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Voici pourquoi S&P maintient à positive la note du Maroc

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L’agence de notation financière américaine annonce une croissance plus forte grâce aux réformes en cours

Perspective: L’agence de notation financière américaine, S&P Global Ratings, a indiqué, dans son dernier rapport d’évaluation, que les réformes économiques en cours au Maroc devraient favoriser une croissance «plus inclusive» et «plus forte». Les détails.

Bonnes notes de New York pour le Maroc. L’agence de notation S&P Global Ratings dont le siège se trouve au quartier new-yorkais de Manhattan vient de dévoiler son rapport d’évaluation de l’économie marocaine. En effet, le 30 septembre 2024, l’agence de notation S&P Global Ratings a maintenu à « positive » la « perspective » des notes « BB+/B » de la dette à long terme et à court terme en devises et en monnaie locale du Maroc. Dans son rapport d’évaluation, S&P Global Ratings souligne que « les réformes économiques en cours devraient progressivement engendrer une croissance plus inclusive au Maroc » et que « la poursuite de la mise en œuvre des réformes socio-économiques et budgétaires contribuera à davantage de formalisation de l’économie pour la rendre plus compétitive ». Et d’ajouter que « le Maroc est resté assez résilient face à plusieurs chocs, tout en maintenant l’accès au financement extérieur ». S&P Global Ratings a également réitéré son appréciation faite en mars dernier stipulant que «la perspective positive reflète nos attentes selon lesquelles le Maroc s’appuiera sur son récent bilan de mise en œuvre des réformes socio-économiques et budgétaires, ouvrant ainsi la voie à une croissance inclusive et une réduction des déficits budgétaires».

L’agence précise que le déficit budgétaire du gouvernement général devrait se réduire progressivement à 4,2% du PIB en 2024.

Dans son rapport, l’agence souligne également que « la croissance économique a atteint 3,4 % en 2023, meilleure que nos prévisions établies à 3,1 % lors de notre revue publiée en mars 2024 » et que l’évolution actuelle de la structure de l’économie marocaine renforcera les perspectives de croissance et la stabilité économique. Et d’ajouter qu’une série de réformes favorables au climat des affaires sont mises en place visant la modernisation du cadre juridique, institutionnel et réglementaire, tout en donnant la priorité aux investissements dans les secteurs de l’eau et l’énergie. Côté finances publiques, l’agence précise que le déficit budgétaire du gouvernement général devrait se réduire progressivement à 4,2% du PIB en 2024, contre 4,4% en 2023, puis converger à 3% en 2027. Tablant sur un taux d’inflation de 1,5 % en 2024, S&P Global Ratings précise que le régime de change actuel limite la flexibilité de la politique monétaire mais constitue un point d’ancrage pour la stabilité.
L’agence souligne également que le secteur bancaire marocain a une capitalisation modérée et il est peu probable qu’il pose des risques importants pour l’économie dans son ensemble.
L’agence souligne, par ailleurs, qu’en février 2023, le Maroc a été retiré de la liste grise du GAFI grâce aux progrès réalisés dans l’amélioration de son régime de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. « Nous pensons que ceci pourrait renforcer la capacité des banques marocaines à s’engager dans des opérations de financement du commerce avec des banques internationales, notamment en Europe, le principal partenaire commercial du Maroc», précise l’agence dans son rapport.

Capacité d’exportation

En termes de perspectives, S&P Global Ratings estime que l’économie marocaine bénéficiera progressivement de l’augmentation de sa capacité d’exportation, de la mise en œuvre des réformes socio-économiques et du développement de grands projets d’investissement dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et de la Coupe du monde de football en 2030.
Dans ce rapport, l’agence précise également que le gouvernement a entrepris une profonde réforme du secteur des établissements et entreprises publics qui devrait réduire la charge financière et les risques éventuels sur le budget ainsi que les distorsions qui empêcheraient la neutralité du marché et ce, pour un meilleur développement du secteur privé. Concernant l’endettement, S&P Global Ratings précise que la dette du gouvernement général restera à environ 65 % du PIB d’ici 2027, un niveau similaire à celui prévu en2024 et que l’exposition du Maroc au risque de refinancement et au risque de change est relativement limité. Et d’ajouter que « le Maroc a maintenu son accès aux financements extérieurs et intérieurs malgré une série de défis mondiaux, régionaux et locaux ces dernières années.

S&P est considérée comme la plus grande des trois grandes agences de notation de crédit, qui comprennent également Moody’s Ratings et Fitch Ratings.

Il s’agit notamment de l’explosion des prix de l’énergie et des denrées alimentaires liés à la guerre russo-ukrainienne, à la pandémie de Covid-19 et aux multiples années de sécheresse ». Pour ce qui est des investissements directs étrangers, S&P Global Ratings table sur une augmentation de leurs flux dans les années à venir en raison de la mise en œuvre des réformes économiques structurelles rendant le Maroc de plus en plus attractif et rappelle, par ailleurs, l’émission réussie lancée par le Maroc sur le marché financier international en 2023.
A noter que S&P Global Ratings est une agence de notation de crédit américaine et une division de S&P Global qui publie des recherches et des analyses financières sur les actions, les obligations et les matières premières. S&P est considérée comme la plus grande des trois grandes agences de notation de crédit, qui comprennent également Moody’s Ratings et Fitch Ratings. S&P évalue les emprunteurs sur une échelle allant de AAA à D. Des notations intermédiaires sont proposées à chaque niveau entre AA et CCC (comme BBB+, BBB et BBB−). Pour certaines émissions d’emprunteurs, la société peut également proposer des conseils (appelés « surveillance de crédit») quant à la probabilité d’une revalorisation (positive), d’une dégradation (négative) ou d’une stabilité. Les notations communiquées par les trois grandes agences internationales sont régulières très attendues et scrutées par les bailleurs de fonds et investisseurs étrangers. L’appréciation de ces agences influentes peut ainsi être déterminante sur le marché international pour un pays ou une grande entreprise.

C’est le titre de la boite

Eau

Mobilisation. L’agence a mis en avant les efforts engagés par le Maroc pour faire face au stress hydrique, notamment à travers la mise en œuvre d’un plan d’action d’envergure, précisant que cette démarche nécessitera la mobilisation d’importants investissements dans les infrastructures, notamment de nouveaux barrages et des usines de dessalement et de recyclage de l’eau, ainsi que des mesures visant à améliorer l’efficacité de la consommation d’eau. Parmi les actions entreprises par le Maroc dans ce domaine, S&P Global Ratings a cité le lancement en juin dernier de la construction de l’usine de dessalement de Casablanca, la plus grande en Afrique, avec une capacité de production de 300 millions de m3 par an.
Dans le domaine de la logistique et des infrastructures, l’agence de notation a rappelé que le port de Tanger-Med dispose désormais d’une capacité de trois millions d’unités équivalent vingt pieds (EVP), «ce qui en fait le plus grand port de la Méditerranée et d’Afrique». Ces perspectives positives, explique l’institution américaine, «reflètent nos attentes selon lesquelles le Maroc capitalisera sur ses récents acquis réalisés grâce à la mise en œuvre de réformes socio-économiques et budgétaires, ce qui va favoriser une croissance plus forte et plus inclusive, outre une réduction des déficits budgétaires».

Faits saillants

Réformes

S&P Global Ratings souligne que « les réformes économiques en cours devraient progressivement engendrer une croissance plus inclusive au Maroc » et que «La poursuite de la mise en œuvre des réformes socio-économiques et budgétaires contribueront à davantage de formalisation de l’économie pour la rendre plus compétitive ».

Secteur bancaire

L’agence indique que le secteur bancaire marocain a une capitalisation modérée et il est peu probable qu’il pose des risques importants pour l’économie dans son ensemble. L’agence souligne, par ailleurs, qu’en février 2023, le Maroc a été retiré de la liste grise du GAFI grâce aux progrès réalisés dans l’amélioration de son régime de lutte contre le blanchiment.

Entreprises publiques

L’agence précise que le gouvernement a entrepris une profonde réforme du secteur des établissements et entreprises publics qui devrait réduire la charge financière et les risques éventuels sur le budget ainsi que les distorsions qui empêcheraient la neutralité du marché et ce, pour un meilleur développement du secteur privé.

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