«La crise financière est une thématique qui préoccupe le système financier et la sphère économique», c’est ainsi que Farida Jirari Jamil, directrice générale de l’APD-Maroc, a ouvert la conférence tenue le lundi 16 mars à Casablanca. Inscrite sous le thème «Entreprendre en 2009 : quels outils stratégiques ? Comment décider en temps de crise et qu’attendre de ses partenaires?», cette rencontre fut une occasion de réflexion sur les mesures à entreprendre pour mieux faire face à la situation de turbulence que connaît le marché économique mondial et mieux agir en conséquence. Un panel auquel était invité d’éminents consultants nationaux et internationaux, entrepreneurs et décideurs afin d’analyser la crise et ses opportunités.
Dominique Schmauch, modérateur du débat et expert international en leadership et stratégie, a présenté un exposé portant autour de l’impact de la crise financière ainsi que des moyens pour s’y prémunir. Dans son intervention, M. Schmauch a évoqué trois axes de réflexions, à savoir les clés de prospectives, l’orientation vers l’incertain et l’intelligence collective. «Depuis 2000, nous vivons dans une nouvelle ère qui est basée sur le capitalisme marchand, le capitalisme industriel et le capitalisme cognitif», a-t-il souligné.
Selon l’intervenant, «la technologie est un élément majeur pour sortir de la crise. C’est une occasion de penser l’économie différemment». L’innovation technologique a réussi à réduire tous les obstacles et immerge les opérateurs économiques dans l’infinité (abondance d’information), l’instantanéité (échange à temps réel) et complexité (émergence de nouveaux mécanismes). Un sens nouveau qui a estompé la dualité des relations commerciales et a entraîné la triade «vouloir, pouvoir et savoir». Cependant, M. Schmautch a mis l’accent sur les éléments qui entravent ce «nouveau sens» et qui sont l’excès de confiance et l’excès de prise en compte des premières informations reçues. Vers la fin de son intervention, Dominique Shmauch a invité les opérateurs économiques à relire leurs échecs, simplifier les organisations, redéfinir leurs propositions de valeurs, de se projeter dans l’avenir et de tirer profit de cette crise considérée en tant que «bénéfique» notamment pour le Maroc. «Une crise avantageuse», cette thèse a été également soutenue par Mohamed El Mandjra, directeur général de Meditel. «Notre pays ne souffre pas de façon exécrable. Ainsi nous ne devons pas gaspiller une bonne crise. Nous devons prendre conscience des mutations réalisées et se focaliser sur la santé financière», a-t-il expliqué.
Pour préserver cette santé, Ismail Douiri, directeur général d’Attijariwafa bank, prône «la prévision, la planification et la rectification». Quant à Brahim Benjelloun, directeur du BMCE Bank, «l’avenir du Maroc s’inscrit dans un cadre supranational et l’élaboration de nouveaux paradigmes de croissance à travers les alliances internationales».