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Une politique de digitalisation et le développement d’une compétitivité «verte» préconisés

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Lors d’une visioconférence organisée par l’Institut Amadeus sur la souveraineté industrielle marocaine

«Pour une meilleure industrialisation, il faut encourager les banques marocaines à accepter des marges de risques plus élargies, afin de venir en aide aux startups. De plus, il est impératif d’intégrer la recherche et le développement dans la stratégie marocaine»

«La souveraineté industrielle du Maroc, catalyseur d’un nouveau dynamisme», a été la thématique discutée lors d’une visioconférence organisée récemment par l’Institut Amadeus. Cette rencontre qui a réuni plusieurs experts était une opportunité pour soulever plusieurs questions. Les discussions se sont focalisées d’abord sur la crise actuelle qui a engendré une réflexion globale sur la relocalisation des chaînes de valeur dans lesquelles le Maroc doit s’insérer.

Ce processus serait possible, selon les intervenants, à travers la digitalisation et le développement de l’économie verte. Pour ce faire, les experts ont souligné l’obligation de s’investir non seulement dans une stratégie d’industrialisation quantitative, mais également qualitative. «Le Royaume est encouragé à établir une structure à l’instar de la Banque publique des investissements française qui pourrait venir en aide aux PME-TPE», indique-t-on.

Etablir un nouveau pacte social afin de revoir la compétitivité du travail

Le déficit commercial dont souffre le Maroc (plus de 45 milliards de dirhams) a également été discuté lors de cette rencontre. A ce sujet, les intervenants plaident pour une révision de la politique de l’offre, la redéfinition de la doctrine économique de l’Etat, ainsi que l’établissement d’un nouveau pacte social afin de revoir la compétitivité du travail.
«Notre pays est donc appelé à s’inscrire dans une réflexion visant à élaborer une chaîne de valeur régionale, à l’instar de ce qui se passe dans l’ASEAN en Asie du Sud-est ou entre la Turquie et l’Union européenne. La technologie doit être intégrée de manière prioritaire dans cette réflexion, qui doit également se focaliser sur la définition des secteurs primordiaux», souligne-t-on.

Renégocier les accords de libre-échange

Les échanges se sont également focalisés sur les accords de libre-échange. Les experts se sont accordés sur le fait qu’il faudrait renégocier les ALE de manière à ce qu’ils soient plus avantageux pour le Royaume et pousser à plus d’intégration avec l’Afrique. «Le Royaume présente une grande opportunité pour la Chine et l’Europe. Ces dernières pourraient relocaliser leurs industries au Maroc afin de se rapprocher du marché africain. Mais afin de bénéficier pleinement de cette industrialisation et devenir plus compétitif, il faut réduire les coûts du travail», indique-t-on, en notant que l’industrialisation peut être opérée à travers l’investissement dans les équipements (pièces de voitures) ou dans les semi-conducteurs (puces téléphoniques). Dans le même cadre, les orateurs ont convenu que la digitalisation et la redéfinition des chaînes de valeur sont les deux secteurs véritables enjeux du futur.
«Pour une meilleure industrialisation, il faut encourager les banques marocaines à accepter des marges de risques plus élargies, afin de venir en aide aux startups.

De plus, il est impératif d’intégrer la recherche et le développement dans la stratégie marocaine», suggère-t-on. Dans le cadre de sa politique d’industrialisation, les conférenciers soulignent que le Royaume a tout intérêt à se rapprocher de la Chine et de l’Asie en général. Pour conclure, ils recommandent que le Maroc doive mieux réguler son marché intérieur afin d’encourager l’innovation. «Il faut définir une politique de digitalisation et opérer le développement d’une compétitivité «verte». Un équilibre entre le commerce intérieur et extérieur est à atteindre de manière graduelle, et ceci à travers des actions encourageant la productivité», préconise-t-on.

Pour noter, cette visioconférence a réuni entres autres Latifa Elbouabdellaoui, directrice générale de l’ICDT (Centre islamique pour le développement du commerce), Hakim Marrakchi, PDG de Maghreb Industrie, Fathallah Sijilmassi, ex-secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, ancien directeur général de l’AMDIE, ancien ambassadeur, Mohamed Benchekroun, professeur d’économie et de management à l’Université technologique de Ningbo en Chine, Brahim Fassi Fihri, président fondateur de l’Institut Amadeus, et Ghassane Hajji, Chief Strategy Officer de l’Institut Amadeus.

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