10 milliards DH ont été mobilisés dans le cadre du plan d’urgence
Conformément aux Orientations Royales, l’enveloppe financière globale de ce dispositif ressort à 10 milliards DH dont une contribution de 3 milliards DH du Fonds Hassan II pour le développement économique et social.
La réussite d’une campagne agricole est tributaire des bonnes conditions climatiques. Or, la saison actuelle se déroule dans un contexte assez particulier. Le Maroc passe par l’une des plus fortes sècheresses de son histoire. Une situation qui impacte le rendement du secteur agricole qui voit sa valeur ajoutée nettement ralentir au titre des trois premiers mois de l’année. Cette dernière aurait affiché une contraction de 12,1% au premier trimestre 2022 et ce après quatre trimestres de hausses successives. C’est ce que l’on peut relever des derniers indicateurs du Haut-commissariat au Plan. En effet, l’agriculture marocaine pâtit en ce moment d’un déficit pluviométrique estimé à 65% au titre des six premiers mois de la campagne agricole.
Pour limiter l’impact de cette situation climatique et hydrique, un plan d’urgence contre la sécheresse a été lancé. Une audience royale a eu lieu en février dernier durant laquelle le Souverain a donné ses Hautes instructions pour mettre en œuvre un dispositif qui tend à atténuer les effets du retard des précipitations, à alléger l’impact sur l’activité agricole et à fournir l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés. Conformément aux Orientations Royales, l’enveloppe financière globale de ce dispositif ressort à 10 milliards DH dont une contribution de 3 milliards DH du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Le programme d’urgence contre la sécheresse se décline en trois principaux axes. Le premier axe porte sur la protection du capital animal et végétal ainsi que la gestion de la rareté des eaux. L’exécution de ce premier volet nécessite une enveloppe de 3 milliards DH. Ainsi 2,1 milliards DH sont consacrés à la distribution de 7 millions de quintaux d’orge subventionné au profit des éleveurs et de 400.000 tonnes d’aliments composés au profit des vaches laitières. Le but étant d’atténuer l’impact de la hausse des prix des aliments du bétail et de la régression des disponibilités en fourrage.
Dans la même optique, 300 millions DH sont réservés à la vaccination et le traitement de 27 millions de têtes d’ovins et de caprins, de 200.000 têtes de camelins ainsi que le traitement des abeilles contre le varroa. Pour un budget de 255 millions DH, il est prévu dans le cadre de ce dispositif de réhabiliter les périmètres de petites et moyennes hydrauliques, et ce pour l’entretien des équipements et la création d’opportunités d’emploi à travers le développement et la mise à niveau des canalisations et khettara. Le premier axe de ce dispositif comprend également l’abreuvement du cheptel à travers l’aménagement et l’équipement de points d’eau, l’acquisition de citernes et camions-citernes et l’aménagement de parcours sur une superficie de 10.000 hectares. La réalisation de ces objectifs nécessite en effet une enveloppe financière de 224 millions DH. De même, un budget de 121 millions DH a été défini pour assurer l’irrigation de complément pour la pérennisation des vergers nouvellement plantés (de 2 à 5 ans ), aménagés dans le cadre de l’agriculture solidaire sur une superficie de 55.000 hectares. En parallèle, le deuxième axe du plan d’urgence porte sur l’assurance multirisque de la campagne agricole. Il sera procédé à l’accélération de la mise en œuvre de l’assurance sècheresse pour les agriculteurs, pour un capital assuré par les agriculteurs atteignant 1,12 milliard DH sur une superficie de 1 million d’hectares.
Le troisième axe défini dans ce sens s’articule autour de l’allégement des charges financières des agriculteurs et des professionnels. Doté d’un budget de 6 milliards DH, ce volet vise le rééchelonnement de la dette des agriculteurs, le financement des opérations d’approvisionnement du marché national en blé et aliments du bétail en plus du financement des investissements innovants en matière d’irrigation. Il est à souligner que l’ensemble des intervenants du secteur ont coordonné leur action pour assurer une mise en œuvre optimale de ce programme royal.
L’opérationnalisation sur le terrain de la mise en œuvre du programme exceptionnel mis en place par le gouvernement en exécution des Hautes Orientations Royales, pour atténuer l’impact du déficit des pluies sur le secteur de l’agriculture, a eu lieu le 2 mars 2022. Le coup d’envoi a été donné depuis la région de Drâa-Tafilalet pour une mise en œuvre progressive dans l’ensemble des régions du Maroc.
Le démarrage de la déclinaison de ce programme au niveau de cette région a concerné le premier axe, soit un coût global de 166 millions DH. Ainsi, la composante relative à la protection du capital animal a compris la distribution de 396.000 quintaux d’orge subventionné avec un prix fixe de 200 dirhams le quintal au profit de 95.600 éleveurs, la distribution de 30.800 quintaux d’aliments composés au profit des éleveurs de bovins, la vaccination et le traitement de 2,4 millions de têtes d’ovins, caprins et camelins, le traitement de 55.000 ruches d’abeilles contre la varroase ainsi que l’abreuvement du cheptel à travers l’aménagement et l’équipement de 40 points d’eau et l’acquisition de 600 citernes souples au profit des éleveurs. Rappelons que l’opération de distribution d’orge a été réalisée par Guichet ouvert à travers la mise en place de 9 points de vente, avec prise en charge par l’Etat des frais de transport aux chefs-lieux des communes territoriales.
