Les voies de la pensée syndicale sont décidément impénétrables. Alors que depuis plusieurs décennies, les militants et directions des différentes centrales faisaient de l’adoption de la loi organique sur la grève l’une de leurs principales revendications, voilà que certaines d’entre elles ont décidé de fêter la grande avancée par un mot d’ordre de grève.
Pourtant, l’Histoire retiendra des faits indélébiles qui resteront consignés dans les registres officiels. Le premier, le plus important, est que le gouvernement actuel, et comme il s’y était engagé expressément au moment de sa prise de fonction, a pu sortir une loi organique en souffrance depuis 62 ans ! Deuxièmement, cette réalisation n’a été possible qu’avec la participation de tous les acteurs directement concernés, particulièrement les employeurs, le patronat, et les employés, en la personne des syndicats. L’Histoire retiendra également que les directions actuelles des syndicats ont pleinement pris part aux concertations, à l’élaboration du texte de loi et à son amélioration à travers les amendements.
Des amendements auxquels, en bonne partie, le législateur a répondu positivement et dans le sens à renforcer la légitimité et la crédibilité des syndicats eux-mêmes. En matière de législation, il n’existe pas de textes parfaits. Les lois sont naturellement et par définition évolutives et la loi organique sur la grève n’échappe pas à cette règle. Mais le pas le plus important, où la machine est restée bloquée depuis des décennies, a été enfin franchi avec l’adoption du texte. Et cela, l’Histoire le retiendra…