ALM : La micro-finance a-t-elle atteint ses objectifs initialement tracés depuis les années 90 ?
Youssef Errami : Je trouve que la micro-finance a atteint ses objectifs concernant l’évolution du nombre de bénéficiaires, qui se situe actuellement autour de 860.000. Et surtout que le secteur a servi, depuis son lancement au Maroc près de 4 millions de personnes. Le secteur continue d’œuvrer et de redoubler d’efforts pour l’amélioration de la qualité de ses services en termes de facilitation d’accès au financement et d’accompagnement de ses bénéficiaires. La micro-finance – qui ne comptait, lors de son lancement, que quelques agences – a pu, au fil des ans, renforcer sa présence grâce à ses 1.600 points de contact, répartis sur le territoire marocain.
Quelles sont, à votre avis, les activités les mieux représentées dans le domaine du micro-crédit ?
La micro-finance apporte son soutien à une population en situation précaire disposant d’un projet, mais qui souffre de difficultés d’accès au financement. Elle est censée s’intéresser à toutes les activités génératrices de revenus. Les bénéficiaires de la micro-finance exercent ainsi différentes activités, dont l’artisanat, la pêche artisanale et les services.
En tant que Centre Mohammed VI de soutien à la micro-finance solidaire, en quoi consiste votre soutien aux autres acteurs du secteur ?
Nous œuvrons comme un centre de soutien, dans la mesure où nous aidons à professionnaliser les acteurs mais en même temps les bénéficiaires à avoir un accès plus facile au service financier. Le Centre Mohammed VI accorde son soutien aux associations de micro-crédit (AMC) à travers plusieurs actions, dont des formations ainsi que des études et travaux de réflexion menés par son Observatoire. Il aide, en même temps les bénéficiaires à réaliser leurs objectifs d’avoir, outre leur accès au financement, plus de savoir- faire en matière d’éducation financière et de gestion, et ce, afin de pouvoir atteindre la viabilité économique et financière de leurs projets respectifs.
Comment expliquez-vous l’échec de certains anciens bénéficiaires qui n’ont pas pu bien mener leurs projets financés par le micro-crédit ?
e crois que cet échec est attribué à divers facteurs qui sont parfois externes et instables comme les inondations, la sécheresse, la hausse des prix et la faillite de leurs principaux fournisseurs.
Les bénéficiaires ne peuvent pas aussi réussir leurs projets s’ils ne disposent pas d’outils pour la bonne gestion de l’entreprise.
Quelles sont les autres activités organisées, en parallèle, pour promouvoir le secteur ?
Le Centre Mohammed VI intervient aux côtés des bénéficiaires sur plusieurs axes et à travers la tenue d’une série de rencontres et des foires. Il y a lieu de citer le Prix national de la micro-finance dont l’objectif principal est de promouvoir l’esprit d’entreprendre au sein de cette population. Nous avons tenu des sélections aux niveaux régional et local avant de procéder au choix final de la crème des candidats postulant à ce prix national.