Les ports sont des points vitaux de l’économie.
Ils intègrent des installations essentielles et des innovations technologiques qui vont de pair avec des risques de toute nature. Dans un contexte mondial marqué par le Covid-19, les ports se retrouvent au coeur de la reprise économique. Ainsi, le renforcement de la sécurité de ces zones stratégiques permettrait d’accroître leur efficacité et de garantir une meilleure protection des installations qu’ils abritent. Au niveau national, le Maroc dispose d’une infrastructure portuaire qui ne cesse de se développer durant ces dernières années. Dans ce schéma, le port de Jorf Lasfar occupe une place centrale. Ainsi, l’Agence nationale des ports (ANP) veut renforcer la sécurité dans ce port stratégique. Chargée de la sûreté, de la sécurité et du développement durable dans les ports, l’Agence travaille actuellement sur la réalisation d’une étude relative à l’évaluation et l’élaboration du plan de sûreté de Jorf Lasfar qui compte à ce jour 10 installations de 6 opérateurs (OCP, Taqa Morocco, Marsa Maroc, Mass Céréales, Hydrocarb et Sonasid).
Cette démarche permettrait d’identifier et d’évaluer les biens et les infrastructures essentiels qu’il est important de protéger dans le périmètre terrestre et maritime du port, d’évaluer les dispositions relatives à la cybersécurité ou encore identifier les menaces aux biens et à l’infrastructure. L’objectif étant aussi de déterminer les mesures de sûreté à prendre et d’en établir l’ordre de priorité. Il s’agit également d’identifier les points vulnérables des structures physiques afin de les corriger. Cela pourrait concerner par exemple des infrastructures non protégées d’une installation portuaire. Ce plan de sûreté devra en même temps prendre en compte la nature du trafic prévu arrivant ou sortant par le port, à savoir les passagers, l’équipage, le type de navire et les marchandises. Il faut dire que l’évaluation des biens et des éléments d’infrastructure essentiels permet de déterminer l’importance des structures et des aménagements pour le fonctionnement du port. «Ce processus d’identification et d’évaluation est essentiel car il fournit une base permettant de définir des stratégies d’atténuation des effets axées sur les biens et les structures qu’il est plus important de protéger contre un incident de sûreté», indique l’ANP. Un plan de sûreté comprend une série de mesures comme celles visant à empêcher l’introduction dans le port ou à bord du navire des substances dangereuses ou des engins non autorisés, ou encore les mesures destinées à empêcher l’accès non autorisé au port et aux navires. Notons que Jorf Lasfar est un port à vocation minéralière et conventionnelle. Il est situé à 17 kilomètres d’El Jadida et à environ 120 km de Casablanca.
Plusieurs structures y sont établies dont des unités d’OCP, une centrale thermique et des unités de stockage d’hydrocarbures. Ce port dont l’exploitation a démarré en 1982 bénéficie d’une situation géographique favorable, dans une région en plein développement économique, social, industriel, agricole, culturel et touristique et se caractérise par la présence de fonds marins importants atteignant 5 à 14 mètres de profondeur de tirant d’eau. Cette infrastructure est connectée à un réseau routier, ferroviaire et de télécommunications lui permettant d’accroître ses capacités de connexion avec son environnement.
En termes de trafic portuaire, Jorf Lasfar détient une place de choix avec une quote-part de 38,1% du trafic global au mois de juin 2021 atteignant un volume de 17,6 millions de tonnes. Avec un trafic de 37,1 millions de tonnes en 2020, le port de Jorf Lasfar avait, rappelons-le, enregistré une hausse de 4,5% comparativement à 2019 représentant ainsi 40,1% du trafic global. Le nombre de navires ayant desservi ce port en 2020 est en croissance de 6,9% comparé à 2019, s’établissant à 1606 escales.