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Une nouvelle initiative d’économie d’électricité sur les rails

© D.R

Elle permettra au consommateur final de réduire sa facture

Une nouvelle initiative d’économie de l’électricité a été lancée mardi à Casablanca. Elle vise en effet à permettre au consommateur final de réduire sa facture. Le lancement a eu lieu en présence de Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, et de Abderrahim Hafidi, directeur général de l’ONEE. Intervenant dans ce sens, Mme Benali indique qu’ il s’agit d’une initiative qui vient appuyer la campagne habituelle de sensibilisation à l’efficacité énergétique lancée par le ministère en coordination avec ses organismes sous tutelle concernés. Et d’ajouter que «la campagne vise à récompenser le consommateur et à l’inciter à optimiser sa consommation d’électricité et ainsi réduire sa facture». La ministre indique qu’il sera question de faire une comparaison entre la consommation en novembre-décembre 2022 par rapport aux mêmes mois de 2021, donnant lieu à un bonus en 2023 aux consommateurs ayant le plus économisé en termes d’énergie. À terme, la campagne espère économiser près de 5% d’énergie, soit l’équivalent de la consommation mensuelle d’une ville de la taille de Tanger. Selon les données fournies par l’ONEE, la consommation du Maroc pendant les mois de novembre et décembre 2021 s’est établie à 5,5 TW/h. Une hypothèse de réduction de 5% de la consommation sera traduite par l’économie en novembre-décembre de près de 275 GW/h.

«Cette expérience originale permettra également d’inculquer une certaine culture de l’efficacité énergétique mais aussi de développer un esprit de solidarité et d’engagement national dans ce domaine», indique la ministre. Soulignant la nécessité de la préservation de l’énergie, Mme Benali a rappelé la conjoncture internationale marquée par l’instabilité des marchés, «ce qui s’est répercuté sur notre pays dont la facture énergétique a augmenté de 130% par rapport à l’année précédente, notamment que le Royaume importe plus de 90% de ses besoins énergétiques». Selon le ministère de la transition énergétique et du développement durable, l’efficacité énergétique est un levier de compétitivité de l’économie et de réduction de la facture énergétique nationale.
Dans ce sens, le ministère ambitionne de généraliser les mesures d’efficacité énergétique à tous les secteurs d’activités, notamment les secteurs les plus consommateurs d’énergie, à savoir le transport qui représente environ 38% de la consommation énergétique finale, le bâtiment (33%), l’industrie (21%) et l’agriculture et l’éclairage public (8%).

Jusqu’à présent, plus de 80 mesures d’efficacité énergétique sont identifiées et leur mise en œuvre permettra l’atteinte d’une économie d’énergie d’au moins 20% à l’horizon 2030, à travers l’intégration de l’efficacité énergétique dans les nouveaux projets d’investissement et au niveau des dépenses publiques, le développement des métiers de l’efficacité énergétique ainsi que l’amélioration du cadre institutionnel. Les efforts se poursuivent également par des actions visant la mise en place d’audits énergétiques obligatoires dans les secteurs industriels et tertiaires, l’émergence d’un écosystème d’entreprises nationales spécialisées, sachant que 23 agréments ont été accordés par le ministère à des entreprises marocaines, la fixation des performances énergétiques minimales des équipements, et le développement de sociétés de services énergétiques.

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Gaz naturel : Tout savoir sur la feuille de route 2021-2025

Le développement du gaz naturel s’avère également un choix stratégique qui contribuerait à la diversification des sources d’approvisionnement en énergie. Cette orientation pallierait les problèmes d’intermittences générées par l’introduction massive de l’électricité renouvelable ainsi que pour assurer la sécurité d’approvisionnement des centrales électriques qui fonctionnent au gaz naturel. La feuille de route du gaz naturel 2021-2025 vient répondre à ces enjeux. Mise en place en août 2021, cette feuille de route est née de l’ambition de faire du Royaume un leader de la transition énergétique au niveau régional. Elle tient compte également de la maturité du marché gazier national. «Le gaz naturel est la seule source d’énergie fossile locale ayant donné naissance à un petit marché à développer progressivement. La conversion des centrales thermiques, des industries énergivores et les besoins du Groupe OCP donnera naissance à un marché local prometteur», peut-on retenir de la présentation de cette vision. Et de préciser que «le marché avoisine les 900 millions de mètres cubes au moment où la production locale commercialisée ne dépasse pas les 100 millions de mètres cubes». Cette vision porte sur la création d’un marché régulé de gaz naturel à travers la stimulation d’une évolution progressive de la demande, le développement d’un projet d’infrastructure gazière structurant, ainsi que l’accès des industriels et tous les autres consommateurs à une énergie compétitive. Cette vision s’articule également autour de l’amélioration de la compétitivité des industriels marocains exportateurs et le développement d’autres activités annexes de sous-traitance autour de la filière du gaz naturel. Afin de sécuriser les besoins en gaz naturel, un ensemble de mesures ambitieuses ont été adoptés dont en particulier la construction d’une unité flottante de stockage et de regazéification du GNL, visant à sécuriser un approvisionnement continu et diversifié en gaz naturel national. Rappelons que cette vision sera déclinée en trois étapes. La première phase 2021-2025 porte sur la mise en place du cadre réglementaire du secteur du gaz naturel à travers la promulgation du projet de loi n°94-17 relatif au secteur aval du gaz naturel, combustible et l’activité de stockiste indépendant. Elle porte, entre autres, sur l’élargissement des attributions de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité pour réguler le secteur du gaz naturel. La deuxième étape (2025-2030) sera consacrée, éventuellement, à l’évaluation de la demande à travers l’évolution de la consommation actuelle et le potentiel de la demande future. La dernière étape (2030-2050) sera celle de l’évaluation des options d’approvisionnement en gaz naturel et en gaz naturel liquéfié. Notons qu’à long terme un projet de grande importance est en cours de mise en œuvre, portant sur la construction d’un gazoduc entre le Maroc et le Nigeria parcourant près de 6.000 km en traversant une dizaine de pays pour être connecté au marché européen.

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