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Une progression modérée observée en 2023

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L’encours de la dette des ménages détenue par les banques et les sociétés de financement ressort à fin 2023 au tour de 411,6 milliards de dirhams, en hausse de 3,2%.

L’endettement des ménages continue de croître suivant un rythme plus modéré. Un constat établi par Bank Al Maghrib dans son rapport annuel sur la stabilité financière, élaboré conjointement par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).
L’encours de la dette des ménages détenue par les banques et les sociétés de financement ressort à fin 2023 au tour de 411,6 milliards de dirhams, en hausse de 3,2%, soit en légère décélération par rapport au rythme de progression de l’année précédente. «Cette croissance est en rupture avec les niveaux observés auparavant, qui affichaient une moyenne annuelle de plus de 5% entre 2011 et 2021», peut-on relever dudit rapport. Et de préciser que «les banques détiennent 82% de cette dette, dont près des deux tiers sont des crédits à l’habitat».
Rapportée au PIB, cette dette s’est située à 28%, soit un niveau comparable à celui observé au cours des dernières années précédant la crise pandémique. Ce niveau reste globalement plus élevé que celui des pays en développement et de certains émergents, tout en demeurant en deçà des niveaux observés chez les économies avancées. Dans le détail, la dette des ménages résidant au Maroc a maintenu son rythme de croissance autour de 3,1% à 391 milliards de dirhams, soit 27% du PIB, contre 28% en 2022. Celle des ménages marocains résidant à l’étranger a progressé de 2,9% après une stagnation l’année précédente. Rapportés aux transferts des MRE, qui ont atteint 115,3 milliards de dirhams aux termes de 2023, les prêts bancaires de ces ménages se situent autour de 18%.

Les crédits à l’habitat en ralentissement
Par type de prêts, le crédit à l’habitat a poursuivi son ralentissement. La Banque centrale relève une décélération «encore plus forte en 2023». La hausse est, en effet, limitée à 1,5% soit la progression la plus faible en vingt ans. On relève ,dans ce sens, un encours de l’ordre de 261,1 milliards de dirhams soit un additionnel de 3,4 milliards de dirhams en glissement annuel. Le financement participatif dans le cadre de la Mourabaha immobilière représente 21,7 milliards de dirhams de l’encours global des crédits à l’habitat en amélioration de 2,7 milliards de dirhams par rapport l’exercice 2022. Pour ce qui est des crédits à la consommation, leur rythme de progression s’est accéléré en 2023 pour atteindre un encours de 150,4 milliards de dirhams. On relève dans ce sens une progression de 6,4% après 3,7% enregistrée une année auparavant. «Cette évolution reflète une hausse de 8,4% des financements accordés par les sociétés de crédit à la consommation et une augmentation de 4,6% de ceux octroyés par les banques», peut-on lire du rapport sur la stabilité financière. Et de préciser : «l’encours de financement octroyé par les banques et fenêtres participatives, sous forme de Mourabaha destinés à l’acquisition de véhicules, a augmenté de 14% à 1,55 milliard de dirhams». L’analyse par objet de crédit fait ressortir que 67% de ces prêts sont personnels, 17% sont octroyés pour l’achat de véhicules et 12% sont orientés pour l’acquisition d’équipements domestiques.
Le reliquat de 4% concerne les cartes de crédit. Il est à noter que le taux de défaut des ménages s’est inscrit en dégradation en 2023 atteignant un niveau record. Leur créances en souffrance ont atteint les 41,8 milliards de dirhams en progression de 6,5% en 2023 soit un taux de défaut de 10,2% contre 9,8% une année auparavant. Il s’agit du niveau le plus élevé observé historiquement, comparable à celui de 2021. Les incidents de paiement sont liés essentiellement aux prêts à la consommation soit un taux de défaut avoisinant 13%. Les crédits à l’habitat affichent pour leur part une sinistralité moindre à 8,5%. Se référant à Bank Al Maghrib, les créances en souffrance des résidents constituent 95% du total de ces créances, soit 40,1 milliards de dirhams, en hausse de 6,6%. Il en résulte un taux de défaut des résidents de l’ordre de 10,3%. Les Marocains résidant à l’étranger, pour leur part, ont maintenu un montant de créances en souffrance relativement stable d’environ 1,6 milliard de dirhams.

Les fonctionnaires et salariés accèdent de plus en plus aux crédits
L’analyse de l’endettement des bénéficiaires laisse apparaître un taux d’endettement moyen de 35%, soit un niveau comparable à celui observé durant l’exercice précédent contre 31% antérieurement. Les emprunteurs sont âgés majoritairement entre 31 et 50 ans. Il ressort, par ailleurs, que les emprunteurs ayant un revenu supérieur à 6.000 dirhams bénéficient de près de 85% du montant global des crédits accordés. Par catégorie socioprofessionnelle, les fonctionnaires et les salariés constituent 67% de l’ensemble des bénéficiaires, accaparant 58% du total des crédits octroyés. On relève une charge d’endettement moyenne respectivement de l’ordre de 42,7% et 32%. Par ailleurs, les personnes exerçant une profession libérale et les retraités, cumulent respectivement 11% et 13% des crédits analysés, affichant des taux d’endettement aux alentours de 32% et 35%. L’analyse démontre, également, que les individus ayant les taux d’endettement les plus élevés sont ceux disposant de revenus plus importants.
Pour leur part, les personnes détenant des salaires dépassant les 10.000 dirhams sont endettés à près de 34%. Elles captent 64% du montant global des prêts accordés. Ceux dont le salaire est compris entre 6.000 et 10.000 dirhams ont une charge de dette avoisinant 37% de leurs revenus, avec une part de 21% dans le montant des crédits octroyés. Les personnes à revenu compris entre 4.000 et 6.000 dirhams bénéficient de près 11% du montant total, avec un taux d’endettement de 36%, tandis que ceux ayant un revenu inférieur à 4.000 dirhams représentent une part de 4% et un taux d’endettement moyen situé à près de 33%. Selon la tranche d’âge, les personnes âgées entre 31 et 40 ans et 41 et 50 ans représentent respectivement des proportions de 26% et 21%, et leurs taux d’endettement moyen sont de l’ordre de 32% et 37%. Les individus dont l’âge est entre 51 à 60 ans représentent 20% et leur charge de dette correspond à 39% de leur revenu. Ceux âgés de 60 ans et plus constituent pour leur part 22% de l’ensemble des bénéficiaires. Leur taux d’endettement ressort à 37%. En parallèle, les personnes ayant moins de 30 ans représentent 11% de l’ensemble des bénéficiaires avec une charge de dette de 27% comparativement à leur revenu.

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