Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) confirme le constat fait par Bank Al-Maghrib de la réalité économique qui a prévalu l’année dernière : la croissance a bien été de 2,4% en annuel et de 2% pour ce qui est du 4ème trimestre. Tout en se félicitant de ce que ces chiffres «rejoignent le taux prévu par le HCP en juin 2012», ce dernier note que l’économie nationale continue d’évoluer à la baisse, les activités non-agricoles affichant une moindre vigueur. En recul par rapport à son niveau du même trimestre de 2011, le Produit intérieur brut (PIB) a crû de seulement 2% au lieu de 4,9%, marquant toutefois une hausse de 3,2% en nominal, ce qui a induit une augmentation du niveau général des prix (prix implicite du PIB) de 1,2% en glissement annuel. De surcroît, la part de l’agriculture ayant singulièrement baissé, le PIB non-agricole s’est accru de 3,7% au lieu de 5%. Et cela, précise le HCP, «en dépit du recul de 5,7% des activités du BTP au lieu d’une hausse de 7%, et de l’industrie d’extraction qui chute de 2,8%, au lieu d’une hausse de 8,2». Au cours de ce même trimestre, certaines activités non-agricoles ont crû. Il en est ainsi des hôtels et restaurants avec 5,6% de hausse au lieu d’une baisse de 7%, les services aux ménages et aux entreprises avec 4,7% au lieu de 4,4%, … Mais, fausse note dans le tableau, les services financiers et les assurances n’ont enregistré que 3,3% au lieu de 9,9%, le commerce n’a engrangé que de 1,6% au lieu de 4,9%, les transports n’ont pris que 3,5% au lieu de 3,9% et les postes et télécommunications 19,6% au lieu de 23%. Mais plus graves sont les reculs de l’électricité et de l’eau qui de 12,8% retombent à 1,7% et les industries de transformation qui se contentent d’un 0,7% au lieu de 4%.
Conséquence de cette situation où le bon côtoie le mauvais : la demande domestique n’a pas retrouvé son tonus d’antan. «Les dépenses -de consommation finale- des ménages ont augmenté de 2% au quatrième trimestre 2012 au lieu de 8% à pareille époque de l’année précédente». Si bien que l’impact sur la croissance est resté faible. En fait, la dépense des ménages n’y a contribué qu’à raison de 1,2 point au lieu de 4,5 précédemment. Au contraire de la consommation finale des administrations publiques qui, en enregistrant 6,9% de plus, a contribué pour 1,1 point à la croissance. Autre faiblesse : l’investissement (formation brute de capital fixe et variations des stocks) qui a enregistré une baisse de 0,7% au lieu d’une hausse de 3,7%.
Cependant la balance commerciale a été logée à meilleure enseigne et a inversé la tendance négative de jadis en contribuant pour 0,5% à la croissance économique générale. En fait les exportations ont augmenté de 2,2% après une baisse de 6,2% et les importations ont affiché une hausse de 0,6% après une diminution de 4,9%.
Mais, réalité qui pourrait expliquer l’atonie de la demande domestique, le Revenu national brut disponible (RNBD) n’a progressé que de 1,7% au lieu de 5,6% le même trimestre de l’année précédente. «Cette évolution trouve son origine dans le recul de 7,9% des transferts courants nets reçus du reste du monde au lieu d’une augmentation de 8,6% (avec une baisse des transferts des Marocains résidant à l’étranger de 4,8% au lieu d’une hausse de 6,3%)».
Reste la signification de cette évolution où les contre-performances l’emportent sur les progrès. Pour beaucoup, le 4ème trimestre de l’année dernière a livré à domicile les premiers effets sensibles de la crise économique mondiale..