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Une feuille de route verte pour l’industrie du textile

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Dix objectifs, quatre domaines thématiques prioritaires et onze actions clés

Economie circulaire : Cette vision qui s’appuie sur les conclusions du programme Switchmed sous sa composante textile tend à minimiser et valoriser les déchets pré-consommation du secteur pour une industrie textile plus compétitive et durable.

L’industrie du textile marocain franchit un nouveau pas vers son verdissement. Une feuille de route se trace pour le secteur afin d’améliorer sa performance environnementale et renforcer sa rentabilité. Une vision qui s’appuie sur les enseignements tirés de l’expérience pratique acquise dans le cadre du programme Switchmed II sur l’ensemble de la chaîne de valeur du textile et de l’habillement entre 2019 et 2023. La finalité étant de rendre cette branche industrielle plus compétitive au niveau national tout en réduisant son impact environnemental. «La feuille de route a pour objectif de susciter et orienter la discussion parmi les parties prenantes concernant les étapes clés, les objectifs et les calendriers liés à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un plan stratégique visant à exploiter les modèles d’affaires circulaires», s’exprime dans ce sens Hanane Hanzaz, cheffe du bureau régional pour la région arabe OIC, représentante de l’ONUDI au Maroc en marge de la clôture de la composante textile du programme Switchmed, une initiative menée par l’ONUDI et financée par l’Union européenne dans l’optique de promouvoir les chaînes de valeur circulaires en Méditerranée en modifiant la manière dans les biens et services sont produits et consommés. Pour sa part, Rabia Janati Idrissi, cheffe de division du développement durable au sein du ministère de l’industrie et du commerce, a indiqué que « la valorisation des déchets et l’efficacité des ressources constituent un levier très important pour améliorer l’attractivité du secteur industriel et aussi pour répondre aux obligations réglementaires aux niveaux national et international». Et de poursuivre : «Notre ministère depuis le plan d’accélération industrielle a veillé à ce que la circularité de l’industrie soit intégrée dans la stratégie de développement du secteur industriel. Nous avons développé plusieurs écosystèmes qui se focalisent sur la valorisation des déchets tels que l’écosystème de développement des chaînes de la valorisation des batteries usagées ou encore celui de la valorisation des déchets plastiques ». Du côté du département de la transition énergétique et du développement durable, Hafsa Benbrahim, cheffe du service partenariat avec les collectivités territoriales et le secteur privé, a fait part de son souhait de pérenniser les apports de ce programme «Nous espérons que le travail mené dans ce sens contribuera à l’émergence des projets de l’économie circulaire au sein des entreprises de textile marocaines. Chose qui va leur permettre d’être davantage compétitives et durables », indique la responsable.

83.2000 tonnes de déchets textiles annuellement au Maroc

Se référant à Switchmed, le Maroc ne dispose pas d’une chaîne de valeur structurée dans le milieu du recyclage des déchets textiles que cela soit pour les déchets de plus grande valeur tels que ceux 100% coton ou riches en coton ou de moindre valeur tels que les autres mélanges et matières synthétiques. Selon une enquête menée dans ce sens, les déchets de coton pur et riches en coton représentent 56% des 83.200 tonnes annuelles de déchets textiles pré-consommation générés par cette industrie au niveau national.
De même, la découpe capte 62% des flux de déchets avec plus de 75% provenant de deux régions seulement, à savoir Casablanca et Tanger. Outre la cartographie des flux des déchets textiles, il a été procédé dans le cadre de Switchmed au lancement de trois projets pilotes.
Citons dans ce sens la fabrication de fils open-end avec coton recyclé et établissement d’un réseau local d’approvisionnement en déchets de qualité, le recyclage des déchets textiles pour la fabrication de produits non tissés ainsi que techniques et pratiques de conception de mode pour la circularité de l’up-cycling. Notons que cette initiative s’est concentrée sur trois composantes essentielles des modèles d’affaires de l’économie circulaire dont la conception de vêtements orientée vers la minimisation des déchets et la facilitation du recyclable dans le cadre du principe de l’éco-conception et la valorisation des déchets existants principalement générés dans l’industrie manufacturière.

Dix objectifs à concrétiser

Selon les représentants de l’ONUDI, la feuille de route qui découle dudit programme établit « un cadre provisoire pour la coordination des actions entre les divers intervenants impliqués dans la représentation des intérêts de l’industrie, des activités commerciales, de la recherche et développement ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre des politiques». Et de préciser : «Un rôle d’égale importance consiste à accroître la transparence en détaillant clairement les étapes et les processus impliqués dans l’élaboration de la feuille de route». En effet, cette vision repose sur dix objectifs répartis sur quatre domaines thématiques prioritaires et déclinés selon onze actions clés. «Pour chaque action, une fiche détaillée a été élaborée, comprenant une description, un ensemble d’indicateurs clés de performance et les parties prenantes responsables de la mise en œuvre», apprend-on à ce propos. Et d’ajouter que «dix des onze fiches d’action ciblent l’industrie et la société marocaine, une action supplémentaire vise à engager les marques internationales dans la création d’une industrie textile circulaire efficace et compétitive au Maroc». Parmi les objectifs définis on cite l’établissement d’un cadre juridique clair et moderne afin de mettre en place des modèles d’affaires circulaires efficaces, compétitifs et transparents. Il s’agit également de moderniser et d’intégrer le secteur de la collecte, du traitement et du recyclage des déchets. Le but étant de rendre la chaîne de valeur du recyclable plus efficace.
La feuille de route prévoit aussi d’augmenter la capacité de recyclage et moderniser l’équipement pour accroître la productivité, la qualité et la rentabilité. A cela s’ajoute la création d’infrastructures physiques et numériques pour le recyclage des déchets textiles. La vision prévoit entre autres la réduction des déchets dans la fabrication de textiles et confection ainsi que l’augmentation des taux de tri et de collecte des déchets du secteur. Il est également question d’améliorer la formation des futurs techniciens, ingénieurs, chefs de produits et designers en matière de durabilité et de circularité ainsi que de sensibiliser l’industrie et la société marocaine aux avantages et opportunités d’affaires qu’offrent la gestion et le recyclage des déchets textiles.

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