Plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, envisagent la création d’une nouvelle institution européenne indépendante, destinée notamment à aider les pays de la zone euro en détresse, affirme le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung jeudi. L’Allemagne planche sur un «fonds européen de stabilité, de croissance et d’investissement» selon un document de travail du gouvernement fédéral que s’est procuré la Süddeutsche Zeitung. Il s’agirait d’une nouvelle institution européenne qui existerait parallèlement à la Banque centrale européenne (BCE), et qui serait indépendante comme cette dernière. Elle pourrait aider en urgence des Etats de la zone euro, en échange de conditions économiques sévères. Les Etats qui demanderaient des crédits à ce fonds devraient ainsi lui fournir en guise de garanties des réserves d’or ou des obligations privées par exemple, selon le quotidien. Ce nouveau fonds devrait avoir une «capacité illimitée de refinancement» pour défendre l’euro, selon le document de travail allemand cité par le journal. «Ces idées ne représentent ni la position du ministère des Finances ni celle du gouvernement fédéral», a réagi un porte-parole du ministère des Finances, selon qui toutefois des membres du ministère ont travaillé sur un plan évoquant ce concept. Le ministère a rappelé que lors du dernier Conseil européen à la mi-décembre, les gouvernements européens se sont mis d’accord pour fixer les principaux éléments du futur Fonds de secours permanent de la zone euro d’ici mars prochain. Ce fonds a pour but d’assurer la stabilité à long terme de la zone euro ébranlée cette année par la crise de la dette publique. Outre l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et l’Irlande ont également fait des propositions sur ce dossier, en vue de la prochaine réunion des ministres européens des Finances à Bruxelles à la mi-janvier, précise la Süddeutsche Zeitung. Il y aurait aussi un plan français, affirme le journal, sans le détailler. Une rencontre est prévue ce jeudi à Strasbourg entre la ministre française de l’Economie et des Finances Christine Lagarde et son homologue allemand Wolfgang Schäuble, a indiqué cette dernière dans un entretien à la Süddeutsche Zeitung. «Nous discutons de la façon dont nous pouvons travailler encore plus étroitement ensemble», a-t-elle confié au journal.