Ce dispositif a pour finalité de renforcer la compétitivité des entreprises exportatrices sur des marchés stratégiques présentant un certain niveau de risque, non couvert par les assurances privées.
Commerce extérieur : Ce nouveau dispositif se veut un levier stratégique d’appui à l’export. La finalité étant de réduire l’exposition des entreprises exportatrices aux risques sur les marchés émergents.
A partir du 1er juin prochain, le commerce extérieur se dotera officiellement d’un dispositif d’assurance publique complémentaire à l’export et ce conformément à la feuille de route du développement du commerce extérieur 2025-2027. Les grandes lignes de ce dispositif ont été dévoilées mardi à Casablanca lors d’une rencontre à laquelle ont pris part Ryad Mezzour, ministre de l’industrie et du commerce, et Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du commerce extérieur. «Ce nouveau dispositif d’assurance à l’export s’inscrit pleinement dans la dynamique nationale actuellement en marche en matière de promotion du commerce extérieur.
C’est un levier stratégique au service de la politique nationale d’appui à l’export qui contribuera à réduire l’exposition de nos entreprises exportatrices aux risques sur les marchés émergents et à élargir évidemment la présence du produit Made in Morocco à l’international», explique dans ce sens Ryad Mezzour. Elaboré en concertation avec l’ensemble des acteurs publics et privés de l’écosystème de l’assurance à l’export, ce dispositif a pour finalité de renforcer la compétitivité des entreprises exportatrices sur des marchés stratégiques présentant un certain niveau de risque, non couvert par les assurances privées. Il intègre un système de tarification modulée en fonction des pays et du niveau de risque, garantissant ainsi une couverture adaptée aux réalités des marchés. «Conçu en parfaite adéquation avec les attentes et les besoins exprimés par les opérateurs, ce dispositif vise à renforcer la compétitivité et l’internationalisation des entreprises en les accompagnant dans leur quête de nouveaux débouchés, notamment vers les marchés faiblement couverts et à fort potentiel», indique pour sa part Omar Hejira.
Et de préciser qu’«il constitue un outil stratégique pour stimuler les exportations marocaines». Avec un investissement de 100 millions de dirhams, ce dispositif couvrira jusqu’à 7,5 milliards de dirhams d’export additionnel par an, permettant de générer un effet levier significatif, avec jusqu’à 75 dirhams d’export additionnel pour chaque dirham investi. Il sera déployé dans une première étape pour couvrir les risques commerciaux et politiques pour les acheteurs publics et privés issus de 15 pays jugés stratégiques en Afrique. Son opérationnalisation repose sur un fonds public dédié, mis à la disposition d’Atlantic Re, anciennement Société Centrale de Réassurance, qui se chargera de la gestion du mécanisme public d’assurance-crédit à l’export et assurera la réassurance des risques, avec une rétention collective des opérateurs ayant un agrément en assurance-crédit à l’export.
Notons qu’une étude de benchmark international a été menée en partenariat avec l’Association marocaine des exportateurs en vue d’identifier les meilleures pratiques et d’adapter le modèle retenu aux spécificités du marché marocain. Cette étude a révélé que les exportateurs marocains concentrent leurs activités sur des zones géographiques à faible risque, principalement en Europe et dans les pays de l’OCDE. Les marchés émergents comme ceux de l’Afrique et du Moyen-Orient restent largement non couverts, ce qui constitue un frein au développement des exportations marocaines dans ces régions. Des lacunes que ce nouveau dispositif devrait combler.