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Urbanisation non maîtrisée : Bientôt un outil performant de veille urbaine

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Pour mieux contrôler la dynamique urbaine dans nos villes, le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville se penche actuellement sur la réalisation d’un «Atlas national des expansions urbaines». Celui-ci sera accessible au grand public et aux professionnels dans environ une année, assure la tutelle. Les données de cette plate-forme seront ainsi partagées et permettront de fournir les données quantitatives et qualitatives essentielles pour comprendre des expansions urbaines (à savoir les terres converties à usage urbain). Dans une première étape, l’Atlas sera focalisé sur l’évolution de 12 villes au cours des 20 dernières années. Il contiendra des cartes et des données métriques sur les changements spatiaux dans ces villes afin d’avoir plus de visibilité sur la croissance urbaine massive attendue dans les prochaines décennies. Pour ainsi situer le contexte, le taux d’urbanisation au Maroc dépasse largement les 60%, se plaçant de ce fait au-dessus de la moyenne mondiale (53,39%). L’accroissement naturel d’une part, l’exode rural et la création de nouveaux centres urbains, d’autre part, expliquent en grande partie cette évolution. D’autant plus que l’urbanisation rapide et non maîtrisée met également en péril les terres agricoles. Par exemple, les grandes métropoles comme Casablanca, Marrakech, Fès et Tanger ont connu un étalement urbain important au cours des dernières années malgré la planification urbaine mise en place. Une tendance qui se traduit, entre autres, par la surconsommation des terres agricoles. A cela s’ajoute la littoralisation, c’est-à-dire la concentration croissante des populations sur le littoral. Celle-ci résulte de l’évolution inégale et disparate d’une unité géographique à une autre. Loin d’être sans risques, ces deux tendances (urbanisation et littoralisation) dévorent dans leur passage les espaces côtiers avec toutes leurs valeurs écologiques, biologiques et paysagères. L’impact sur la productivité, le caractère inclusif et la durabilité des villes est ainsi réel.

25 villes ciblées par le projet
L’étude dans son ensemble concernera 25 villes marocaines dont le seuil de population est supérieur à 100.000 habitants. Ce projet s’inspire du programme «Suivi mondial de l’expansion urbaine» développé par l’ONU-Habitat, en collaboration avec l’Université de New York et l’Institut Lincoln, accessible en ligne (www.atlasofurbanexpansion.org). Il fournit des cartes, des images satellitaires et des données sur les changements spatiaux pour 200 villes à travers le monde. Pour le ministère de l’aménagement du territoire national, , de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, la réalisation d’un Atlas des expansions urbaines au Maroc est une étape primordiale de veille urbaine à l’image de l’Atlas mondial des expansions urbaines.

A quoi servira un Atlas sur les expansions urbaines ?
Pour réaliser ce projet essentiellement dédié aux expansions urbaines, la tutelle a donc lancé récemment un appel d’offres ouvert. Une fois ce dernier abouti, l’étude devrait permettre de disposer de données spatiales permettant de cerner les densités et les extensions urbaines. L’objectif, étant de prévoir et orienter tant qu’il est encore temps, la croissance urbaine des villes. Elle permettra de tirer profit des «images satellitaires» pour suivre et guider la croissance de ces entités. De même, l’Atlas sera une nouvelle plate-forme pour la surveillance des villes à l’échelle nationale et un outil qui va permettre de mesurer systématiquement les indicateurs émanant des objectifs du nouvel agenda urbain et durable. A l’échelle mondiale, il permettra à la tutelle d’établir une comparaison des données dont elle dispose et l’évolution des villes.

Leila Ouchagour
(Journaliste stagiaire)

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