L’ACAPS se penche actuellement sur la préparation d’un guide dédié aux consommateurs.
Digitalisation : Le développement de la vente en ligne des produits d’assurance au niveau national se fera de façon crescendo. Il reste en effet tributaire de l’appétence aussi bien des assureurs que des clients pour ce genre de transaction qui répond aux normes les plus exigeantes de cybersécurité.
C’est au tour de la vente en ligne des produits d’assurance que l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a tenu sa troisième master class. Cette rencontre d’échanges avec les médias nationaux, animée respectivement par Siham Ramli, directrice de la communication et des relations internationales, et Younes Lammat, directeur de la protection des assurés au sein de l’ACAPS, intervient presque une année après le lancement de l’instruction N° P.IN.02/2022. Publiée en date du 1er juillet 2022, cette instruction vient rappeler les principales régles prévues par la loi n°53-05 relative à l’échange électronique des données juridiques ayant reconnu à l’écrit sous forme électronique la même force probante que l’écrit sur papier et la loi N°031-08 édictant les mesures pour la protection du consommateur ayant consacré tout un chapitre aux contrats conclus à distance.
L’instruction vise ainsi à clarifier le cadre légal et des attentes de l’Autorité, de simplifier la procédure ainsi que de responsabiliser les acteurs.
Une dizaine d’assureurs a enclenché le processus
Le bilan de cette première année est tout à fait ordinaire. L’ACAPS a rempli son rôle de régulateur en plaçant le cadre légal de ce dispositif au moment où une dizaine d’assureurs a enclenché le processus pour déployer ses propres solutions de ventes en ligne. Se référant aux équipes de l’ACAPS, le développement de la vente en ligne des produits d’assurance au niveau national se fera crescendo. Il reste en effet tributaire de l’appétence aussi bien des assureurs que des clients pour ce genre de transaction qui répond aux normes les plus exigeantes de cybersécurité. D’ailleurs, les benchmarks internationaux réalisés dans ce sens démontrent que les modèles de pénétration diffèrent d’un pays à l’autre.
La digitalisation vue par l’ACAPS
Dans l’attente des premiers chiffres permettant de donner une visibilité sur l’évolution de la vente en ligne des produits d’assurance au Maroc, il est utile de rappeler le rôle qu’occupe la digitalisation dans la vision stratégique de l’ACAPS. «Nous vivons dans un monde digitalisé. Il y a toute une stratégie de digitalisation qui est mise en place au niveau national. Le secteur des assurances est obligé de suivre et de se positionner dans ce grand chantier », peut-on relever de Mme Ramli. A cet égard, une feuille de route est en cours de déploiement par l’ACAPS.
L’objectif étant de mieux accompagner cette transformation numérique dans l’intérêt d’un secteur assurantiel dynamique et moderne, en veillant à préserver les droits des assurés et des bénéficiaires de contrats. Sept axes sont définis dans ce sens. Il s’agit entre autres de jouer un rôle moteur dans la promotion et l’accompagnement de l’innovation et de la digitalisation du secteur. Il est également question de renforcer les compétences numériques internes et favoriser une culture digitale, de promouvoir le secteur de l’assurance en favorisant la transparence et la compétitivité ainsi que d’accélérer le développement du secteur de l’assurance en encourageant notamment les canaux et offres alternatifs adaptés aux segments de la population actuellement exclus.
Tout savoir sur la vente en ligne des produits d’assurance
Se référant à Youness Lammat, la vente en ligne est un maillon important du processus de la digitalisation. « On ne peut pas être dans le digital sans développer la vente en ligne », précise le responsable. Tel qu’il est pensé, le dispositif de vente en ligne des produits d’assurance peut être mis en place par les entreprises d’assurance, par les intermédiaires ou autres entités habilitées à présenter des opérations d’assurance.
Il peut permettre aussi bien la signature électronique que la signature physique du contrat. «L’opérateur est confronté, lors de la conception de son dispositif, au choix du déroulement exact de la présentation des produits, notamment des modalités de souscription et de signature du contrat», peut-on relever de l’ACAPS. Et de préciser : «Hormis les dispositifs se limitant à de la publicité, l’assureur/distributeur peut soit opter pour un dispositif de bout en bout, avec signature électronique, ou un dispositif avec signature manuscrite, avec ou sans conclusion en ligne».
En vue de vulgariser ce dispositif auprès du grand public, l’ACAPS, dans une démarche de sensibilisation et d’éducation financière, se penche actuellement sur la préparation d’un guide dédié aux consommateurs leur permettant une meilleure compréhension de leurs contrats physiques soient-ils ou en ligne.
Une cellule dédiée à l’innovation et Insurtech
Pour accompagner cet élan de digitalisation, l’ACAPS dédie toute une cellule à l’innovation et au développement de l’écosystème «Insurtech». La finalité étant d’améliorer l’expérience client et de promouvoir l’inclusion assurantielle. « Cette structure s’appuie sur des leviers visant à stimuler l’innovation au sein du secteur de l’assurance marocain, et ce en développant des synergies entre toutes les parties prenantes dont les porteurs de projets, les entreprises d’assurance et de réassurance et les assurés», relève-t-on de l’ACAPS.
Dans l’ensemble, la cellule d’innovation a pour mission d’accompagner les porteurs de projets innovants en s’assurant de leur conformité à la réglementation en vigueur. Elle s’engage également à apporter son soutien aux entreprises d’assurance et de réassurance pour leur permettre d’interagir avec l’écosystème Insurtech.