La Turquie. Le pays fait rêver plus d’un. Son développement économique et social reste un modèle pour les pays émergeants. Ceci, malgré la crise qu’il traverse en matière de droits de l’Homme et de démocratie, la récession économique qu’il a subi ces dernières années et le refus déguisé en « report » de l’Union européenne de l’intégrer en son sein.
Le temps de la troisième édition de la Foire de coopération turco-marocaine, la Turquie sera l’hôte de l’Office des foires et expositions de Casablanca, où 70 entreprises turques, représentant différents secteurs, animeront les Journées Turques au Maroc. Une foire organisée, du 31 octobre au 3 novembre, par la société turque Ladin. A cet effet, une conférence de présentation de cet événement a eu lieu hier mercredi à Casablanca.
L’occasion de retracer les objectifs de cette manifestation ainsi que les rapports qui lient les deux pays. S’exprimant lors de cette conférence, l’ambassadeur de la Turquie Naci Akinci, dont la mission de quatre ans a touché à sa fin mardi dernier, a souligné la position stratégique que les deux pays occupent sur les échiquiers à la fois méditerranéens et islamiques. Deux pays qui restent fidèles à leur patrimoine tout en se tournant vers la modernisation et le développement économique et social en approfondissant leur intégration à la communauté européenne. «Cependant, et bien qu’en constante progression, le volume des échanges entre la Turquie et le Maroc est en deça des potentialités», déplore M. Akinci.
Des neuf partenaires méditerranéens du Maroc, la Turquie occupe le deuxième rang en matière d’échanges commerciaux. La Turquie a également participé à de grands chantiers au Maroc comme la construction de l’autoroute Asilah-Tanger (85 millions de dollars) dont s’est occupée la firme Dogus. Mais l’objectif de 1 milliard de dollars, fixé par les deux pays est en effet loin d’être atteint. Et malgré leur augmentation de 50% au cours des quatre dernières années, la valeur de ces échanges n’a guère dépassé le 1,660 milliards de dirhams. «Les similitudes entre la Turquie et le Maroc n’étant pas concurrentielles et pouvant se juxtaposer, il existe de nombreuses possibilités pour dégager des complémentarités», remarque-t-il, en énumérant les secteurs susceptibles de hisser la coopération maroco-turque. De l’agroalimentaire à l’industrie en passant par les services, les possibilités ne manquent pas. Marquant une transition de taille d’une économie basée traditionnellement sur l’agriculture vers une économie de services, le Maroc a plus d’une leçon à tirer de son voisin « culturel » turc. A commencer par le Tourisme. Pays à forte valeur ajoutée dans le domaine, la Turquie, qui compte 67,8 millions d’habitants, s’apprête à accueillir quelques 15 millions de touristes cette année.
La mise à niveau de l’économie turque est aussi un modèle en la matière. Passée la crise financière, que le pays a résolu grâce à une politique de rigueur budgétaire et d’assainissement du secteur bancaire, la Turquie totalise actuellement un PIB de 445 milliards de dollars, des exportations de plus de 31 millions de dollars (contre 40,5 milliards d’importations), et atteindra cette année un taux de croissance de 4%.
Des points sur lesquels s’est attardée Devrim Erol, présidente du Conseil d’affaires turco-marocain et présidente de la société de services Ladin , tout en exprimant le désir de voir aboutir les négociations sur le doublement des taxes et impôts douaniers. Idem pour M’hammed Mazzour, président de l’Union Régionale du Centre au sein de la CGEM et du conseil de commerce Turco-marocain, qui a insisté sur la nécessité de créer un cadre juridique à même de favoriser la coopération entre les deux pays. Cela passe par la ratification de l’accord pour la promotion et la protection réciproque des investissements et surtout par l’accomplissement du quatrième round des négociations sur l’accord de libre échange. Amen!