Face à la crise de la dette de certains de ses membres, la zone euro doit agir en redressant ses finances mais cette crise n’est pas celle de l’euro, a déclaré, vendredi, Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. «Cette année 2011 s’ouvre dans un environnement qui est marqué de grandes incertitudes», a déclaré le gouverneur de la Banque de France lors de ses vœux. Ces incertitudes, liées aux dettes de certains Etats et au secteur bancaire, s’alimentent mutuellement, a-t-il souligné. «Nous sommes dans une phase de la crise qui semble plus spécifiquement européenne mais qui reflète surtout une incertitude et une instabilité potentielle à l’échelle mondiale», l’ajustement des finances publiques et privées se faisant dans tous les pays avancés dans des conditions difficiles, a-t-il ajouté. «Ne nous y trompons pas, ce n’est certainement pas une crise de l’euro», a poursuivi M. Noyer. Pour répondre à la crise des dettes souveraines en Europe, les pays membres de la zone euro doivent cesser de considérer seulement la limite d’un déficit public à 3% du produit intérieur brut pour viser l’équilibre en moyenne sur le cycle, ce qui implique d’être en excédent quand la croissance économique est là, a-t-il ajouté. Selon M. Noyer, le niveau et la structure des dépenses et des recettes relèvent légitimement de chaque Etat mais les soldes budgétaires sont un sujet d’intérêt commun au sein de la zone euro.