupe.
En absence d’une version officielle, la rumeur s’est propagée dans les couloirs du holding. Quelle est donc cette annonce qui a tenu en haleine le staff de l’ONA ? Il s’agit du départ de Mourad Chérif, Président du holding marocain. Ce dernier est appelé à d’autres fonctions. Il sera remplacé par Bassim Jai Houkaimi, qui a occupé plusieurs postes notamment à MédiaFinance et à Siger.
En principe, le Conseil d’administration de l’ONA se réunira aujourd’hui pour approuver la nomination du nouveau PDG. En attendant l’approbation du Conseil, le nouveau patron est amené à gérer la destinée d’un groupe en bonne santé financière. En effet, l’ONA a clôturé l’année 2001sur une bonne note. Le chiffre d’affaires consolidé du holding marocain s’est établi à 24,32 milliards de DH, soit une hausse de 10,7%. Les activités liées à l’agroalimentaire et aux boissons ont contribué à hauteur de 48% (11,7 milliards de DH) dans le chiffre d’affaires global.
La participation de la distribution a été de l’ordre de 27% (6,5 milliards de DH). Quant au résultat d’exploitation consolidé, celui-ci a évolué de 6,3% pour atteindre 3 milliards de DH. Cette progression traduit la croissance rentable de l’ensemble des activités du groupe. La maîtrise des équilibres financiers a été assurée. En effet, le groupe a réduit son ratio d’endettement net par rapport aux fonds propres. Ce ratio est passé de 28,9% en 2000 à 17,8% en 2001.
Par ailleurs, l’endettement net consolidé a atteint 3,5 milliards de DH en 2001 contre 4,9 milliards de DH une année auparavant. Pour l’année 2002, le holding a manifesté sa volonté de poursuivre son programme de développement aussi bien sur le marché national qu’international. Dans ce sens, l’ONA compte rationaliser les méthodes d’exploitation et réduire ses coûts. L’objectif étant de consolider les activités du groupe. D’autant plus que l’Etat-major du holding table sur une reprise de l’économie durant l’année 2002.
Reste maintenant à savoir la politique qui sera engagée par le nouveau Président. Continuera-t-il les choix stratégiques pris par son prédécesseur ou entamera-il une rupture dans la stratégie de développement initiée jusque-là par le holding ?