Une mobilité continue

ALM : Quel est le positionnement du leader Motorola ?
Mohamed Taj : De par le monde, Motorola se positionne comme acteur majeur, essentiellement, dans le domaine de la télécommunication sans fil.
Aujourd’hui, c’est le transfert de la voix, les données et en général, l’image, et donc le multimédia. Déjà, Motorola, grâce à ses pôles compétences dans ces différents domaines, est bien positionné. Le multimédia demande, aujourd’hui, une grande compétence dans le haut débit et est concentré dans un secteur dédié. Les compétences en matière de technologie IP sont aussi bien maîtrisées. Il y a eu une grande influence de Motorola dans ce sens. L’autre élément nous permettant une parfaite maîtrise de ce domaine est la technologie sans fil et la technologie radio. Ce segment-là ne peut pas être maîtrisé sans la maîtrise des éléments qui permettent leur utilisation. Il y a déjà l’infrastructure, en collaboration avec d’autres structures. Après, il y a la partie utilisateur, plus de 50% du chiffre d’affaires de Motorola, portables et tout produit wireless. Désormais, à Motorola, on se plaît à dire que nous faisons des produits qu’on appelait des portables. Nous sommes en train de révolutionner l’approche. Nous partons de l’idée de base que l’utilisateur peut tout oublier chez lui sauf son portefeuille, ses clefs et son portable.
Les chiffres annoncent un retour en force de Motorola. Quelle est votre lecture ?
Motorola a réalisé des ventes de $31,3 milliards en 2004. Pour illustrer ces chiffres qui ont, certainement fait plaisir à nos actionnaires, il faut savoir qu’en 2004, les ventes ont augmenté de 35% par rapport à l’année passée, c’est dire qu’on a pas fait comme les autres. Nous avons même grignoté sur leurs parts de marché. Les bénéfices ont connu une hausse de 133 % en 2004 par rapport à l’année 2003, il faut reconnaître que rares sont les industries qui peuvent rapporter de pareils rendements. Aussi, Motorola a bien renforcé sa deuxième position sur le marché des téléphones sans fil. À en juger par ses chiffres, la vision Motorola est une vision qui marche et est rassurante. Elle est bien préparée et nous avons tous les atouts pour bien la réussir.
Justement, de quoi est faite cette vision ?
Cette vision est intitulée, en interne et en externe, seemless mobility. Selon cette approche, que vous soyez chez vous, dans votre voiture, au bureau ou partout ailleurs entre ces différents lieux, la mobilité continue signifie que vous pouvez joindre les personnes, obtenir les éléments et les informations dont vous avez besoin, n’importe où et n’importe quand. La mobilité continue exploite le pouvoir de la synergie des technologies et permet une communication plus intelligente, plus rapide, plus flexible et moins coûteuse. Motorola est un leader en communications globales selon le classement de Fortune 100, offrant des produits de mobilité continue et des solutions s’appuyant sur des systèmes intégrés large bande et des réseaux sans fil. Je pense que d’ici 5 ou 10 ans, le téléphone ne sera plus jamais comme nous l’avons connu. Ses multiples fonctionnalités en seraient largement optimisées. Tout est entrain d’être revu sous cet angle, même l’organisation interne de la société qui suit cette logique.
Qu’en est-il du Maroc ?
Le Maroc est un pays très intéressant. Nous sommes présents, depuis une vingtaine d’années, à travers nos produits. Que se soit auprès de la Gendarmerie royale, la sécurité et autres, en terme d’infrastructures ou produits, mais c’est 1998 que nous nous sommes installés avec une forte représentation pour être plus près des clients. Nos résultats sont très satisfaisants.
Nos parts de marché, sur les terminaux, je peux avancer le chiffre de 20 %. En 2005, notre objectif est de 30 % au Maroc, mais il reste notre vitrine pour toute l’Afrique et la région. Il est d’ailleurs toujours cité comme exemple pour les autres pays. Charge à nous actuellement d’introduire un ensemble de nouvelles technologies récentes. Pour les avoir tester, ma conviction est grande que les retombées de ces technologies sur un pays comme le Maroc seront assez importantes. Surtout, j’aimerais bien participer à l‘essor de l’Internet au Maroc au même titre du boom du téléphone sans fil que nous avons bien accompagné.