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Un PIB agricole de plus de 105 milliards DH prévu pour l’actuelle campagne

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Les prévisions sont rassurantes pour l’ensemble des cultures

La campagne a connu de faibles précipitations à tous les stades de développement des céréales. Elle a également été caractérisée par de longues périodes sèches (près de 40 jours) pendant les périodes de tallage et de montaison.

L’agriculture marocaine continue d’afficher une résilience face aux aléas climatiques. Le secteur se montre solide et ce malgré les conditions météorologiques difficiles ayant eu un impact significatif sur la production céréalière. De même, le contexte sanitaire n’a pas freiné l’élan agricole du fait que la machine tourne toujours assurant un approvisionnement régulier du marché national. En dépit de ce contexte particulier, et hors céréales et légumineuses, la campagne agricole actuelle s’annonce normale voire supérieure à la normale et ce pour toutes les cultures. C’est d’ailleurs ce que constate la tutelle dans ses dernières prévisions. Le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts anticipe à cet effet un PIB agricole dépassant les 105 milliards de dirhams.
«Malgré une conjoncture climatique difficile limitant la production céréalière et le contexte de l’urgence sanitaire actuel, le PIB agricole ne connaîtra pas une grande rétraction. Les estimations provisoires montrent que cette baisse restera contenue autour de 5%, et ce hors agroalimentaire grâce au comportement de toutes les autres filières de production, en l’occurrence le maraîchage, l’arboriculture, le lait et les viandes», peut-on lire de la dernière communication du ministère. Et d’ajouter que «le PIB agricole devrait continuer à montrer une bonne résilience avec un palier supérieur à 105 milliards DH». Le détail.

Un bon comportement de l’arboriculture fruitière

S’agissant de l’arboriculture fruitière, aucune irrégularité n’est à signaler au niveau de cette filière. «L’arboriculture fruitière se comporte aussi bien pour les espèces qui entrent en production actuellement que pour les espèces en floraison et dont la production entrera sur les marchés à partir de septembre et les mois suivants», explique le ministère. Le département de l’agriculture note que la phase de floraison se passe également dans de bonnes conditions aussi bien en termes de température que d’humidité. La tutelle révèle également de bonnes perspectives de production pour les agrumes et les oliviers en stade de floraison. Des anticipations qui tiennent compte d’une situation climatique favorable les mois à venir, notamment en mai et juin.

Une production abondante tout au long de la période printanière

Le ministère atteste par ailleurs de l’équilibre des assolements d’hiver. Ces derniers assurent une production abondante et diversifiée pendant toute la période printanière. Citons à cet effet les légumes, en l’occurrence la tomate, la pomme de terre, les oignons, l’aubergine, les navets, les artichauts et le petit pois. A ces aliments s’ajoutent la canne et la betterave à sucre dont les récoltes sont en cours. «L’état des cultures laisse prévoir une bonne production. Dans certains périmètres comme le Tadla et le Gharb, les estimations prévoient des rendements records pour la betterave à sucre», souligne la tutelle. Pour ce qui est des assolements des cultures semées au printemps en grande partie dans les zones irriguées, le ministère assure qu’ils sont réalisés dans de bonnes conditions et permettront une bonne production. Il est à indiquer que toutes les dispositions sont prises pour les assolements des cultures d’été dont la production est mise en marché pendant la période de septembre à décembre, coïncidant avec le commencement de la nouvelle année agricole.

La situation des ressources fourragères des parcours améliorée

Les précipitations qu’a connues le Maroc ces derniers jours ont apporté une lueur d’espoir aux agriculteurs. D’autant plus que le ministère, dans une approche anticipative, s’est mobilisé pour réduire l’impact du déficit pluviométrique. Le Programme de sauvegarde du cheptel lancé dans ce sens ainsi que les dernières pluies ont contribué à l’amélioration de la situation des ressources fourragères des parcours. Le ministère indique, à ce propos, que l’état des parcours s’est amélioré dans plusieurs régions. La tutelle observe, par ailleurs, une amélioration grandissante de la production en ressources pastorales dans plusieurs régions. «Avec les prévisions pluviométriques favorables des 2 prochaines semaines, il est attendu que cette situation évoluera encore», relève-t-on à ce propos. Et de poursuivre que «sur le plan sanitaire, les programmes de vaccination se poursuivent tel que programmé et le suivi des services de l’ONSSA fait état d’un bon état sanitaire du cheptel». Il est à noter que la campagne a connu de faibles précipitations à tous les stades de développement des céréales. Elle a également été caractérisée par de longues périodes sèches (près de 40 jours) pendant les périodes de tallage et de montaison. Le déficit pluviométrique a touché toutes les régions céréalières à un degré plus ou moins important. Dans le Chaouia et le Haouz, ce déficit a été de 50% en moyenne. Il s’est situé, en revanche, entre 30 et 45% dans le Saïss, le pré-Rif et le Nord avec un niveau de précipitations relativement favorable pour la croissance et le développement des céréales. Ainsi, la campagne agricole a été moyenne dans le Saïss et le Gharb et faible dans le reste des régions. Notons que la pluviométrie au 22 avril est restée limitée à 205 millimètres marquant ainsi une baisse de 34% par rapport à la moyenne de 30 ans et de 25% par rapport à la campagne agricole précédente à la même date.

Le stock de céréales couvre plus de 4 mois
Parmi les estimations prévisionnelles formulées par la tutelle, on cite une production de 30 millions de quintaux des trois céréales principales, en repli de 42% comparé à la campagne précédente. En dépit de cette baisse prévisionnelle, l’approvisionnement du marché en céréales demeure régulier couvrant pour plus de 4,5 mois. «Le stock est renouvelé en permanence à travers les différentes mesures prises à ce niveau afin de maintenir une régularité dans les disponibilités de céréales sur le marché national», apprend-on du département de l’agriculture.
Rappelons que la production estimée est issue d’une superficie céréalière semée au titre de cette campagne de 4,3 millions hectares dont 2 millions d’hectares complètement perdus en termes de production céréalière en bour. Une partie a été reconvertie en fourrage pour les animaux dans certaines zones. Par espèce, la production céréalière prévisionnelle est constituée de 16,5 millions quintaux de blé tendre, de 7,5 millions quintaux de blé dur et de 5,8 millions quintaux d’orge.

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