Les professionnels du secteur réunis par le gouvernement
Cheptel
Face à un contexte marqué par l’impact des changements climatiques et la hausse des prix des intrants, la filière des viandes rouges est à la recherche d’un nouveau modèle. Dans ce sens, le gouvernement compte accompagner les professionnels. Une première réunion a déjà eu lieu.
L’Exécutif a réuni les représentants de la filière des viandes rouges. Ainsi, le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch avait eu, courant avril, une réunion avec les professionnels de la filière des viandes rouges représentés dans la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), ainsi qu’avec des représentants de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), de l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC), de la Fédération interprofessionnelle du secteur laitier (Fimalait) et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM ).
Cette réunion s’est déroulée en présence de Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’économie et des finances, chargé du Budget, et Abdallah El Janati, directeur général de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Cette réunion, qui a été l’occasion de s’enquérir des préparatifs pour l’Aïd Al Adha, a permis de constater le bon état sanitaire du cheptel, grâce aux efforts entrepris par ONSSA en matière de contrôle sanitaire permanent du cheptel national et sa protection contre les maladies animales contagieuses. Elle a également permis de faire le point sur la cadence de l’opération d’immatriculation des ovins et caprins préparés pour l’Aïd Al Adha.
Mesures
La réunion a également été consacrée à l’examen de la situation de la filière des viandes rouges et des mesures à même de la développer au niveau national, aussi bien sur le plan de l’approvisionnement du marché intérieur que la cadence de l’opération d’importation des bêtes destinées à l’abattage, laquelle permettra de stabiliser les prix et de préserver et reconstituer le cheptel national. Ainsi, depuis le lancement de l’opération en février 2023, quelque 22.000 têtes de bovins et 10.000 têtes d’ovins ont été importées. Aziz Akhannouch a affirmé au cours de cette réunion que le gouvernement a pris de nombreuses mesures d’urgence pour veiller à la stabilité des prix des viandes rouges, restaurer l’équilibre de la filière et constituer le cheptel à court terme, dans le cadre d’un contrat programme élaboré avec les professionnels, lequel sera prochainement signé entre le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, les professionnels et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges, en vue d’approvisionner le marché national en quantités suffisantes de viandes et assurer la stabilité des prix. Il a rappelé que plusieurs mesures ont été prises pour l’importation des bovins et ovins destinés à l’abattage, dont la suspension de la taxe appliquée et de la TVA, mesures qui ont fait l’objet d’une importante communication de la part du gouvernement.
Le chef de gouvernement a appelé les professionnels à poursuivre leurs efforts pour accélérer le rythme d’importation afin de garantir la disponibilité des produits, l’approvisionnement permanent du marché national à des prix raisonnables et veiller à préserver l’équilibre de la filière. Il a assuré à cet égard que le gouvernement veillera à accompagner les professionnels à travers la prise des mesures nécessaires. Cette réunion a par ailleurs été l’occasion de procéder à une évaluation des mesures prises pour faire face à la problématique de la hausse des prix au niveau des viandes depuis le mois d’octobre dernier, après la série de contraintes qui ont confronté la filière, durant la période de la pandémie de la Covid-19, puis lors de l’épisode de sécheresse qui l’a suivie. Ces crises ont induit une hausse des coûts de production ayant entraîné un déséquilibre de la filière.
Importation
Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, avait expliqué lors de son passage au Forum de la MAP que les bovins importés par le Maroc du Brésil figurent parmi les meilleures races commercialisées à l’échelle mondiale. Il s’agit de la race bovine brésilienne «Nélore», qui constitue l’une des meilleures races bovines au monde, a-t-il dit, notant que la mesure d’importation des bovins vise essentiellement à assurer un approvisionnement normal du marché national et la stabilité des prix des viandes rouges pour les consommateurs. Dans le même sillage, le ministre a relevé que la préservation de la stabilité des prix des viandes rouges nécessite la protection du bétail national destiné à l’abattage, à travers le recours à l’importation. Évoquant la qualité des bovins importés, le ministre a assuré qu’ils ont été soumis à un processus de contrôle rigoureux imposé par l’ONSSA, ajoutant que cette race est d’une haute qualité et dispose d’excellentes caractéristiques. M. Sadiki a fait savoir que le Brésil exporte près d’un million de têtes de bovins par an, et près de 2,4 millions t de viandes. Lors de sa présentation, le ministre a présenté les mesures prévues dans le cadre de la stratégie «Génération Green», qui vient consolider les acquis du Plan Maroc Vert, notamment en termes de croissance et de durabilité du secteur agricole. Il a également présenté les objectifs fixés par cette stratégie ambitieuse en vue d’assurer la souveraineté et la sécurité alimentaires en harmonie avec les potentialités qu’offrent les régions et les territoires du Royaume.