Une compagnie contrôlée par des opérateurs privés sénégalais, Senegal Airlines, devrait remplacer début 2010 Air Sénégal International, propriété de l’Etat du Sénégal et de la Royal Air Maroc (RAM), en liquidation, a-t-on appris vendredi de source officielle à Dakar. «Le gouvernement du Sénégal a décidé de former une nouvelle compagnie nationale qui va remplir le vide laissé par la liquidation d’Air Sénégal International», a annoncé, dans un communiqué, le ministère des Transports aériens dirigé par le fils du président Abdoulaye Wade, Karim Wade. «La nouvelle compagnie va officiellement opérer sous le nom de Senegal Airlines et sera basée à Dakar. Ses opérations doivent commencer début 2010 et la compagnie gérera par la suite une nouvelle flotte d’avions à destination de l’Afrique et de l’Europe», ajoute le ministère, dans un communiqué daté de Dakar, étrangement diffusé en anglais dans ce pays francophone.
La nouvelle compagnie, membre d’une holding appelée Groupe Air Sénégal (Gas), assurera des vols intérieurs par le biais d’une filiale, selon le ministère. Si le gouvernement sénégalais a conduit le processus de création de la compagnie, il ne la contrôlera pas. L’Etat détiendra «une petite participation dans (le capital de) Senegal Airlines» mais il s’agit bien d’une «compagnie du secteur privé», a souligné le ministre Karim Wade. Les parts des différents actionnaires n’ont pas été précisées. Selon une source proche du ministère, il est notamment question que deux hommes d’affaires sénégalais, Serigne Mboup et Cheikh Amar, s’impliquent. Senegal Airlines devrait donc prendre le relais d’Air Sénégal, qui avait été créée en 2000 par la RAM (51% du capital) et l’Etat du Sénégal (49%). Les deux parties étaient en conflit depuis plusieurs années sur la gestion de la compagnie, qui avait accumulé d’énormes pertes et employait 500 personnes. L’arrêt de ses vols, en avril, a énormément handicapé le secteur du tourisme au Sénégal. Le ministère assure que certains des 500 employés d’ASI seraient repris dans la nouvelle compagnie ou «redéployés» dans d’autres sociétés, tandis que les autres perdraient leur emploi et seraient «indemnisés».