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Verdissement du secteur financier : Le plaidoyer de Bank Al-Maghrib

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Une action immédiate est nécessaire pour contrer les impacts du changement climatique

Bank Al-Maghrib dévoile, à l’occasion de la COP 26, les actions à engager pour accélérer le verdissement du secteur financier. La banque centrale a, à cet égard, émis une déclaration individuelle à travers laquelle elle liste les leviers à actionner, dans les années à venir, en cohérence avec les travaux engagés par le Réseau pour l’éco-verdissement du système financier (NGFS). «Devant l’urgence climatique et la pandémie de Covid-19, la finance verte figure parmi les leviers clefs pour une relance durable de l’économie et le renforcement de sa résilience. Les répercussions économiques, sociales et financières de la crise mondiale que nous traversons démontrent, avec acuité, la nécessité d’une action immédiate pour contrer les impacts du changement climatique, au vu de leur dimension planétaire, et qui vont inexorablement s’intensifier dans les années à venir», peut-on lire de la déclaration de Bank Al-Maghrib.

Et de préciser qu’«en tant que banque centrale, la préservation de la solidité du secteur bancaire face aux risques climatiques, la promotion d’une finance verte et le soutien à la transition vers une économie net-zéro carbone s’inscrivent pleinement dans le cadre de nos missions fondamentales de régulation prudentielle et de contribution à la stabilité financière et à l’inclusion financière». Pour la banque centrale, «l’organisation de la COP 26 marque une nouvelle étape importante sur la voie de la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale et nous donne l’occasion d’ancrer notre engagement et de renforcer notre action pour le verdissement du secteur financier».

Ce que recommande la banque centrale

Bank Al-Maghrib appelle, dans sa déclaration, à édicter des guidelines à l’attention du secteur bancaire pour la conduite de stress tests et le reporting des risques liés au climat, y compris au niveau de leurs implantations sur le continent africain. Il est également préconisé de conduire des évaluations de l’exposition du secteur bancaire aux risques financiers d’origine climatique et des analyses de sa vulnérabilité à des scenarii de chocs climatiques physiques et de transition. Bank Al-Maghrib recommande aussi de contribuer au renforcement des capacités des acteurs bancaires et financiers dans le domaine de la gestion des risques climatiques ainsi que de soutenir le développement par l’écosystème bancaire des crédits et produits financiers verts.
Parmi les actions à entreprendre, Bank Al-Maghrib plaide pour la promotion de l’échange d’expériences autour de la réponse à donner par les banques centrales et les régulateurs financiers au changement climatique à l’échelle africaine.
Pour orienter les décisions d’investissement et de financement vers l’économie verte, il est également recommandé d’assurer un dialogue avec les parties prenantes publiques et privées autour des incitations nécessaires. La banque centrale appelle également à étudier les impacts du changement climatique et de la transition vers une économie bas carbone sur l’économie marocaine et nos modèles macroéconomiques à renforcer nos pratiques d’investissement durable et réduire notre empreinte environnementale en vue d’atteindre une neutralité carbone à long terme ainsi que d’intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au niveau du dispositif de gestion des risques relatif aux réserves de change.

La politique verte ancrée dans l’ADN de BAM

Bank Al-Maghrib fait partie des banques centrales qui adoptent des pratiques d’investissement durable et responsable. L’institution inscrit formellement la considération de durabilité dans sa politique d’investissement des réserves de change depuis 2020 et en réalisant des investissements «à impact» à travers l’acquisition des obligations labellisés vertes, sociales et durables au sein de son portefeuille de gestion des réserves depuis 2015. La banque centrale a piloté une feuille de route pour l’alignement du système financier sur les objectifs du développement durable ayant été adoptée en 2016 en marge de la COP 22 organisée à Marrakech. A cet égard, la banque a adhéré aux réseaux internationaux du Network for Greening Financial Systems (NGFS), au Sustainable Banking Network (SBN) ainsi qu’au Groupe de travail sur la Finance Verte Inclusive (AFI) relevant de l’Alliance pour l’inclusion financière. Bank Al-Maghrib a également affirmé en juin 2019 son soutien aux principes de transparence sur les risques financiers liés au climat édicté par la task force sur la transparence des risques financiers liés au climat (TCFD) relevant du Financial Stability Board (FSB).
Bank Al-Maghrib a aussi édicté en 2021, au plan réglementaire, une directive appelant les établissements de crédit à prendre en considération les enjeux climatiques dans leurs activités et se doter de dispositifs visant à mesurer et atténuer leurs expositions aux risques climatiques. La banque œuvre également, avec l’appui de la Banque mondiale, à évaluer, à l’échelle sectorielle, les risques climatiques sectoriels encourus par le système bancaire marocain.

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