Economie

Une croissance qui reste forte

L’Afrique traverse sa période de croissance la plus forte depuis la décolonisation, tirée par la flambée du prix des matières premières, avec toutefois de fortes divergences entre pays exportateurs et importateurs de ces denrées, selon le Fonds monétaire international. «Alors qu’elle traverse la période de forte croissance la plus longue depuis la décolonisation, le rythme d’activité en Afrique sub-saharienne a accéléré à 6,8% en 2007, tiré par les pays exportateurs de pétrole», indique mercredi le FMI dans son rapport semestriel de conjoncture.
Pour cette année, le Fonds prévoit une croissance de 6,6% en Afrique sub-saharienne en 2008, et 6,7% l’an prochain. En incluant le Maghreb, la croissance est attendue à 6,3% cette année et 6,4% en 2009. Le Fonds, dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, souligne toutefois que le continent pourrait souffrir des retombées du ralentissement attendu dans les pays développés. C’est l’Angola, où la production de pétrole et diamants a bondi, qui affiche la plus forte croissance, tandis qu’au Nigeria, premier exportateur pétrolier africain, le déclin de la production d’or noir a été compensé par le développement d’autres secteurs. Le rythme d’activité dans les autres pays de l’Afrique subsaharienne a été soutenu par «la demande intérieure, les bénéfices d’une meilleure stabilité économique et des réformes entreprises dans la plupart des pays», affirme le Fonds. Le rapport souligne l’avantage dont bénéficient les pays exportateurs de matières premières, de pétrole en particulier, qui attirent notamment la plupart des investissements directs étrangers.
En Afrique du Sud, première économie de la région, l’activité a légèrement ralenti en raison d’un resserrement de la politique monétaire, qui vise à contenir les pressions inflationnistes issues de l’envolée des prix alimentaires et pétroliers. Mais l’investissement y reste vigoureux, dopé par la préparation de la Coupe du monde de football 2010. Le FMI affirme que «les pressions inflationnistes restent généralement bien contenues, reflétant une variété de facteurs, y compris la stabilisation des revenus dans certains pays, l’amélioration de l’approvisionnement en denrées alimentaires, et des politiques monétaires convenablement restrictives». Une affirmation paradoxale alors que la hausse des prix des denrées alimentaires de base (riz, farine de blé et de maïs, etc.) affecte durement les populations africaines, dont la grogne croissante contraint les gouvernements à adopter des mesures d’urgence qui pèsent lourdement sur leurs budgets. Le rapport souligne toutefois que, parmi les défis auxquels elle est confrontée, l’Afrique doit mieux s’intégrer dans l’économie mondiale et surtout réduire une pauvreté toujours endémique dans certains pays. Si la mondialisation a aidé à réduire les inégalités dans les pays en développement, «davantage doit être fait pour permettre à tous les segments de la population de profiter de la forte croissance de la région», poursuit le rapport. Face à cette flambée, «les perdants sont les pays pauvres», reconnaît-on également au ministère français de l’Economie, indiquant que cela nécessite d’intensifier l’aide à ces pays. Paris souhaite notamment demander au FMI de développer l’octroi de «prêts contracycliques» et de mettre avec la Banque mondiale des mesures pour faciliter la subvention de l’essence pour les populations démunies et une baisse des droits de douane sur les produits alimentaires.

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