Economie

Un réseau pour la PME

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C’est un fait : la structure économique du Maroc confirme la place prépondérante des petites et moyennes entreprises, avec 92% de l’ensemble des unités de production. Une réalité peu réjouissante, car ces entités ne réalisent que 10% de la valeur ajoutée totale. Elles n’interviennent que pour 16% dans la masse salariale distribuée. Ces structures, généralement de type familial, sont renfermées sur elles-mêmes et ignorent les services externes (conseil, ingénierie, centres de recherche, organismes de formation…). Enfin, leur accès aux financements se présente toujours d’une manière problématique.
Mondialisation oblige, les PME-PMI marocaines sont appelées à s’insérer efficacement dans leur environnement direct. Comparativement à certaines formes d’organisation territoriale des PME-PMI dans le monde (districts industriels italiens, clusters anglo-saxon), les Systèmes productifs localisés (SPL), qui se basent sur la démarche participative, se présentent comme un modèle fort intéressant dans le cas du Maroc. Une étude lancée par le département de l’Aménagement du territoire sur ce système vise justement à organiser les PME- PMI en réseau.
Techniquement, cette organisation repose sur une coopération inter-entreprises au niveau local. Le but étant d’assurer une meilleure complémentarité économique et sociale. Il s’agit, bien entendu, de développer un cadre adéquat pour l’évolution du secteur informel et la valorisation des savoir-faire locaux. Le SPL se caractérise en effet par la concentration dans un territoire bien défini, généralement un bassin d’emploi, d’un certain nombre d’entreprises de petites et moyennes tailles, autour d’activités principales, complémentaires et réciproquement liées. Le SPL encourage dans ce sens le regroupement des entreprises pour que s’établissent entre elles des échanges et des méthodes en matière de stratégie de développement.
Le but est réaliser des investissements lourds qu’une entreprise est incapable de réaliser toute seule. Pour le cas marocain, il a été convenu à ce que ces activités soient exercées dans cinq établissements productifs au moins, représentant, au niveau local, plus de 100 emplois, de 5% au moins de l’emploi de l’activité au niveau du territoire national et de 5% au moins de l’emploi industriel local.
Ainsi, et dans la perspective de généraliser la démarche des SPL au territoire national, neuf cas à caractère expérimental ont été retenus. Ils correspondent à des situations où les conditions d’une coopération entre opérateurs existent potentiellement ou effectivement combinant une entrée sectorielle, avec une dimension territoriale. Pour le textile-habillement, le choix a porté, d’une part, sur Tanger et Ben M’sik-Sidi Othmane, pour analyser la concentration des entreprises de ce type d’activité dans les aires métropolitaines, et d’autre part, sur Guercif, pour accompagner la délocalisation de ces unités de production et celles nouvellement créées à l’intérieur du pays, autour des petites villes ou en milieu rural. Rappelons que cette branche rencontre actuellement d’énormes difficultés dans un contexte de compétitivité internationale.
La démarche SPL pourrait contribuer ici à dépasser ces difficultés et promouvoir la relance de cette activité.
Concernant la sous-traitance liée aux industries mécaniques et électriques, le cas d’Aïn Sebaâ et Sidi-Bernoussi-Zenata a été retenu en tant que SPL potentiel. Pour les services, le groupement des professionnels de technologie de l’information développe, à Casablanca, en collaboration avec les écoles d’ingénieurs, une démarche similaire à celle des SPL. Pour le tourisme, la zone d’Erfoud s’avère significative, eu égard à la démarche SPL. En effet, cette activité est en expansion, avec la constitution d’un début de système touristique autour de Merzouga et l’apparition de l’idée d’un développement propre au territoire, pouvant disposer d’un label territorial associant tourisme, science, culture et développement local. Enfin pour l’agriculture, le choix a porté sur le Souss avec ses deux situations contrastées : d’une part, une agriculture intensive organisée autour des activités de transport, d’emballage et de conseil. Et d’autre part, une agriculture extensive qui se développe pour l’essentiel autour de produits traditionnels et des savoir-faire locaux. L’étude du ministère aboutira, dans un premier temps, à un diagnostic détaillé du concept.
Un diagnostic qui devra permettre d’identifier la typologie de chaque SPL et détecter les leaders autour desquels peuvent se construire des actions collectives. Dans un second temps, l’étude listera les projets de SPL à mettre en oeuvre sur le terrain. À suivre.

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