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Vers une stratégie du secteur des services de distribution au Maroc : Les recommandations de la Cnuced

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Au même titre que le pays en développement, le Maroc connaît l’émergence du commerce électronique dont la part de marché augmente en raison des évolutions du comportement de consommation.

Le secteur des services de distribution joue un rôle important dans le développement de l’économie nationale. Créateur de valeur et d’emplois, il contribue aussi à l’amélioration du bien-être social. En même temps, les différentes activités liées à ce secteur participent à l’inclusion sociale et à l’intégration des femmes et des jeunes dans la dynamique économique. Pour en décrypter les tendances et analyser les perspectives, un récent rapport a été élaboré par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) et par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il se présente comme le résultat de l’examen de la politique des services (EPS) entrepris par le gouvernement marocain avec l’appui technique et financier de ces deux institutions. Ce document a été conçu en deux volumes et concerne les trois secteurs de services, à savoir les services de distribution (commerce de gros et vente en détail), les services juridiques et les services de logistique fournis dans le transport et la distribution des produits pharmaceutiques.

Ledit rapport dresse un portrait du secteur des services au Maroc et réalise une analyse économique des services de distribution dans le pays. Dans le contexte actuel, il revient sur les impacts de la pandémie sur ces activités et émet des recommandations pour une réforme du secteur des services de distribution au Maroc. Les implications économiques liées au secteur des services de distribution interpellent les décideurs de chaque filière à esquisser une feuille de route pour une refonte fédérant et organisant l’ensemble des opérateurs. «Les enjeux prioritaires consistent à doter le marché intérieur, à l’échelle du Royaume, de plateformes modernes d’achats proposant une offre répondant aux besoins de tous les consommateurs, à moderniser le commerce de détail et du gros (labellisation, centrales d’achats, réseautage des commerçants, régulation efficace, digitalisation, etc.), à promouvoir la libéralisation et l’ouverture de ce secteur aux investissements étrangers et à encourager l’essor de champions nationaux de la distribution afin de soutenir leurs objectifs d’exportation et de présence au niveaux africain et arabe (appui à la création et le développement de réseaux commerciaux modernes et exportables)», préconise ledit rapport.

Diagnostic

A ce stade, le secteur de la distribution (commerce de gros et de détail) est marqué par l’existence de grandes surfaces et de magasins spécialisés, notamment dans le milieu urbain, «qui présentent l’avantage de massification des flux de clients, ayant un comportement d’achat à intervalles réguliers et disposant de revenus élevés, et d’échoppes de proximité qui ciblent principalement des ménages à revenus moins élevés», relèvent les économistes de la Cnuced ajoutant par ailleurs que les souks et les marchés hebdomadaires sont prépondérants en milieu rural fréquentés par les couches populaires. Au même titre que les pays en développement, le Maroc connaît l’émergence du commerce électronique dont la part de marché augmente en raison des évolutions du comportement de consommation. «Ces tendances confirment l’évolution accélérée qu’a enregistrée le secteur des services de distribution (segments du gros et du détail) ces dernières années. A ce titre, les nouvelles formes de commerce ont bouleversé les habitudes du consommateur ainsi que le paysage urbanistique et commercial des villes marocaines», précisent les experts. Néanmoins, le secteur des services de distribution connaît des difficultés qui empêchent son évolution.

«A cet égard, la capitalisation des acquis enregistrés au titre du Plan Rawaj est essentielle pour une restructuration profonde. Ce plan a permis d’atteindre des progrès indéniables mais gagnerait à être intégré dans le cadre d’une nouvelle stratégie qui prendrait en considération les nouvelles tendances du marché et les préoccupations non encore satisfaites des opérateurs», peut-on lire dans ce document soulignant que «l’impulsion d’un véritable élan de modernisation des services de la distribution est de nature à se répercuter favorablement sur la performance de l’ensemble des secteurs productifs». Dans cette dynamique, la Cnuced met l’accent sur la réorganisation des chaînes de valeur, dans une perspective de connexion de l’amont productif et de l’aval commercial. Elle relève que toutes les filières disposent d’importantes marges de progrès sur le plan du marchandisage, de la gestion de la relation client et du service après-vente, de la généralisation des paiements en ligne et du développement des plates-formes de distribution en ligne.

Leviers de réforme

Pour réussir la stratégie de refonte, la Cnuced recommande la clarification des relations entre les acteurs publics et les opérateurs privés. Pour y arriver, les acteurs publics et les intervenants privés doivent s’inscrire dans une logique de partenariat et de collaboration, aussi bien au stade de la planification qu’à celui de la mise en œuvre des différentes opérations programmées. Les quatre leviers de réforme s’articulent autours de l’amélioration de la qualité de la gouvernance institutionnelle, la modernisation et la consolidation du cadre juridique régissant les différentes activités relevant du secteur, la diversification de l’offre en termes de modèles de distribution en vue d’accompagner de manière proactive la transition digitale de l’ensemble de l’économie nationale et la réingénierie de la politique commerciale du Royaume de manière à promouvoir le potentiel à l’export des services de distribution (commerce de gros et de détail) notamment et à accompagner les enseignes commerciales nationales au niveau de leurs démarches d’extension à l’échelle continentale, voire internationale.

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